ENCYCLOPEDIE -DE--LA--LANGUE -FRANCAISE 
-ABEILLE ----
LES ABEILLES ET LES HOMMES croyances, savoirs et apiculture
----APICULTURE TRADITIONNELLE---- et PATRIMOINE--- AMÉRIQUE LATINE --- LE MEXIQUE
- INTRODUCTION
- En 1616, un navire appartenant à la colonie de Virginie fut endommagé par une tempête et sa cargaison déposée sur l'île Bermude, dont des abeilles et des ruches. Des abeilles se répandirent donc pour la première fois sur cette île à l'état sauvage (Hilburn 1989). Un autre envoi d'abeilles fut demandé par le Conseil de la Compagnie de Virginie (Council of the Virginia Company) et exécuté en 1621 (Oertel 1976, 1980), ce que confirme une lettre de Londres datée du 5 décembre de la même année, qui précise le détail du chargement, diverses espèces de graines, d'arbres fruitiers et des pigeons, en particulier (Smith 1977). Ce serait la première introduction d'abeilles Apis mellifera sur le continent américain.
- Avant cette introduction, nous avons vu que les abeilles mellifères natives d'Amérique, les Mélipones, abeilles sans dard, étaient élevées ou chassées dans les parties centrale et sud du continent, voir APICULTURE TRADITIONNELLE et PATRIMOINE - AMERIQUE PRECOLOMBIENNE. La vente du miel et de la cire (pour les bougies du culte, en grande partie) devinrent monopole de l'Espagne, mais le miel passa au second plan quand le sucre de canne commença d'être produit à grande échelle.
- "Plus au Nord, en particulier à l'est du Mississipi, l'introduction et l'expansion des variétés d'abeilles européennes introduites dans le Nouveau Monde finit par se confondre avec l'expansion de la colonisation elle-même. Alfred Crosby fait remarquer que "le miel était une bénédiction pour les indigènes nord-américains, qui n'avaient auparavant que le sucre d'érable comme édulcorant puissant, mais "la mouche anglaise" représentait aussi pour eux un mauvais présage à propos de la "frontière blanche". St. Jean de Crevecoeur écrit aussi que " découvrant les abeilles, les nouvelles de cet événement, passant de bouche en bouche, propagent tristesse et consternation dans tous esprits" (189-90).
- Extraits (traduits par l'encyclopédiste)
de :
- Insects, colonies, and idealization in the early Americas, article d'Eric C Brown.
- http://www.encyclopedia.com/doc/1G1-97724919.html
- L'APICULTURE TRADITIONNELLE
- Les régions de méliponiculture du mexique sont la péninsule du Yucatan, la region de Tacana, au Chiapas, la région d'Actopan (Veracruz) et la Sierra Norte de Puebla. Le rendement moyen annuel en miel d'une ruche de mélipone est de 3 à 5 kg (Murillo 1984, Medina et al. 1994, Obregón y Guzmán 1999).
- Dans les communautés mayas du Yucatan, la plus importante région apicole du Mexique, le constat est sans appel. Depuis les vingt-cinq dernières années, ce sont pas moins de 90 % des colonies qui se sont éteintes (Villanueva et al., 2005a), par perte des traditions, par la déforestation au profit supposé d'agriculture et d'élevage intensifs (Carvalho et al. 1995), par les parasistes, par les ouragans violents qui ont sévi, aussi, à quoi il faut ajouter l'introduction de l'apiculture, aujourd'hui importante, qui a causé une concurrence sérieuse pour les ressources alimentaires entre les abeilles étrangères et les abeilles natives, l'abeille africanisée surtout (Apis mellifera scutellata), trop agressive, introduite en 1986 avec son parasite principal : le varroa. Il faut aussi parler de l'abandon de la campagne par des populations sans perspectives d'avenir, sans oublier le pourcentage élevé d'humidité du miel (27 - 34 %) qui nécessite un réfrigérateur pour sa bonne conservation. Cependant, le miel des mélipones est toujours considéré par les communautés mayas comme supérieur d'un point de vue médicinal et aussi plus parfumé que le miel des abeilles étrangères.
- Les abeilles les plus utilisées pour la ménipoliculture mexicaine appartiennent au genre Melipona, Melipona beechei, élevées dans des ruches-troncs, chez les populations Mayas du Yucatan, qui en tirent jusqu'à cinq récoltes de miel par an (Villanueva et al., 2005a), après lesquelles on divise les colonies pour former une nouvelle ruche. Avant ce transfert, les méliponiculteurs usent de plantes aromatiques dans la nouvelle ruche pour éloigner le vilain phoride qu'ils craignent tant (Pseudohypocera kerteszi), déjà signalé par les conquistadores à Chetumal (Quezada, 1997) ou plus tard à Campeche par le baron de Humboldt (1821). Les espèces les plus utilisées sont nabanché (du yucatèque : Bursera graveolens : Palo Santo, "Bois Sacré"), chakáh (B. simaruba, syn. Elaphrium pubescens : gommier rouge), ikabán (Croton humilis : Croton humile), et ruda (Ruta chalapensis : rue d'Alep).
- Le bois des ruches est prélevé sur des bois durs, très souvent sur le sapotillier (ou sapotier, Manilkara zapota ou Achras sapota, Sapotaceae) appelé ya´ (silicote), mais aussi sur ya´axnik (Vitex gaumeri : gattilier bleu) et k´uj ché (Cedrela odorata : Acajou amer). La moyenne des ruches mesure 50 à 70 cm de long sur 10 à 15 cm de large. L'utilisation de Cephalotrigona a aussi une petite place, mais de manière sauvage, car à part M. beechei (Xunan Kab en maya-quiché, abeja real : abeille royale), les autres espèces n'ont commencé à être domestiquées que très récemment (Landa, 2001). Seul le miel de Xunan Kab est considéré comme chaud, les autres sont tenus pour froids, et c'est pour cette raison qu'aujourd'hui encore, les offrandes rituels aux divers divinités sont des aliments chauds.
- Une de ses trois espèces, C. zexmeniae (syn. C. capitata, Tajkab o Ejool en yucatèque), mais aussi certaines espèces de Plebeia et Trigona nigra sont ainsi exploitées sur le lieu naturel de nidification, où le cerumen et le miel sont prélevés en mai et en novembre, selon des calendriers religieux, en évitant de détruire les colonies.
- Plusieurs pistes sont évoquées par la méliponiculture moderne au Yucatan, qui permettrait d'inverser la tendance négative évoquée plus haut :
- de simples pièges à phoridés, faits d'un verre rempli d'un mélange d'eau et d'acide acétique (image 1b).
- Fourniture de colonies aux nouveaux méliponiculteurs.
- production écologique, usage médicinal : des travaux sur les bénéfices du miel de mélipones sur la santé ont commencé d'être effectués (Vit et Tomas-Barberan, 1998; Grajales et al. 2001; Miorin et al. 2003, Quezada-Euán 2005).
- Elevage d'espèces à but de pollinisation* de cultures (Heard, 1999), telles Trigona nigra, Scaptotrigona pectoralis, Melipona beecheii et Nannotrigona perilampoides : Diverses expériences montrent que cette dernière est plus efficace que la pollinisation vibratile*, que la non-pollinisation, ou encore la pollinisation de par le bourdon Bombus impatiens, qui produit moins de fruits.
* POLLINISATION : en particulier les tomates (Lycopersicon
esculentum) et le piment habanero (Capsicum chinense)
cultivés en serres (Cauich et al., 2004; Cauich et
al. 2006). GOOGLE
: mexico meliponicultura http://www.veterinaria.uady.mx/cuerpos/API/Personal/ChavierDeAraujo/Chavier/SeminarioMeliponas.pdf
On trouve aussi l'élevage de M. fasciata et M. colimana sur les Hauts-Plateaux du Centre, et Scaptotrigona, comme Scaptotrigona mexicana, élevées selon la tradition dans des jarres en argile, tout comme S. hellwegeri et S. pectoralis.
Sources :
- - http://www.apidologie.org/articles/apido/pdf/2006/.../m6035sp.pdf
- - http://www.veterinaria.uady.mx/cuerpos/API/Personal/JavierQuezada/jar2006-Aceretoetal.pdf
- Images :
- - http://www.veterinaria.uady.mx/cuerpos/API/Personal/JavierQuezada/jar2006-Aceretoetal.pdf (image 1)
- - http://www.conabio.gob.mx/institucion/proyectos/resultados/InfCE019.pdf (image 2)
- - http://www.veterinaria.uady.mx/cuerpos/API/Personal/JavierQuezada/jar2006-Aceretoetal.pdf
