ENCYCLOPEDIE -DE--LA--LANGUE -FRANCAISE
 

-ABEILLE

LES ABEILLES ET LES HOMMES
( VI )

croyances,
savoirs
et
apiculture


LA TH
ÉRIAQUE
D'ANDROMAQUE
( 3 )

 


    COMPOSITION DE LA THERIAQUE D'ANDROMAQUE,
    rapportée par galien
    termes cités dans l'ordre d'énumération de la traduction de
    Iano Cornario (Janus Cornarius, 1500-1558).
 TRADUCTION LATINES DE GALIEN
et autres traductions anciennes
 
TERMES COMMUNS FRANÇAIS 
NOM SCIENTIFIQUE 
 COMMENTAIRES
 costis (sing. costus), costus arabicus, costi amari radix


manuscrit cité, voir cinnamome

costus
Saussurea lappa
(pour 6 drachmes, voir note*)
 
on utilise la racine (radix)
 C'est le costus indien, qu'on ne confondra avec le costus médiéval, qui désigne plus souvent la menthe-coq

 croci (sing. crocus)


crochus, récolte du safran, fol 40v,
manuscrit cité, voir abricot

 
safran (extrait du crocus)  
(pour 6 drachmes, voir note*)


crochus, saffran,
récolte du safran, fol 37v
Manuscrit BNF, latin 9333
Tacuinum Sanitatis (voir abricot)

 

 


La plante dont on extrait le safran porte le même nom en latin ou en français : crocus (Crocus sativus)

 

  • casiae (sing. casia), cassia,

cassia lignea


cardamomum, capparis, cassia lignea
cardamome, câprier, cannelier,
Livre des Simples Médecines, 1530-1540

France Ouest, BNF latin 12322, f.190 v

 
cannelier de Chine
(pour 6 drachmes, voir note*)

Cassia lignea, syn : Laurus Cassia, Cinnamomum cassia

Le mot latin antique pour l'écorce tirée de cet arbrisseau, la cannelle, est cinnamomum,
voir cinnamome

Quel est l'identité de "casia"? Certaines traductions latines mentionnent cassia, cassia lignea, qu'on trouve au moyen-âge (Albert le Grand, De vegetabilibus livreVII, ch. 14, Platearius). La véritable cannelle ayant déjà été citée, il semblerait que la cassia lignea des auteurs médiévaux soit la même que la moderne la cannelle de Chine dont on tire surtout une huile essentielle ?

 nardi (sing. nardus), nardi indicae (nard de l'Inde)


nard de l'Himalaya, nard Jatamansi
(pour 6 drachmes, voir note*)
Nardostachys jatamansi, Valérianacée proche du nard celtique : voir plus bas
A ne pas confondre avec le nard raide, simple graminée
(nardus stricta L.)

Le parfum lui-même, le nard, très apprécié depuis l'antiquité (écrits de Théophraste, Pline, Dioscoride, etc.) est extrait du rhizome et du bas de la tige de la plante.
schoeni (sing. schoenus), schananthi
(id est iuncus odoratis floris : qui est la même chose que le jonc, aux fleurs odorantes), le rore Syriaco de Columelle (nard syriaque)
 
Le schoinos grec (voir Dioscoride en commentaires)
 
La forme latine ou grecque désigne donc le jonc en général et s'accompagne souvent de précisions pour caractériser l'espèce
citronnelle (herbe citron,
verveine des Indes, jonc odorant)
(pour 6 drachmes, voir note*)
Cymbopogon citratus
 
on utilise la base tendre des tiges, les feuilles

Le schoenanthe, schoenanthus de Diderot et D'Alembert
 

Dioscoride, Materia Medica,
folio 86v, jonc odorant
manuscrit cité, voir réglisse
on trouvera une forme de schoino...
à la 8e ligne.
thuris (turis, sing. thus, tus : "relatif à l'encens") : latin des Romains (Grec : θύος, tuos. On trouve aussi : thus masculum (thus mâle), thus arrbor, thus pollen.
olibani (sing. olibanum, olibanus) : voir ci-dessous.
Le μάννα λιβανον, manna libanon (manne du Liban), de Dioscoride, selon le commentateur Amatus Lusitanus qui traduit (1557) en latin manna thuris et olibanum (terme que n'employaient pas les Romains)

 

 

 

 


encens, oliban (du latin tardif, oleum libanum, olium libanum, huile du liban puis olibanum)
(pour 6 drachmes, voir note*)

Boswellia carterii 


olibane
BNF, Français 9137, f. 235
Livre des Simples Médecines
France, Bourgogne, vers 1450


On extrait de cette arbrisseau une gomme-résine odorante. Cependant, le terme encens est surtout utilisé aujourd'hui de manière générique, pour toute matière odorante que l'on fait brûler (origine étymologique d'ailleurs, à la fois pour le latin (racine européenne dhu : faire brûler) et le français (incensum, du latin incendere : faire brûler). On peut dire que l'encens vrai est fait d'encens, mais il est souvent (en Asie) constitué d'autres substances odoriférantes : santal surtout, mais aussi benjoin, myrrhe...)

piperis
(sing. piper) albi et nigri


poivrier
Al-Umâri, masâlik al-absâr,
BNF arabe 2771, f. 252v
XIVe s, Egypte ou Syrie

Le poivrier est une plante grimpante :
 poivre blanc et noir
(pour 6 drachmes, voir note*)
Piper nigrum (qui est, avec le piper longum, le seul à avoir l'appellation de poivre)


récolte du poivre
Marco Polo (1254 - 1324), Devisement du Monde ou Livre des Merveilles
"cy devise du royaume de coilun"
BNF, Français 2810, fol. 84
peintres : Maître de Boucicaut et Maître de Mazarine
1410 - 1412

 
Hippocrate le cite à plusieurs reprises dans Les maladies des femmes : "Pessaire propre à purger plus que les précédents toutes les humeurs sanguinolentes et à amollir: poivre, élatérion, y mêler du lait de femme, et, avec cela, broyer miel et parfum blanc ou graisse de cerf." (sources, voir Pessaire)
Pour d'autres propriétés médicinales du poivre : voir :
piper longum

baies de poivre
fruits à divers degrés de maturité, qui leur confèrent leur couleur (le poivre blanc est une baie mûre à laquelle on a ôté le péricarpe ; le noir est récolté un peu avant maturité et séché au soleil.
 

PESSAIRE

"Le serment est à ma connaissance le seul livre de la collection hippocratique ou se trouve le mot πεσσός [pessos, NDE]. Mais on trouve dans les différents écrits qui la composent, par exemple dans le traité des Lieux dans l'homme, et surtout dans les traités relatifs aux maladies des femmes et à la génération, la mention de formes médicamenteuses qui, sous le nom générique de ρόστερον [prosteron, NDE] ou πρόσθεμα [prostema, NDE](que les traducteurs latins rendent tantôt par pessus, tantôt par sunditium), répondent exactement aux πεσσοίdes auteurs plus récents. πρόσθετονou πρόσθεμα, avec ou sans φάρμακον [pharmakon, NDE] (ce qui est introduit, apposé), désigne toute espèce de médicaments destinés à être introduits, soit dans le vagin, soit dans l'anus. Cette expression par cela même est très vague, et l'on ne peut reconnaître son sens précis que par l'examen du contexte."

extraits de :
- http://remacle.org/bloodwolf/erudits/Hippocrate/femmes2.htm
- http://remacle.org/bloodwolf/erudits/Hippocrate/serment.htm

NOTES

 
* DRACHME : la drachme antique grecque égale 4.32 grammes.
 
selon la traduction de Pierre Pomet (1658-1699), Histoire générale des drogues, traitant des plantes, des animaux et des minéraux, Paris, 1696 (recette galénique de la thériaque). A son époque, une once vaut à peu près 26 g.
 



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