ENCYCLOPEDIE -DE--LA--LANGUE -FRANCAISE
 
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ABECEDAIRE

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� gauche : Ab�c�daire, oeuvre en 26 tableaux illustrant les 26 lettres de l'alphabet, de Patrick Moya, contribution � la lutte contre l'illettrisme.

� droite : Ab�c�daire italien de 1950

source : http://www.bibliolab.it/mestieri_bib/abecedario.htm
 

 

. ABECEDAIRE .

1. �ducation, N.m.

ETYMOLOGIES
 
 

L'abecedarius du latin m�di�val (abecedaria, abecedarium) a �t� forg� � partir des quatre premi�res lettres de l'alphabet latin : a, b, c d (un peu comme le russe, o� les premi�res lettres du vieux slave "az" et "bouki" donn�rent le mot russe et bulgare "azbouka", qui veut dire en fran�ais "ab�c�daire"). Le mot latin est attest� depuis Fulgence le Mythographe (Fabius Planciades Fulgentius dit, actif vers 550 ? Mitologiarum libri ou Mitologiae, 3, 10) dont on ne sait encore s'il faut le confondre ou le distinguer de Fulgence de Ruspe. Pendant tout le moyen-�ge, ce terme sera adjectiv� dans le sens de "relatif � l'alphabet", alors qu'il �tait d�signait parfois l'alphabet � l'�poque romaine (abecedarium), qui utilisait surtout alphabetum (elementum, elementa, aussi au moyen-�ge), � l'origine de notre "alphabet", qui vient du grec alpha et b�ta, les deux premi�res lettres grecques.

En fran�ais, la forme adjectiv�e (v.1529) dont le sens �tait "relatif aux lettres de l'alphabet " : (lettres ab�c�daires, par ex.), pr�c�dera le substantif m�di�val, qui n'appara�tra que vers 1533 pour d�signer un livre o� on apprend l'alphabet (Charles de Bovelles (1479-1567) , G�om�trie Pratique, 73), mais aussi un �l�ve au stade de l'apprentissage rudimentaire de l'�criture, dans la Ratio studiorum (ordre des �tudes) des coll�ges j�suites de la Compagnie de J�sus (vers 1573).

Les XVIIe et XVIIIe si�cle utiliseront le terme ab�c�daire pour d�signer un ma�tre d'�cole, acception qui sera critiqu�e par l'Acad�mie Fran�aise en 1694 et qui dispara�tra au XIXe si�cle. Le mot pourra �tre aussi un synonyme d'ABC (ab�c�, voir ce mot), d�signant donc un ouvrage de base sur un art, une science (XVIIIe) ou un livre exposant des sujets dans l'ordre alphab�tique : le philosophe et th�ologien anglais Roger Bacon (1214-1294) constituera une tentative d'indexation du savoir � l'aide de lettres grecques, dans son Abecedarium Novum Naturae (1622). Les pr�curseurs dans le domaine semblent �tre les H�breux, qui ont �crit diff�rents textes de la Bible comme des po�mes acrostiches, en forme d'ab�c�daire, tels les psaumes 25, 34, 37 et 118 (psaume appel� abecedarium par les glossateurs m�di�vaux) certains passages des Proverbes et des Lamentations, mais aussi le canon h�breu de la Torah, subdivis� en 22 strophes acrostiches correspondant aux lettres de l'alphabet h�breu.

   
 Abecedarium,
de la peintre am�ricaine Catherine Courtenaye, n�e en Espagne en 1957.

source : http://catherinecourtenaye.com/html/archive.html

     Abecedarium der Dinge,
    1984, sculpture-objet de l'artiste allemand Wolfang Nieblich, n� � Reutlingen en 1948.

    source : http://www.nieblich.de/ausstellungen/16.html

 
 
 
HISTOIRE
 

Les ab�c�daires existent depuis l'invention de l'alphabet par les Ph�niciens, au XIVe si�cle avant notre �re, qui en faisaient d�j� un exercice d'apprentissage de la langue pour les petits �coliers :

Tablette figurant un ab�c�daire ph�nicien en �criture cun��forme,
vers 1350 avant notre �re,
KTU 9.426 ou RS 88.2215 Bordreuil and Pardee (1995),
Ugarit (Ougarit), actuelle Ras-Shamra,
Ph�nicie (partie de la Syrie actuelle) Cet ab�c�daire est encore consonnantique, sans voyelles, de vingt-deux � trente lettres environ, selon la valeur tique accord�e aux diff�rents signes.

Sources :
http://www.infres.enst.fr/~alzahr/syrie/ugarit_2.jpg

L'alphabet ph�nicien a �t� � l'origine de la formation des autres alphabets, dont l'alphabet proto-canan�en, qui est un des plus anciens. Cet alphabet repr�sente la premi�re mouture de l'alphabet h�breu, dont on a retrouv� des traces tr�s anciennes. Parmi elles, les ab�c�daires sont les premi�res manifestations connues de l'alphabet h�bra�que, dont certains pr�tendent, en passant que le Tarot de Marseille est un ab�c�daire all�gorique.
 
Le plus ancien ab�c�daire h�breu connu � ce jour aurait �t� d�couvert en Isra�l � Beth Shemesh, en 1933 (XIIIe- XIIe s.) et il pr�sente de grandes similitudes avec celui d'Ugarit, de style �pigraphique s�mitique, sud-arabique, se lisant de droite � gauche.

Ostracon de Beth Shemesh,
KTU 5.24 = 8.1 (AS 33.5.165, Barton [1933])
 
L'ab�c�daire d'Izbet Sartah, d�couvert en 1976 par Isra�l Finkelstein en Palestine est un peu plus r�cent. Se lisant de gauche � droite comme celui de Tell Zayit (voir ci-dessous), cet alphabet proto-h�bra�que pr�sente un ordre particulier des lettres o� certaines d'entre-elles sont invers�es, d'autres absentes ou redoubl�es. L'ordre s�quentiel des lettres alphab�tiques, en effet, quel que soit l'alphabet concern�, est conventionnel, npous en reparlerons plus loin. Les ab�c�daires tr�s anciens, d'alphabets en formation, ne poss�daient pas encore de r�gles fixes � ce sujet.
"L'ostracon d''Izbet Sartah a �t� trouve dans un silo li� � une installation agricole vraisemblablement israelite, a 3 km � l'est d'Aphek, sur un �peron rocheux rattach� � la chaine des collines de la "montagne d'Ephra�m". Par ailleurs, la d�couverte de tablettes cun�iformes, en particulier de fragments de dictionnaires, dans le palais du R�cent Bronze d'Aphek, semble t�moigner on faveur de l'existence d'une tradition scribale canan�enne assez d�velopp�e dans cette ville au XIV-XIII�me si�cle. D�s lors, l'ostracon d''Izbet Sartah pourrait �tre l'œuvre d'un isra�lite apprenant � �crire en d�pendance de l'�cole "canan�enne" d'Apheq tout proche."

extrait de : http://www.telecomtally.com/blog/2006/10/on_the_izbet_sa.html

ostracon figurant un ab�c�daire, trouv� en 1976 � Isbet Sartah, en Isra�l, datant environ de 1200 � 1000 avant notre �re.

source : http://155.210.60.15/hant/hiberus/biblioteca/vita2.pdf

* OSTRACON (plur.ostraca) : provient du grec ostrakon (coquille), utilis� en arch�ologie pour d�signer un tesson de poterie ou �clat de calcaire utilis� dans l’Antiquit� comme tablette, comme support d'�criture.
 


C'est � Tell Zayit (Tell Zeitah, Tel Zeitah) que l'on a trouv� r�cemment (fin 2005) un ab�c�daire grav� dans un mur. Graver l'alphabet dans la pierre lui conf�rait dans diverses civilisations antiques un pouvoir apotropa�que : Adjectif utilis� en arch�ologie ou en anthropologie. Du grec apotrepo : d�tourner, �carter, en particulier du mal, du mauvais sort. L''adjectif se rapporte � une repr�sentation, une facult�, un objet destin� � �loigner des influences n�fastes.

inscriptions lapidaires formant un ab�c�daire h�breu trouv� � Tell Zayit (nord de Tell Aviv) et datant environ de 1000 � 900 avant notre �re.

source :
http://www.adobe.com/digitalimag/pdfs/success_wsrpzuckerman.pdf

C'est encore un ab�c�daire qui est le t�moin le plus ancien d'une langue, du grec, cette fois, au travers de deux tablettes en cuivre d�couvertes � Chypre et qui ont d�, encore une fois, �tre dans les mains d'un �colier, r�p�tant inlassablement son alphabet. Cet �l�ve aurait pu �tre Hom�re !

Chypre, origine grecque, vers 800 avant notre �re,
Collection Schoyen,
ms 10321x13 cm,
20-23 lignes en capitales grecques archa�ques et quelques lettres de forme nord-s�mitique (ph�nicienne), qui d�signe l� une esp�ce de cha�non dans la transmission des �critures alphab�tiques.

source :
http://www.nb.no/baser/schoyen/4/4.4/ms108.jpg

L'alphabet grec se transmettra aux Etrusques, dont l'alphabet sera le support de l'alphabet latin. L'alphabet �trusque comporte 26 lettres dont 5 voyelles : 22 lettres grecques d'origine ph�nicienne et 4 lettres propres � l'alphabet grec (variante dite rouge). C'est ce dernier que l'on retrouve sur l'ab�c�daire de Marsiliana d'Albegna, auj. Manciano, en Italie (Grossetto, Toscane) :


 
Ab�c�daire �trusque de Masiliana (Massiliana, Marsigliana) et son stylet,
ivoire,
environ 675 - 650 avant notre �re,

source :
http://www.ou.edu/class/ahi4163/files/lang1.html
http://membres.lycos.fr/antiquite/rasennachap4.htm
http://pages.unibas.ch/klaphil/idg/Alphabetgeschichte/kap4b.html

Les ab�c�daires �trusques ne se trouvent pas inscrits uniquement sur des objets relatifs � l'art d'�crire. Que ce soit sur des vases � parfum, des petites amphores, des tuiles, des coupes, une fusaiolle, on les trouve sur toute une s�rie d'objets aristocratiques auxquels ils sont attach�s comme une marque �vidente de noblesse, de pouvoir, celle de la ma�trise de l'�crit, qui est un privil�ge et un outil de puissance.

 
Encrier en bucchero
Italie, Cerveteri, Tombe Regolini Galassi
deuxi�me moiti� du VIIe si�cle avant J.-C.
H : 16,5 cm
nv. 20349
 
"Cet encrier, en forme de petite bouteille avec un col cylindrique �troit, reste une pi�ce unique de la production de "bucchero" de Cerveteri. Un syllabaire est grav� autour du corps tandis qu'un alphabet est report� sur l'anneau de base. Ils sont tous deux �crits de gauche � droite, contrairement � l'usage archa�que qui sera adopt� et maintenu dans l'�criture �trusque. Il s'agit d'un v�ritable ab�c�daire �trusque o� les consonnes commun�ment employ�es dans la langue parl�e sont report�es en s�quence et combin�es avec les voyelles (dans l'ordre : i, a, u, e). L'anneau de base reporte int�gralement la s�quence alphab�tique grecque adopt�e dans l'�criture �trusque, avec toutes les lettres � l'exception du q, y compris les lettres "mortes" non utilis�es par les Etrusques comme le b et le d, le samech ph�nicien et la voyelle o."

extrait de :
http://mv.vatican.va/5_FR/pages/x-Schede/MGEs/MGEs_Sala02_06_014.html

source :
http://www.lcnet.it/reticiviche/formello/calamaiobucchero.jpg

"Plusieurs de ces alphabets, grav�s sur des vases de bucchero, la c�ramique noire typique de l'�trurie, ou sur d'autres mat�riaux comme l'ivoire nous sont parvenus. La ma�trise de l'�criture apparaissait d'ailleurs � l'origine comme un signe de statut aristocratique : ce n'est pas un hasard si de tels ab�c�daires se retrouvent sur des mat�riaux pr�cieux comme l'ivoire et si d'autres objets li�s � l'�criture sont d�pos�s dans des tombes princi�res. On a parfois soulign� le r�le des femmes �trusques dans l'adoption de l'�criture : des lettres grav�es apparaissent en effet d�s la fin du VIIIe si�cle sur des objets de terre cuite, des bobines, li�es � la pratique du tissage et donc � la sph�re f�minine ; sans insister sur le rapport entre texte et textile, on serait alors tent� de voir l� un nouveau signe de la situation privil�gi�e de la femme au sein de la soci�t� toscane."

extrait de :
http://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/lalphabet_et_la_langue_etrusques.asp

BUCCHERO : "� une �poque plus r�cente que celle au cours de laquelle on produisait la c�ramique dite "de glaise brute", on commen�a � produire un type de c�ramique indig�ne d�rivant probablement de la pr�c�dente. Ce nouveau type c'est le bucchero, qui domina en �trurie de la moiti� du VII�me au d�but du V�me si�cles � C. Ce terme d�rive de buc�ro, terme portugais qui signifie terre parfum�e et que l'on attribuait � un m�lange p�rouvien semblable imit� au Portugal. Le bucchero pr�sente toujours une composition chromatique de tonalit� uniforme noire et il se caract�rise par une surface bien polie, qu'on obtenait probablement par un processus de r�duction chimique activ�e en cours de cuisson par flamme fumeuse." extrait du site de Clio.fr, voir pr�c�dent extrait.
 

 

 

L'Enfant J�sus � l'�cole
Pseudo-Matthieu, Italie (Rome), XIIIe si�cle
Paris, BnF, d�partement des Manuscrits, Latin 2688, fol. 36v.

source :
http://classes.bnf.fr/ema/grands/262.htm

Il existe divers t�moignages d'ab�c�daires du moyen-�ge, � l'usage de l'�ducation aristocratique, l'�l�ve mod�le �tant J�sus lui-m�me, qui en savait plus que son ma�tre et qui, sur le manuscrit peint, ci-dessus, affirme qu'il est l'alpha et l'om�ga sur son ab�c�daire, assertion consid�r�e par son ma�tre comme une insolence, pour laquelle il re�oit un coup de b�ton sur la t�te.

 

 

"Lettres rubans, I et K
Liber de arte scripturali, XVe si�cle


Paris, BnF, d�partement des Manuscrits, Fran�ais 8685, fol. 4

Ce livret ab�c�daire a appartenu � un ma�tre d'�criture itin�rant nantais, Robert de Turribus. L'alphabet est dispos� en s�quences de deux lettres par page, ombr�es de bleu, aniconiques � de rares exceptions pr�s : le S, barr� d'une lance dans sa diagonale (S comme Soldat ?) et, ici, le I, dont le ruban s'enroule comme un phylact�re autour d'un arbre stylis� (l'arbre de la Justice, Iusticia ?)."

source :
http://classes.bnf.fr/ema/grands/531.htm

 

  Alphabetum


Ab�c�daire en lettres cadel�es, orn�es et filigran�es surtout dans le champ au d�cor v�g�tal, ou zoologique (poissson...)


Biblioth�que Municipale de MBesan�on
ms. 0834
folio 156v
    fin 15e s.

source :
http://www.enluminures.culture.fr/documentation/enlumine/fr/rechexperte_00.htm
 
 

  "Lettre A gothique


Recueil d'alphabets, d�but du XVIe si�cle
Paris, BnF, d�partement des Manuscrits, Fran�ais 19999, fol. 58
La lettre, d�coup�e dans un manuscrit (un cahier ab�c�daire ?), a �t� coll�e, avec d'autres, dans un recueil d'alphabets peints sur papier. Le A divise la case en trois parties, chacune dot�e d'une couleur diff�rente. A gauche, un motif �voque peut-�tre le nom de la lettre : une fleur qui s'ach�ve en corne d'Abondance."

sources : http://classes.bnf.fr/ema/grands/530.htm
 

"Au XIIIe et XIVe si�cle on �tablit de nombreux ab�c�daires de l'alphabet glagolitique* (33 ou 34 lettres) :

L'ab�c�daire de Roc (vers 1200)
L'ab�c�daire glagolitique de Paris (ou Bulgare)
L'ab�c�daire glagolitique de Munich
L'ab�c�daire de Pasman (XIVe
Deux ab�c�daires de Lovran (ville d'Istrie)
L'ab�c�daire de Juraj (Slavonie, XIVe)
Deux ab�c�daires du Bosniaque Krstyanin Radosav (1443)
etc...
L'ab�c�daire glagolitique de Venise (publi� dans cette ville en 1527)


sources : http://www.hr/darko/etf/et03.html

 
 La st�le de Baška, ou pierre de Baška (Bašćanska ploca) date de 1100 environ, c'est un des plus vieux t�moignages de l'alphabet glagolitique, anc�tre de la langue croate.

 
* GLAGOLITIQUE :

 
 
 
"En 863, les missionnaires grecs Cyrille et M�thode n�s � Thessalonique, ont commenc� leur r�le d’�vang�lisation en Moravie (aujourd’hui: la Tch�quie) � l’invitation du prince Rastislav. Cyrille y a cr�� une �criture sp�ciale: l’alphabet glagolitique dont parle: le �Traktat Crnorisca Hrabra�. L’alphabet glagolitique tire son nom du mot vieux slave glagoljati qui signifie �parler�. (...)

La p�riode glagolitique de la litt�rature croate commence avec les premiers documents �crits et s’�tend jusqu’� la fermeture des imprimeries glagolitiques de Senj en 1508. Au cours de cette �poque, les Croates ont cr�� leurs territoires politiques ind�pendants, si bien que d�s les IXe et Xe si�cles une vie culturelle, caract�ris�e par le d�but de la connaissance de l’�criture s’y est d�velopp�e. (...)

Le glagolitique a �t� utilis� en Dalmatie du sud, dans la Lika, en Istrie, sur le littoral croate (o� il �tait le plus utilis�), en Dalmatie du nord (o� s’est d�velopp�e une riche litt�rature en glagolitique). Tout d’abord, on a connu le glagolitique arrondi qui plus tard a �t� remplac� par le glagolitique angulaire ou croate. "

extrait de :
http://users.teledisnet.be/web/nno17565/literatura.htm
http://www.ancientscripts.com/glagolitic.html (image)

 

 

C'est au XVIIe si�cle que l'alphabet est introduit dans les motifs de broderie, mais la v�ritable popularit� de l'ab�c�daire commence � la fin du XIXe si�cle avec l'av�nement de l'�cole obligatoire*, quand la broderie fait partie de l'�ducation des petites filles autant que l'�criture et la lecture entre cinq et quinze ans.

 
Quadrille des enfants, ou syst�me nouveau de lecture.
Ab�c�daire de l'abb� Claude-Louis Berthaud
Paris : J. Vincent, 1748

"Avant le XIXe si�cle, la litt�rature de jeunesse �tait surtout constitu�e des ab�c�daires. Connu � partir de sa seconde �dition, publi�e en 1744, cet ab�c�daire rencontra un extraordinaire succ�s, qui ne se d�mentit pas au fil des nombreuses r��ditions jusque loin dans le si�cle suivant. Son auteur, l'abb� Berthaud, s'�tait efforc� d'y d�gager les sons �l�mentaires de la langue (ou phon�mes), prenant ainsi le contrepied de la m�thode traditionnelle de l'�pellation. � chaque r��dition, on simplifia davantage ce syst�me, qui fit des �mules, et contribua sans doute � assurer l'adoption de la m�thode phon�tique dans les �coles, g�n�ralis�e vers 1860. La nouveaut� consistait aussi � donner � l'image une place pr�pond�rante : chaque son �tait associ� � un mot et � l'image correspondante (objet, �tre vivant ou notion le contenant). Le discours, progressif, s'appuyait sur l'image, qui servait ainsi une p�dagogie nouvelle, cherchant � amuser l'enfant autant qu'� l'enseigner."

sources : http://gallica.bnf.fr/anthologie/notices/01213.htm

Les ab�c�daires sont alors r�alis�s en masse et les m�res r�alisent toute sorte d'ab�c�daires, �largissant � la fois le choix des styles (point de croix classique, point de plumetis uni, point de piq�re, point de sable, etc...) des �critures influenc�es par la typographie (caract�res romains, anglais ou gothiques, surtout, mais aussi "chinois", bambou, Art Nouveau,"�gyptiennes", "b�ton", etc...) et des th�mes (champ�tres, all�goriques, religieux, monogrammes, etc...). Les jeunes filles �tablissaient d'abord des �chantillons de leurs ab�c�daires (comme pour leurs autres travaux d'aiguille), c'est � dire un exercice pr�paratoire � la confection de l'original. Elles s'aidaient parfois de "samplers" (du fran�ais "exemplaire"), terme anglo-saxon du XVe si�cle conserv� en broderie pour d�signer des pi�ces d'�toffe o� l'on r�pertoriait � la fois les points et les motifs en usage. Les lettres brod�es, utlis�es depuis le moyen-�ge comme �pitaphe ou ornement d'�glise furent alors utilis�es pour les ab�c�daires, les �chantillons de broderie ou les marquoirs (ou marquettes). Ces derniers �taient le t�moin de l'acm� d'une �ducation de jeune fille. Le marquoir �tait un morceau d'�toffe sur lequel l'�coli�re brodait au point de croix ou point de marque, les lettres de l'alphabet et les chiffres, sorte d'exercice d'�criture et de calcul et d'usages, car il lui faudrait ensuite broder, de mani�re tr�s cod�e, ses initiales sur le linge de son trousseau.
 

* �cole obligatoire : " (...) A la fin du XIXe si�cle, avec l'apparition des ab�c�daires, poup�es et autres objets pour les jeunes enfants, un d�bat se lance sur la notion de " jeu �ducatif ". Pour certains, le jeu est l� pour divertir et r�cup�rer apr�s un travail : il correspond � un besoin naturel et l�gitime de l'enfant mais il est � distinguer du travail scolaire. La fin du XIXe si�cle marque le d�but des recherches sur les jeux
�ducatifs. Certains p�dagogues d�veloppent leurs propres outils.
C'est le cas en particulier des p�dagogues de " l'�cole nouvelle ". (...) pour les moins de 7 ans, au XIXe si�cle beaucoup d'objets d'�veil sont invent�s mais restent hors de la salle d'asile ou de l'�cole, essentiellement � cause de leur
prix. Il s'agit par exemple de la poup�e, qui conna�t une v�ritable promotion dans les ann�es 1860, des animaux en peluche qui apparaissent en 1870, des ab�c�daires, des livres de litt�rature d'enfance illustr�s, ainsi que des albums � colorier ou � d�couper. La question soulev�e est la suivante : les �coles maternelles manquent de mat�riel, mais quel mat�riel leur faut-il pour transmettre des connaissances ? Pour les plus grands, qui savent lire, le mat�riel d'�criture et les manuels scolaires sont les outils principaux. Mais quel mat�riel utiliser pour les plus jeunes ? "

sources : http://web.upmf-grenoble.fr/sciedu/vzampa/these/chapitre1.pdf

 
2. religion, N.m
 

"AB�C�DAIRES ou AB�C�DARIENS : branche d'anabaptiste au XVIe si�cle, ainsi nomm�s parce qu'ils pr�tendaient que pour �tre sauv� il fallait ne savoir ni lire ni �crire, et ignorer jusqu'� l'A, B, C, D, ou les premi�res lettres de l'alphabet.
Lorsque Luther eut attaqu� ouvertement l'autorit� de l'�glise, des P�res et de la tradition, et qu'il eut �tabli que chaque particulier �tait juge du sens des �critures, Stork, son disciple, enseigna que chaque fid�le pouvait conna�tre le sens des livres saints aussi bien que les plus habiles docteurs, et que c'�tait Dieu seul qui en donnait l'intelligence � tout homme, sans le secours des livres et des sciences. L'�tude m�me, selon lui, n'�tait capable que de causer des distractions et d'emp�cher d'�tre attentif � la voix int�rieure de Dieu. D'o� il r�sultait qu'il �tait exp�dient de ne point apprendre � lire, et que ceux qui savaient lire �taient dans un �tat dangereux pour le salut.
Carlostadt, c�l�bre professeur de th�ologie � Wittenberg, et un des premiers sectateurs de Luther, renon�a publiquement � l'universit� et � sa qualit� de docteur pour embrasser le parti des ab�c�daires; et, au rapport d'Osiander, il foula aux pieds la robe, le bonnet et la calotte, insignes de son grade, et se fit porte-faix.
Cette secte fut assez �tendue en Allemagne."

http://www.realiteplus.com/mission/PROPO21.HTM
 

3. botanique, N f
 
a) Acmella oleracea --

source : http://hortiplex.gardenweb.com/plants/jour/p/87/gw1038687/168464992890272.jpeg

Qui saura nous dire pourquoi on a appel� en France "ab�c�daire", au Br�sil (en portugais) "abecedaria", le cresson de Para (spilanthe des potagers, br�de mafane des �les de l'Oc�an Indien � influence fran�aise (La R�union, Madagascar)), noms vernaculaires de l'Acmella oleracea (L.) R. K. Jansen (Spilanthes ou Spilanthus acmella, S. oleracea, Asteraceae, Ast�rac�e), avec laquelle on fait le romazava malgache et bien des plats de l'Asie du sud-est ? Est-ce vraiment, comme l'indiquent les seuls dictionnaires Bescherelle et Larousse du XIXe si�cle, parce qu'en Inde, cette plante passait pour avoir la vertu de d�lier la langue des enfants qui la m�chait ?

b) Agave americana --var. marginata ou variegata

source photo : http://billhook.free.fr/suc-agave-americana3.htm

"Ab�c�daire, Faux alo�s, (Famille des Amaryllidac�es)

Plante originaire d'Am�rique du Sud, � feuilles �paisses vert clair, charnues, fortement �pineuses sur les bords et dispos�es en bouquet au ras du sol. Les fleurs sont port�es sur une hampe florale de plusieurs m�tres , caract�ristiques des paysages des jardins de la C�te-d'Azur. Les fruits sont de grosses capsules.
Toxicologie :
Le suc des feuilles est irritant. Ing�r�, il donne des troubles digestifs. Mis sur la peau, il provoque des dermatites."

extrait de : http://www.marseille.fr/vdm/cms/cache/offonce/pid/585
source photo : http://www.floracyberia.net/spermatophyta/angiospermae/monocotyledoneae/agavaceae/agave_americana.html
 

vari�t�s principales :

"Agave americana var. americana
Agave americana var. expansa
Agave americana var. latifolia
Agave americana var. marginata
Agave americana var. medio-picta
Agave americana var. oaxacensis
Agave americana var. striata
Agave americana ssp. protamericana"

extrait de : http://fr.wikipedia.org/wiki/Agave_am%C3%A9ricain

 
3. litt�rature....en bref...

Le Tourneau, Dominique (1942-....)
Ab�c�daire [Texte imprim�] : po�mes / Dominique Le Tourneau. - Paris : �d. de Paris, 2003
 
Ab�c�daire [Texte imprim�] / Marie-Claire Bancquart ; gravures de Jean-Louis Viard. - Paris (189 rue Ordener, 75018 ) :
 
"L'AB�C�DAIRE
DE CZESLAW MILOSZ
'L'Ab�c�daire' est un livre d'histoires et d'exemples riches d'enseignements �voquant des personnes et des moments du XXe si�cle, dans les lieux que l'auteur a connus au cours de sa vie, que ce soit en Europe (Wilno et la Lituanie, Varsovie, Paris et la France) ou aux �tats-Unis (Washington et Berkeley). Ce sont les confessions personnelles d'un �crivain, d'un philosophe et d'un moraliste."

extrait de : http://www.evene.fr/livres/livre/czeslaw-milosz-l-abecedaire-11136.php
 

 
sources :
http://www.anniecicatelli.com/abecedaire.htm
http://www.prismeshebdo.com/prismeshebdo/article-lirexpress-imprim.php3?id_article=523
http://www.petek-tours.hr/wp-content/uploads/2011/04/1-Realni-brojevi-O-podrijetlu-brojeva-
bascanska-ploca.jpg

 
 
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