ENCYCLOPEDIE -DE--LA--LANGUE -FRANCAISE

-ABATON -� -ABAT-SON


 

. Abaton .Fac-simil� d'une partie d'une gravure du Livre d'architecture d'Antonio Labacco, publi� � Rome en 1558 et repr�sentant un des trois temples situ�s pr�s du th��tre de Marcellus, et de l'emplacement de l'�glise de San-Nicolo in Carcere. L'abaton est figur� par la lettre A.

Abaton ou abatos est un terme grec signifiant inaccessible (on disait aussi adyton). On donne ce nom � la partie des temples antiques qui �tait interdite aux profanes. Vitruve (lib. II, ch VIII, � 15) raconte que les Rhodiens nomm�rent Abaton un �difice qu'ils construisirent pour d�rober aux regards un monument �lev� par Art�mise (sœur de Mausole, lui ayant succ�d� sur le tr�ne de Carie), perp�tuant le souvenir de sa victoire sur Rhodes. Ce troph�e se composait de deux figures de bronze repr�sentant la veuve de Mausole, imprimant les stigmates de la servitude sur le front de Rhodes. Il fut �lev� dans la ville vaincue, et les habitants �lev�rent plus tard l'Abaton pour le cacher; subterfuge qui permettait de dissimuler un souvenir si d�sagr�able, sans violer les habitudes de leur �poque, pour laquelle un troph�e �tait prot�g� par la pi�t� publique. A Epidaure, l'abaton est un dortoir � l'usage des malades (revue arch�ologique 1884, II, p 78 et 97).


. Abats . Voir dossier s�par� : ABATS


. Abat-son .

Invariable ou pas ?


Selon les l�gislateurs, il faudrait aujourd'hui �crire abat-sons au pluriel. Le Journal officiel de la R�publique fran�aise (section des documents administratifs) a publi� le 6 d�cembre 1990 des Rectifications de l'orthographe �labor�es par le Conseil sup�rieur de la langue fran�aise, approuv�es par l'Acad�mie fran�aise � l'unanimit� le 3 mai 1990. Ces rectifications sont des recommandations et non des contraintes. Les noms compos�s avec trait d'union, form�s soit d'un verbe suivi d'un nom compl�ment d'objet direct, soit d'une pr�position suivie d'un nom prennent la marque du pluriel au second �l�ment quand et seulement quand le nom compos� est lui-m�me au pluriel : un essuie-main, des essuie-mains ; un garde-meuble, des garde-meubles (qu'il s'agisse de personnes ou de choses) ; un apr�s-midi, des apr�s-midis, etc.
 
Le po�te belge �mile Verhaeren (1855-1916), par exemple, suivait d�j� cette r�gle:

"L�-haut, dominant les abat-sons, une horloge tr�s
ancienne proclamait l'heure, avec c�r�monie".

Extrait de " Le Travailleur �trange " (1920)


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1. Abat-sons du beffroi de la Basilique Notre-Dame de la Garde � Marseille, XIXe s.

2.  Abat-sons de la cath�drale Notre-Dame de l'Assomption de Clermont-Ferrand, XVIe si�cle

3.  Lames d'abat-sons en ch�ne massif de la cath�drale Saint-Julien du Mans, vues de l'int�rieur du clocher, XIIIe si�cle.


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4.  Abat-sons de l'�glise fortifi�e de Vielle Soubiran dans les Landes (40), XIVe si�cle.

5.  Grand rhinolophe mort, pris dans le treillis fix� sur les abat-sons de l'�glise de Durbuy, Province de Luxembourg, Belgique.

6.  Am�nagement des abat-sons pour la protection des chauves-souris.

Ensemble de lames plac�es obliquement autour des fen�tres d'un clocher, et qui rabattent le son des cloches vers le sol, tout en prot�geant le beffroi des intemp�ries . Ces lames, appel�es ou�es, �taient anciennement en bois, alors qu'aujourd'hui, elles peuvent �tre faites d'�l�ments de couverture ou de b�ton. Les premiers t�moignages d'abat-son datent du XIIIe si�cle: Ils nous sont connus par des miniatures. Les plus anciens parvenus jusqu'� nous ne sont pas ant�rieurs au XVe si�cle. Ils sont le plus souvent recouverts de plomb et d�cor�s d'une petite d�coupure formant larmier � leur extr�mit� inf�rieure. L'abat-son est parfois appel� abat-vent.

Les abat-sons offrent g�n�ralement un acc�s ais� � toutes les esp�ces de chauves-souris mais aussi aux pigeons, � l'effraie et aux choucas. Les mat�riaux apport�s par les choucas et les d�jections des pigeons provoquent des salissures, des d�gradations diverses et d'importantes perturbations aux m�canismes des cloches et de l'horloge. Les gestionnaires des b�timents concern�s r�agissent en fermant ces ouvertures par du grillage. Cependant, disent les d�fenseurs des animaux, il faut faire attention de le placer � l'int�rieur ou en accord�on et am�nager des ouvertures perm�ables aux chauves-souris. Il ne faut jamais, poursuivent-ils, utiliser un grillage de type hexagonal (dit "� poules"): il risque d'�tre un pi�ge mortel pour les chauves-souris qui tenteraient d'y passer . L'aile une fois introduite dans une maille ne peut plus �tre retir�e du fait de sa morphologie particuli�re  (image 5). Enfin, l’obturation des abat-sons des clochers doit se faire par bourrage le plus pr�s possible de l’ext�rieur de fa�on � �viter que les pigeons puissent s’y installer. L’ouverture s�lective doit �tre r�alis�e dans une plaque non blessante ayant maximum 8 cm de haut et minimum 40 cm de large (image 6).
 

Sources :

- http://www.fltr.ucl.ac.be/FLTR/ROM/vdm.html#regle4
- http://www.ful.ac.be/hotes/sacoeur/Valsan97.htm
- http://www.mage.univ-mulhouse.fr/~crel/Biblioth/Verhaere/Travai02.html
- http://mrw.wallonie.be/dgrne/sibw/especes/ecologie/mammiferes/chauvessouris/chiroptieres.html

- http://borderland-s.blogspot.fr/2012_01_01_archive.html (St Julien)
- http://chateau.over-blog.net/article-landes-eglise-fortifiee-de-vielle-soubiran-58288281.html
- http://tchorski.morkitu.org/10/clermont-20.htm
- http://old.biodiversite.wallonie.be/especes/ecologie/mammiferes/chauvessouris/chiroptieres.html (image 2)

- http://www.dsne.org/IMG/pdf/guide-technique-web.pdf 
(image 3)

 
 
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