ENCYCLOPEDIE -DE--LA--LANGUE -FRANCAISE

--ABATTANT-à--ABATTIS-- - ---------------------------------------------------


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. Abattant .
 
 
On donne ce nom à toute partie de menuiserie mobile, disposée de façon à pouvoir être levée ou abattue à volonté ( voir abat-jour, chapitre architecture ). Depuis le XVIIIe siècle, il n'est presque plus usité que dans l'ébénisterie, et s'applique surtout aux parties mobiles des tables, secrétaires et bureaux, qui s'abaissent, ou pour mieux dire qui s'abattent. Dans le commerce, il a désigné la partie mobile d'un comptoir de marchand, qui s'élève et s'abat facilement, rendant pratiques les va-et-vient du commerçant entre le comptoir et la partie de la salle le jouxtant. Les documents anciens fournissent quelques exemples de ces sortes d'abattants. On remarque dans l'Inventaire général des meubles de la Couronne de 1760 : " Un secrétaire à armoire de bois violet et rose à placages, à dessus de marbre…le devant fermant à clef s'abat et forme une table à écrire, couverte de maroquin noir, etc… Un secrétaire en bureau de divers bois des Indes à placages et abattant à cylindre fermant tous les tiroirs, etc. "
On rencontre également de ces meubles dans les ventes célèbres du XVIIIe siècle : " Un autre secrétaire aussi en armoire... à abattant et porte, le corps à angles coupés. " (Catal. Randon de Boisset, 1777.) La signification du mot et ses applications n'ont pas varié depuis cette époque.
Littré, qui semble avoir ignoré longtemps l'adaptation de l'abattant à l'ébénisterie, écrivait abatant, sans que cette orthographe soit légitimée, ni par l'étymologie, ni même par l'usage.
 
 
. Abattée , abatée .

 
N.f Marine.
 
Mouvement par lequel un navire qui n'est animé d'aucune vitesse obéit au vent, à la marée ou à la vague et décrit un cercle ou un demi-cercle sur son axe vertical, en détournant la proue de la ligne du vent : on dit alors que le navire abat.
L' abattée a lieu surtout au moment de l'appareillage (un "départ à l'abattée" peut "coucher" le voilier sur l'eau), mais elle peut se produire dans d'autres circonstances, notamment quand le navire est à la cape, quand il est en panne, quand il a vent devant et qu'il veut virer de bord ou quand, étant au mouillage, ses câbles viennent à se rompre.
L'abattée désigne aussi l'espace parcouru pendant le mouvement de l'abattée. Le mouvement par lequel le navire revient de l'abattée dans la ligne du vent s'appelle auloffée.

 
. Abattement .

Dans la Chasse, c'est l'action de découpler les chiens.

. Abattis, abatis .
 
N.m. La deuxième forme est la forme ancienne du mot, souvent utilisée au Canada, en Guyane française, en Afrique francophone.
 
 
Art culinaire
 
Morceaux accessoires d'une volaille, comprenant d'une part la tête, le cou, les ailerons et les pattes, d'autre part le gésier, le cœur, le foie, ainsi que les rognons et la crête du coq. En France, ils sont surtout utilisés dans la préparation des ragoûts ( alicuit, oyonnade, etc... ), fricassées ou pot-au-feu. En Asie, ils entrent dans la composition de divers plats, en particulier les potages.
 
On peut séparer les abattis en deux catégories : ceux des palmipèdes ( canard, oie ) et ceux des gallinacés ( poulet, dinde, dindonneau) : des premiers, on ne retient que le cœur (on le dégage, simplement), le cou (on le sectionne au ras de la tête et du corps avant de le dépouiller), le foie (on le sépare des entrailles avant de lui ôter son fiel, en faisant attention de ne pas crever sa poche qui libérerait la bile, amère, qui rendrait immengeable le foie) et le gésier ( dont on conserve seulement les deux parties charnues, débarrassées de leur peau dure). On ne cuisine pas les pattes et les ailerons ne sont pas séparés du corps.
Des abattis de gallinacés, on prépare en plus la tête et les pattes chez le poulet ( dont on retranche la première phalange, qui porte les ongles, avant de les flamber et de les dépouiller), les ailerons chez la dinde, qu'on sépare de la bête à la première articulation, puis de nouveau, à la deuxième. Le gésier sera fendu du côté le plus charnu, sans percer la poche à graviers, dont on se débarrassera. Quant à la tête, celle de la dinde est jetée, celle du poulet est flambée.
 
 
Art militaire
 

Barricade faite à l'aide d'arbres abattus disposés sur une seule ou plusieurs rangées, et présentant à l'ennemi leurs branches entrelacées. Cet obstacle, dont les Allemands ont fait grand usage pendant la guerre de 1870, est une des défenses accessoires les plus utiles; son emploi remonte à lu plus haute antiquité ( Miltiade à Marathon, Jules César au siège d' Alésia ); mais, pour qu'il ait toute son efficacité, il faut absolument que les arbres soient solidement fixés au sol, et que les branches, convenablement appointées, soient bien reliées entre elles; il convient aussi d'enlever tout le feuillage susceptible de gêner les vues de la défense. Quand les abattis sont établis à l'emplacement même des arbres, auquel cas on les appelle des abattis naturels, on laisse les troncs adhérents à la souche :
; quand les abattis sont des abattis de transport , c'est-à-dire formés à l'aide d'arbres transportés, on maintient les troncs avec de gros piquets croisés : ; enfin, quand les abattis sont faits de petits arbres, ou de grosses branches (abattis de branches), on relie, en outre, les arbres ou les branches d'une rangée au moyen de perches horizontales, arrêtées par de solides piquets. Pour ouvrir une brèche dans un abattis on a recours à la hache, à la dynamite, ou mieux encore, à une charge mixte de poudre noire et de dynamite. Les projectiles de l'artillerie de campagne dispersent assez facilement les abattis de branches, mais ils n'exercent qu'une action incertaine contre les abatis naturels.
 
 
Bâtiment
 
Droit
 
Dans l'ancien droit français on donnait le nom d'abattis de maison à une pénalité qui consistait à démolir la maison d'un coupable.
 
 
Littérature
 
 
Producteur Guy Glover.
Scénario et Texte : Bernard Devlin
Image : Denis Gillson
Montage : Victor Jobin
Musique : Morris Surdin
Son : George Croll, Kenneth Heeley-Ray
Voix et narration : Jean Sarrazin
Résumé du film:

On ne pouvait davantage morceler le sol, fractionner les fermes : il n'y avait plus de place pour eux. Les hommes partirent d'abord. Ils quittèrent les vieilles paroisses de la vallée pour monter vers le Nord. Au bout du long voyage, un dur labeur les attendait. Ils s'attaquèrent à la forêt. Bientôt, chaque clairière eut sa cabane en bois rond. Alors vinrent les femmes et les enfants, les terres nouvelles résistaient aux efforts des colons. Ce n'était pas assez d'abattre les arbres et d'essoucher à force de bras : il leur fallait encore fuir une terre qui n'avait jamais été remuée. Voilà pourquoi l'histoire de la colonisation de l'Abitibi tient de l'épopée. (Présenté avec discussion dans le film Regards sur le Canada nº 12 ; Prix de Rome, Toronto et Chicago.)
 
CÔTé CITATIONs
 
"Où vont les Cygnes par milliers;
Que tes Strophes soient des réclames
Pour l'abatis des mangliers
Fouillés des hydres et des lames !"
 
Rimbaud, extrait de "Ce qu'on dit au Poète à propos de fleurs".
 
 
"...admirer la jolie nappe échancrée du golfe , y entendre les chutes de la Sieg qui pend en longs filets et tombe sur un abatis pittoresque de beaux arbres confusément épars".
 
Balzac, extrait de "Seraphita".
 
"Il se composait de radis noirs et roses, de cornichons, anchois, beurre et olives pour hors- d'œuvre; d'un succulent potage au riz qui témoigne d'une sollicitude maternelle, car nous y avons reconnu un délicieux goût de volaille, et, par l'aveu du récipiendaire, nous avons appris qu' en effet l'abatis d'une belle daube préparée par les soins de Mme Clapart avait été judicieusement inséré dans le pot-au-feu fait à domicile avec des soins qui ne se prennent que dans les ménages.
 
Balzac, extrait de "Début dans la vie" (I, privé).
 
"...on les voyait sauter en l'air et on les priait par avance de "numéroter leurs abatis" pour les retrouver, épars, sur le terrain."
 
R. P. Joseph Raymond (Dominicain, professeur de philosophie)
extrait de "Froc et épée, Impression de guerre d'un moine-officier"

    "Le Scythe, retourné dans sa triste demeure,
    Prend la serpe à son tour, coupe et taille à toute heure ;
    Conseille à ses voisins, prescrit à ses amis
    Un universel abatis."
     
Jean de la Fontaine - Extrait de "Le philosophe Scyte"
     

 

Sylviculture abattis en Guyane Française

 
 
Pour le Canada, voir le chapitre littérature
 
L'agriculture en Guyane se caractérise par la coexistence d'une agriculture traditionnelle et d'une agriculture moderne, elle aussi adaptée aux conditions locales.
L'agriculture traditionnelle reste très largement répandue dans le département. Elle se développe sur des "abatis", l'espace mis en culture après brûlis, qui seront ensuite restitués à la forêt au profit d'autres zones à déboiser. Dans les communes de l'intérieur et le long des deux fleuves côtiers, cette forme de culture itinérante, et qui permet de produire des tubercules, des fruits semi-permanents et des légumes frais, est dominante. En revanche, sur les communes du centre littoral, entre Roura et Sinnamary, cette culture sur brûlis tend à se sédentariser. Elle permet alors de développer également des cultures pérennes (arbres fruitiers, légumes intensifs), parfois en parallèle avec un peu d'élevage.
 
En Afrique, c'est aussi le feu qui est utilisé comme moyen principal de défrichement. En fin de saison sèche, le paysan débroussaille à la machette ou sabre d'abattis , abat les arbres à la hache, incise les plus gros, après quoi l'incendie consume bois et broussailles.
 
 
Vénerie
 
Petits sentiers formés par les allées et venues des louveteaux autour de leurs liteaux ou repaires.
 

Sources :
 
Larousse gastronomique
Dicobat , Dictionnaire Général du Bâtiment - J Le Vigan - 1976
http://www.eerie.fr/~chenot/cuisine/POULE.html
http://www.scoop.nc/rodin02.htm
http://www.imaginet.fr/rimbaud/txCeq'onditaupoete.html
http://www.ukans.edu/~libsite/wwi-www/Raymond/froc2.htm
http://perso.infonie.fr/volcelest/vocabul.html
http://lolita.unice.fr/~brunet/BALZAC/Se/Se351462.htm
http://w3.teaser.fr/~jrvidaud/laf/xii20.htm
http://www.onf.ca/cgi-bin/gras.pl/FMT/F/MSN/02/2008.html
http://cayenne.jcef.org/Econom.htm
http://www.idt.be/arlon/freserve.htm

     
     
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