-
- abeille noir, Apis mellifera mellifera, sur cirsium vulgare (chardon vulgaire).
L'espèce la plus utilisée aujourd'hui par les apiculteurs dans le monde est Apis mellifera décrite pour la première fois par Linné, rebaptisée Apis mellifica en 1761, taxon peu utilisé aujourd'hui, les savants préférant à juste titre rendre honneur au précurseur. Des différentes races d'abeilles sociales, C'est cette abeille qui est domestiquée un peu partout dans le monde pour les différents produits qu'elle fabrique ou qu'elle récolte et qui intéressent l'homme, le miel, bien sûr, mais aussi la cire, la gelée royale, le pollen différent, nous le verrons, du pollen naturel des fleurs, la propolis et enfin, le venin lui-même. Dans l'état actuel de nos connaissances, on compte une trentaine de sous-espèces d'Apis mellifera (A. m.), dont l'Asie du Sud-Est est la terre d'origine, et à partir de laquelle les abeilles se disperseront en trois autres ensembles géographiques, l'Europe, l'Afrique et le Proche-Orient. Avant l'arrivée des colons européens en Amérique, le continent n'était peuplé d'aucune abeille du genre Apis, dont les groupes mellifera, iberica et ligustica y seront introduits jusqu'au XIXe siècle.
Liste des sous-espèces Apis mellifera.
Entre parenthèses,
scientifique à l'origine d'études sur la question,
en particulier taxonomiques)
- Apis mellifera adami ou adamii (Friedrich Ruttner, 1975), Crète.
- Apis mellifera adamsoni ou adamsonii Latreille, Afrique de l'Ouest (Nigéria, Burkina Faso, Sénégal), proche d'A. scutellata.
- Apis mellifera anatoliaca (Maa, 1953), Turquie.
- Apis mellifera armeniaca, Arménie, connue pour son agressivité comme A. syriaca.
- Apis mellifera bandasii, Ethiopie.
- Apis mellifera capensis Escholtz, Province du Cap, Afrique du Sud. Ces abeilles sont les seules abeilles mellifères dont les ouvrières peuvent pondre sans fécondation des oeufs diploïdes (parthénogenèse thélytoque, 32 chromosomes) et, selon la nourriture que les oeufs reçoivent, ils deviendront ouvrières ou reines. Chez les autres abeilles mellifères les oeufs qui ne sont pas fécondés sont haploïdes et ne donnent que des mâles (16 chromosomes, parthénogenèse arrhénotoque).
- Apis mellifera carnica Polman ou carniola, Europe de l'Est ( Slovénie, Autriche, Hongrie, Roumanie, Croatie, Bosnie, Serbie). Abeille carniolienne. Glosse très longue (6.5 à 6.7 mm), abeille particulièrement docile.
- Apis mellifera carpatica, Apis mellifera macedonica, Apis mellifera rodopica, Nord de la Grèce, Thrace, Macédoine, Grèce centrale et Péloponnèse.
- Apis mellifera caucasica Gorb, Vallées du Caucase, entre la Mer Morte et la Mer Baltique. Abeille docile, pas essaimeuse.
- Apis mellifera cecropia (Kiesenwetter, 1860), Sud-Est de la Grèce.
- Apis mellifera cypria, (Pollmann 1879). Abeille de Chypre, indice cubital particulièrement élevé (2.72), agressive, très essaimeuse.
- Apis mellifera iberica ou iberiensis, l'abeille ibérique, d'Espagne et du Portugal, donc, nerveuse et agressive, génétiquement apparentées en Andalousie avec les abeilles Nord-Africaines. L'espèce présente six haplotypes différents, cinq relatifs à un lignage africain, un européen. "Un haplotype est défini par l'ensemble des différents allèles de gènes présents et génétiquement liés sur un même chromosome." (Wikipedia.org)
- Apis mellifera intermissa Buttel-Reepen, abeille Tellian du Maghreb, abeille punique. Nord du désert du Sahara. Au croisement de plusieurs lignages, le A (Africain) le M (Méditerranéen) et le C (Caucasien). Adapté aux climats secs, très apte à de défendre. Glosse courte et indice cubital bas.
- Apis mellifera jemenitica, Apis mellifera yemenitica Ruttner, abeille du Yémen, occupe le Soudan, le N.E de l'Ethiopie (régions semi-désertiques) et la Somalie.
- Apis mellifera lamarckii Cockerell, Apis fasciata de Linné (Cockerell Lepeletier, 1906) abeille du Nil, abeille d'Egypte, distribué en Egypte, dans la vallée du Nil et au Soudan. Race domestiquée par les anciens Egyptiens. des études démontrent chez elle une grande capacité à l'hygiène, et pourraient susciter des recherches menant à une sélection hygiénique pour prévenir d'autres abeilles de la loque européenne ou américaine.
- Apis mellifera ligustica Spinoza, abeille italienne, distribuée du Sud des Alpes au nord de la Sicile. Longue langue, de 6.3 à 6.6 mm et indice cubital de 2.2 à 2.5. Abeilles paisibles, très propres, peu essaimeuse, très bonne butineuse, mais propension au pillage, consommation hivernale élevée car développement rapide, besoins élevés en nectar, distance de butinage peu élevée,
- Apis mellifera litorea, abeille du littoral, Afrique de l'Est, moins de 500 m d'altitude.
- Apis mellifera monticola, abeille des montagnes, 2000 à 3000 m, Afrique de l'Est,
- Apis mellifera major (Friedrich Ruttner, 1976), Abeille du Rif ou abeille du Maroc, contrairement à sa cousine Apis mellifera intermissa,glosse longue et indice cubital élevé. Miellées de 14, 4 kg, importantes pour une Mellifera (entre 6.75 et 9,45 kg), dus sans doute au stress hivernal.
- "...une abeille grande de taille et
à pigmentation uniformément foncée avec
quelquefois de nombreux éclaircissements peu nets sur
les tergites abdominaux et le scutellum. La longueur de la langue
est de 6,5 mm en moyenne, le tomentum est étroit ; la
pilosité est courte ; l’indice cubital est très
variable (2,2 mm en moyenne). Elle est très agressive
et nerveuse. Pendant chaque miellée, les ouvrières
construisent de très nombreuses cellules royales. Les
colonies ne sont jamais très fortes et présentent
une nette tendance à l’essaimage. Cette race se rencontre
au Nord de l’Afrique (Maroc, Tunisie, Algérie), de
l’Atlantique à la Libye et dans les îles en
avant des côtes à Malte et vraisemblablement aussi
aux Canaries (Ruttner, 1975)"
- extrait de : http://www.pnud.org.ma/pdf/bio/ABEILLE%20JAUNE.pdf
- Apis mellifera meda (Skorikov, 1929 ; Friedrich Ruttner, 2000), distribué dans le Nord de l'Irak, en Syrie et au S.E de la Turquie.
- Apis mellifera mellifera Linné,
abeille noire d'Europe, abeille noire
allemande, agressive, langue courte (5,7 à 6,4 mm), résiste
aux climats rudes d'hiver. "Ce fut la première abeille
décrite scientifiquement, par Carl von Linné lui-même,
dans son ouvrage fondamental « Systema Naturae »
en 1758 mais aussi trois ans plus tard dans la publication locale
« Fauna Suecica ». C'est avec des colonies de cette
race que J. Dzierzon inventa une des premières ruche à
cadres mobiles et que L. Langstroth aux USA formalisa la notion
d''espace d'abeille" (bee space, en anglais), découverte,
nous l'avons vu, par Huber. Ce fut aussi la première abeille
introduite en Amérique du Nord, devenant par millions,
très rapidement, un élément essentiel de
la faune locale et de la vie dans les forêts de la Nouvelle-Angleterre
et de Virginie. Le même phénomène s'est produit
en Australie, notamment en Tasmanie où une importante
population sauvage a pu maintenir les caractères de l'abeille
noire jusqu'à nos jours. Une colonie anglaise aurait été
établie avec succès en 1838 en Nouvelle-Zélande,
ainsi que d'autres en Australie deux ans plus tard, dont l'une
essaima et devint rapidement sauvage (Cotton, 1842, 1848).
- En Russie centrale, on trouve l'abeille des forêts, la plus orientale des abeilles noires, A. m. silvarum (Alpatov, 1935), des Pays-Bas à l'Allemagne on trouve l'abeille des bruyères, A. m. lehzeni (Von Buttel-Reepen, 1906), très noire, extêmement essaimeuse. En Suisse, on trouve une abeille noire sélectionnée, au corps très noir, A. m. nigra, et au Tyrol, une abeille indigène, la Braunelle : (de l'allemand braun : brun). L'abeille noire est en déclin depuis le milieu du XIXe siècle, du à l'invention du cadre mobile, aux mutations de l'agriculture et au désintérêt des apiculteurs.
- Apis mellifera nubica (Lepeletier, 1836), abeille de Nubie, distribution SE Egypte, NE Soudan, Nil, lac Nasser.
- Apis mellifera pomonella (Sheppard & Meixner, 2003), abeille de Tian-Shan, endémique dans les montagnes de Tian-Shan, au Kazakhstan. Proboscis très court, butinage par temps froid de montagne autour de 10°.
- Apis mellifera remipes (Gerstäcker,1862), habite l'Arménie, l'Azerbaïdjan, la Géorgie.
- Apis mellifera ruttneri, abeille de Malte, sous-espèce insulaire, que Sheppard, W.S., M.C. Arias, M.D. Meixner et A. Grech ont dédicacé en 1997 à Friedrich Ruttner.
- Apis mellifera sahariensis Baldenspenger, abeille du Sahara, occupe les oasis du Maroc et d'Algérie, très docile, probablement parce qu'elle n'a que très peu de prédateurs à part l'homme. Butine loin, jusqu'à 8 km de distance de la ruche, à cause de la raréfaction de la végétation désertique.
- "Elle est de petite taille jaune, à
indice cubital élevé. Peu agressive, elle possède
une résistance remarquable aux conditions difficiles du
milieu. Elle se retrouve au sud du Maroc et de l’Algérie.
La plupart des caractères de cette race (pigmentation
exclue) la confondent avec A.m. intermissa."
- extrait de : http://www.pnud.org.ma/pdf/bio/ABEILLE%20JAUNE.pdf
- Apis mellifera scutellata, Apis mellifera sudanensis (Lepeletier, 1836), distribution naturelle Centre, Est de l'Afrique. L'espèce a été introduite au Brésil en 1956 et les hybrides produits par croisements avec les espèces européennes ont été appelées "abeilles africanisées". Comportement agressif, dangereux pour l'animal et pour l'homme. Les ouvrières ont un cycle précoce de 18,5 /19 jours (contre 21 jours pour les abeilles européennes). Phéromones de défense très actives, pouvant donner l'alarme à d'autres colonies. Migratrices selon les conditions climatiques, comme les abeilles asiatiques.
- Apis mellifera siciliana, sicula (Montagno, 1911), abeille de Sicile, habitat naturel dans la province de Trapani.
- Apis mellifera syriaca (Skorikov, 1829), abeille de Syrie, côte est de la Méditerranée. Assez petite et agressive.
- Apis mellifera unicolor Latreille, 1804, abeille de Madagascar, présente aussi
à la Réunion et à l'île Maurice. Bien
acclimatée, elle peut produire jusqu'à 50 kg de
miel par ruche/an. Docile. De haute valeur commerciale.
Apis mellifera v. Buckfast, abeille de Buckfast, abeille noire, obtenue en 70 ans par de nombreux hybrides d'abeilles mellifères européennes par le Frère Adam (Karl Kehrle, né en Allemagne, 1898-1996), apiculteur de l'abbaye de Buckfast. - Apis mellifera v. Cale : hybride créé par G. H. Cale (1919-1978), entré dans la firme de Charles Dadant en 1921.
- Apis mellifera v. Midnight (idem)
- Apis mellifera v. Starline (idem)
- Apis mellifera woyi-gambella, abeille éthiopienne des régions Woyito et Gambella (Itang) de langue Amaharic. Région mixte d'épineux et de forêt tropicale, entre 1000 et 2000 m, avec une pluvosité de 1000 à 1300 mm/an.
- Apis mellifera yemenitica
- sources textes :
- - http://sociedadmi.info/?l=ap&lg=es
- sources images :
- - http://www.cals.ncsu.edu/course/ent425/compendium/bee2.html (timbre)
- - http://www.cari.be/medias/pdf_ab.cie/110_abeillenoire_1.pdf (abeille noire)
- - http://www.inra.fr/internet/Hebergement/OPIE-Insectes/pdf/i123dupuy-maury.pdf (Apis mellifera, photo P. Velay)
- sources textes :
-------