ENCYCLOPEDIE -DE--LA--LANGUE -FRANCAISE
ABATTRE
à
ABBACOMITE


. Abattre .------- ( Voir aussi abattage )


Chapellerie

Abattre un chapeau, c'est en aplatir les bords et les dessus.

Chemin de fer

Abattre un wagon, une locomotive etc. , c'est les descendre de leur position pour les incliner et les coucher par terre, afin de les examiner et, le cas échéant, de les réparer.

Chirurgie

Voir abaissement de la cataracte

Corroierie

Abattre le cuir, c'est dépouiller les animaux tués.

Fauconnerie

Abattre un oiseau, c'est le tenir serré entre les deux mains afin de lui faire prendre un médicament ou lui passer les jets.

Histoire

L'expression " Tarquin abattant les têtes de pavots " , est une allusion à un conseil muet, mais significatif, que Tarquin donna un jour à son fils Sextus.

Jeu

Au trictrac, abattre du bois, jouer beaucoup de dames de la pile, afin de caser plus aisément.

Aux quilles, au bowling, c'est l'action de faire tomber un certain nombre de quilles.

Jurisprudence ancienne

Abattre une coutume, c'était l' abolir.

Maréchalerie

Quand le maréchal-ferrant abat le pied ou la corne, il enlève une partie de la corne qui est sur la face inférieure du sabot.
C'est avec le rogne-pied ou le boutoir que le maréchal abat du pied.

Marine

Verbe intransitif.

En matière de navigation à voile, action exercée sur le gouvernail, consistant à éloigner l'avant du bateau de l'axe d'où vient le vent.
On passe ainsi d'une allure "remontante" (vent debout, près serré, près, près bon plein), à une allure moins remontante, voire "portante" (largue, grand largue, vent arrière).
On dit également "descendre", "lofer","laisser porter" ou "choquer". Ce dernier terme désigne le relâchement de la tension des voiles, qui accompagne le mouvement de gouvernail consistant à "abattre".
Lorsqu'elle n'est pas interrompue par le positionnement du gouvernail en position neutre, la manoeuvre d'abattage aboutit à l'empannage, ou virement de bord vent arrière.

L'action contraire consistant à orienter le bateau vers le vent s'appelle "remonter". Elle s'obtient en "bordant" la voilure, (contraire de "choquer").

Quand on laisse ou fait abattre, on favorise une abattée.

Abattre du mauvais bord : c'est tourner dans le sens que l'on voulait éviter, par effet d'une lame, des courants, ou d'autres causes accidentelles.
Abattre en carène: Voir abattage.
 
sources : contribution d'Hugues Vial, que je remercie.
 
 
 
Ménagerie
 
Abattre l'eau d'un cheval, c'est essuyer un cheval qui sort de l'eau ou qui est en sueur.
 
 
Poésie
 
Abats les chênes est un poème du hongrois Attila Joszef, écrit en 1931.

 
. Abattu .
 
 
adj. Voir abattage )

 
. Abattue .


En Bâtiment, on appelait ainsi la distance horizontale d'un arc à la perpendiculaire qui tombe d'une division de cet arc, ou de son extrémité supérieure sur son diamètre horizontal.

  •  
    . Abattures .
     
     
    • N. f. plur. En Vénerie, il s'agit des traces laissées par le grand gibier à la suite de son passage ou de son repos, et permettant de l'identifier.
    • N.f. En Foresterie, cela s'entend de l'abattage des fruits, particulièrement des glands.
    • En Marine, synonyme d'abattage

     

    . A battuta .

     
    En Musique, mots italiens qui signifie en mesure et qu'on employait autrefois dans les récitatifs obligés, au lieu de a tempo, dont on se sert plus fréquemment. Cette indication signifie qu'on doit revenir à la battue initiale, après l'avoir quittée pour un passage plus libre.

     
    . Abat-vent .
     
    N.m inv.
     

    Dans les Arts et Métiers, espèce d'appentis qui, dans les sucreries, couvrait chaque fourneau des ateliers.

    En Fumisterie, Appareils que l'on place sur les souches de cheminées afin d'empêcher le vent d'y pénétrer et de rabattre la fumée dans l'intérieur des appartements. Les abat-vent sont généralement en tôle. Ils sont ou fixes, comme les mitres , les lanternons, ou mobiles, comme les gueules de loup, qui sont construites de telle sorte que le vent tourne lui-même l'ouverture par où sort la fumée du côté opposé à celui où il souffle.

    On conseille aujourd'hui d'installer les abat-vent qui comportent des filtres de bruit.
    Abat-vent est quelquefois employé comme synonyme d'
    abat-son et d'auvent.
     
     
    En Horticulture, paillasson que l'on étend sur les plantes pour les protéger du vent.
     
    Terme de Pêche à Terre-Neuve. C'est une longue toile, placée au-dessus du " chauffaud ", que l'on cargue et largue à volonté ( on dit carguer et larguer pour la rouler et dérouler ). Cette toile est ainsi disposée pour préserver du vent et du froid ceux qui sont au travail sous cette sorte de hangar, et empêcher la vacillation de la lumière des lampes, quand on y travaille de nuit.
     
    Dans son Voyage à Terre-Neuve (Caen: Poisson, 1952, pp. 89-90), Carpon décrit ainsi le "chauffaud" (ou "chaufaud"): [...] l'édifice n'offre rien de bien compliqué dans sa construction: des sapins tronçonnés, rapprochés les uns des autres et placés horizontalement, en forment la base ou plancher, et d'autres troncs semblables, posés verticalement, constituent les cotés et les pignons, et supportent le faîte. La partie antérieure, correspondant à la mer, est appelée galerie ou poissonnerie; elle est bornée par une saillie, formée d'autres corps de sapins, entassés longitudinalement à la hauteur d'un mètre, et ce, pour empêcher la morue, jetée sur le plancher, de retomber à la mer.

    En arrière de la poissonnerie, et à une distance de cinq ou six mètres, sont les étaux des trancheurs; au point central, se trouve une division, large d'environ un mètre ½, par où l'on passe pour l'exploitation de la pêche.
    À peu près au centre de ce grand carré long, est un enclos destiné au sel; au-dessus de cette pièce, sont placés, dans certaines habitations, les lits des chaufaudiers ou gens de travail n'allant pas en pêche, mais dont le soin est de recevoir le poisson, et de le mettre en état d'être embarqué bien sec et bien conditionné.
    Cette espèce de grande cage a une ou plusieurs entrées, et ressemble beaucoup aux autres cabanes, sauf qu'au lieu d'être couverte en planches, elle l'est d'une vaste toile, tendue de force avec des courroies, fixées sur tous sens aux montants des côtés.
    De longues gaules ouvertes en V renversé, placées à peu de distance les unes des autres, et enfourchées sur le faîtage, sont saisies à leur extrémité inférieure, de manière à ce que le vent ne puisse avoir aucune prise sur cette tente.

    Sources :
     
    http://www.ucs.mun.ca/~mwilks/pa194630.htm
    http://www.ucs.mun.ca/~mwilks/pa194630.htm

     

    . Abat-voix .

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    1. Chaire professorale, Bibliothèque Nationale ( français 16993, fol. 29 )
    2. Chaire d'une église de Calvi (Corse), XVIIe siècle. (Cliquer sur les 2/3 supérieur de la photo pour un agrandissement de l'ensemble et sur le bas de la chaire pour un détail.
    3. Chaire à prêcher en acajou de Cuba massif, abat-voix avec dorures.
    deuxième moitié du XVIIIe siècle. Eglise de La Jarne (Charente-Maritime). Hauteur totale environ 4,30 m, l'octogone s'inscrivant dans un carré d'environ 1 mètre.
    4. Chaire fabriquée vers 1786. Cathédrale St Louis de La Rochelle.

     
    N.m inv. Sorte de dais de bois ou de pierre placé au-dessus d'une chaire surélevée, appelée ambon, pour empêcher la voix de l'orateur de se perdre dans l'espace et la rabattre sur l'auditoire. Les ambons, dans la primitive Eglise, n'en possédaient pas; les magnifiques chaires à prêcher qui les remplacèrent en Italie aux XIIe, XIIIe, XIVe siècles en sont également dépourvues. En France, les chaires à prêcher proprement dites étaient fort rares, cependant l'usage des abat-voix était connu dès le XIVe siècle en France. Un certain nombre de miniatures de cette époque représentent un professeur faisant sa leçon : celui-ci est assis dans une chaire surmontée d'un petit auvent ou abat-voix de menuiserie. Souvent, à partir du XIVe siècle, on fit des chaires en pierre à poste fixe, en plein air. Elles sont couvertes d'un abat-voix qui sert à concentrer la voix autant qu'à garantir l'orateur de la pluie ou des rayons du soleil. Ces abat-voix sont fort simples et n'ont aucun genre de décoration : tel est celui de la chaire qui se trouve dans le cloître de la cathédrale de Saint-Dié (Vosges), du XVIe siècle. C'est en Allemagne, quand l'usage se fut introduit, au XVe siècle, d'établir des chaires monumentales dans les églises, qu'on les surmonta d'abat-voix qui prirent immédiatement une très grande importance et dans lesquelles le bon goût est le plus souvent sacrifié à une extrême richesse. Ce sont d'immenses pyramides, amas de clochetons, de pinacles, de statuettes, dans le gothique flamboyant le plus tourmenté. Tels sont ceux de Vienne, d'Ulm, d'Erfürth, etc. D'Allemagne cet usage se répandit dans les autres pays. Tout le monde connaît ces immenses chaires des églises de Belgique avec des abat-voix qui couvrent parfois près de quatre mètres carrés de superficie. Aux XVIIe et au XVIIIe siècles, en France, l'abat-voix, sans être aussi gigantesque, garde cependant encore une grande importance. L'imagination des sculpteurs s'est ingéniée à en faire des dômes surmontés d'un ange sonnant de la trompette, des couronnes, des baldaquins, des draperies de bois ou de marbre et mille autres fantaisies qu'il serait trop long d'énumérer. L'abat-voix est généralement de même matière que la chaire qu'il surmonte.
     
    Sources :
     
    http://www.franceantiq.fr/objdart/obj-20/n321/ft-2.htm
    http://www.culture.fr/culture/inventai/itiinv/larochelle/LaRochelle/Dossiers/HTML/IM17003651/Illustrations.html
     

     
    . Abax .

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    Insecte du genre des Coléoptères, du groupe des Carabidae, considéré jusqu'au XIXe siècle, par les uns comme un genre distinct, par les autres comme une simple section du grand genre Feronia. Les abax se reconnaissent à leurs palpes labiaux, dont le deuxième article porte deux soies écartées, et à leurs élytres, dont la septième interstrie est relevée à la base en forme de carène, ce qui rend les épaules pointues. La plupart des espèces d'abax sont répandues dans l'Europe tempérée et montagneuse et apparaissent au printemps et en été, fréquemment sous des tronçons de bois atteints de pourriture. Tous ont le corps déprimé, d'un noir profond; les mâles se distinguent aux trois premiers articles des tarses antérieurs qui sont largement dilatés et garnis en dessous de soies écailleuses.
    L'espèce type est l'Abax parallelepipedus Piller & Mitterpacher, 1783
    ( ater Villers ), figure 1 et 2, qui mesure de 16 à 22 mm de long. Celle-ci est très commune dans l'Europe septentrionale et moyenne, dans les bois humides, sous les pierres , les mousses et les feuilles tombées. Si un grand nombre d'espèces de coléoptères sont cannibales, l'abax parallelepipedus ne l'est pas.
     
    D'autres Abax :
     
    Abax oblongus Dejean ( espèce d'Italie, 13/14 mm, montagnes et bois, sous les pierres)
     
    Abax ovalis Dufts. ( espèce d'Europe centrale, 12/15 mm, même habitat que A. parallelepipedus.
     
     
    Sources :
     
    http://www.insect-world.com:80/carabids.html
     

     
    . Abayance , abeyance, abayants .

     
    N.f et N.m.plur, dérivés du verbe abaïer (aboyer ). En jurisprudence ancienne (particulièrement en Normandie), on appelait abayance ou abeyance l'état d'un bien dont personne n'avait possession ou propriété légale, et qui était en dépôt entre les mains du souverain. Les abayants, eux, cherchaient à établir leurs droits dont ils étaient privés, en abayant, en aboyant.

     
    . Abazées .
    N.f. Plur. De l'a privatif grec, et de bazeïn, parler : Fêtes grecques ainsi appelées parce qu'on les célébrait dans un profond silence. Selon le Bescherelle de 1865, elles auraient été établies par un certain Denys, fils de Caprée et roi d'Asie.

    . Abbacomitat , abbacomite .

     
    N.m formé à partir de l'araméen abba, père ( qui a donné abbé ) et du latin comes, comitis, comte. L'abbacomitat est la qualité, l'état d'abbacomite. L'abbacomite était un seigneur laïque qui possédait une abbaye à titre de commendataire. Cet abbé avait la qualité de comte. Il y en eut bon nombre sous le règne des Carolingiens, Charles Martel et Charlemagne en particulier : nous le verrons en détail dans le prochain article : ABBAYE.
     

     

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