ENCYCLOPEDIE -DE--LA--LANGUE -FRANCAISE
 
    ABEILLE - ABER

 

 

. ABEILLE . voir menu de l' article ABEILLE

. AB�LIEN, AB�LIENNE .

adj. (vers 1853) se rapportant � diff�rentes notions math�matiques approfondies ou r�solues par le math�maticien danois Niels Henrik ABEL, (voir article) telles :
- anneau, groupe ab�lien : dont la loi de composition est commutative.
- �quation ab�lienne : �quation alg�brique "� coefficients entiers dont les racines s'expriment toutes comme une fonction rationnelle de l'une d'entre elles."
http://www.editions-ellipses.fr/PDF/4164_Extrait.pdf
- int�grales ab�liennes, "qui g�n�ralisent les int�grales elliptiques".
- lemme d'Abel
- sommabilit�, convergence au sens d'Abel.
- th�or�me d'Abel
- nombre alg�brique.
 
adj. et nom. se rapportant � une secte chr�tienne dont on trouvera des informations :
- dans un article du dictionnaire de Tr�voux, Ab�liens, Ab�lo�te, Ab�loniens.
- chez Voltaire : � Est-il bien vrai que, chez des nations un peu plus polic�es, comme les Juifs et demi-Juifs, il y ait eu des sectes enti�res qui n'aient voulu adorer Dieu qu'en se d�pouillant de tous leurs habits ? Telles ont �t�, dit-on, les adamites et les ab�liens �. [Voltaire, Dictionnaire philosophique, article NUDIT�]
- dans la grande encyclop�die Berthelot :
 

 AB�LIENS, AB�LONIENS, AB�LITES ou AB�LONITES.

Ce sont les noms que les auteurs chr�tiens
modernes ont donn�s � une secte h�r�tique qui habitait
un bourg des environs d'Hippone et que saint Augustin
d�signe dans son livre sur les H�r�sies sous le nom
d'Abeliani et d'Abeliotœ. Ces h�r�tiques se mariaient
parce qu'ils ne pensaient pas que l'homme d�t rester seul,
mais ils vivaient avec leurs femmes dans la continence la
plus absolue. Comme ils voulaient perp�tuer leur secte,
ils adoptaient les enfants pauvres du voisinage et les �le-
vaient dans cette mani�re de voir. Cette secte, qui prit
naissance au temps d'Arcadius et qui entra dans le
giron de l'Eglise chr�tienne sous le r�gne de Th�odore le
Jeune, est devenue c�l�bre gr�ce aux quelques lignes que lui
consacre saint Augustin, le seul auteur ancien qui ait �crit
sur eux, et surtout aux discussions auxquelles ont donn�
lieu, entre les th�ologiens, la raison de leur d�nomination
et leurs croyances. Les uns pr�tendent que ces h�r�tiques
tiraient leur nom d'Abel, second fils d'Adam, mort sans
post�rit�; d'autres, que c'est pour rappeler � la m�moire
des hommes la continence de 130 ans, que, au dire d'une
fable arabe, s'impos�rent Adam et Eve, au lendemain du
meurtre d'Abel, que les Ab�l�ens prirent ce nom et obser-
v�rent la continence que leur reproche saint Augustin ;
d'autres encore soutiennent, en s'appuyant on ne sait sur quel
texte, qu'Abel mari� avait v�cu dans la continence et que
c'est pour l'imiter que les Ab�liens avaient r�solu de n'avoir
point de commerce avec les femmes qu'ils choisissaient
pour compagnes; d'autres enfin, ayant trouv� que le mot
arabe thabala signifie � s'abstenir de sa femme �, ont
imagin� que c'est de ce terme que les h�r�tiques des en-
virons d'Hippone avaient tir� ou re�u leur nom ces
m�mes auteurs ont cru devoir ajouter que thabala, prove-
nant d'un mot h�breu abala qui veut dire � �tre en deuil �,
a pour origine primitive le nom d'Abel, et ils ajoutent que
c'est ainsi que les sectaires furent amen�s � prendre un
nom qui, tout � la fois, rappelait l'homme qu'ils voulaient
honorer et la continence � laquelle ils se condamnaient
d'autres auteurs plus modernes croient qu'ils se fondaient
pour cela sur le fameux verset de la premi�re �p�tre de
saint Paul aux Corinthiens � que ceux qui ont des
femmes soient comme s'ils n'en avaient point �, et que
c'est peut-�tre tout simplement pour avoir un nom qu'ils
ont pris celui d'Abel, mort sans post�rit�. Quoi qu'il en
soit de toutes ces opinions, aucune n'a pu se fonder sur une
base solide; saint Augustin qui appelle ces sectaires Abe-
liani, ne dit pas quelles raisons les avaient pouss�s � se
faire appeler ainsi. Peut-�tre n'en savait-il rien, car ils
s'�taient d�j� ralli�s � l'Eglise de son temps et c'est comme
d'une chose pass�e qu'il en parle dans son livre des
H�r�sies.

Adh�mard Lecler.

 

 
 . ABER .  
   Aber Wrach (voir texte)

n.m. C'est un mot breton signifiant "estuaire". Il est entr� dans la langue fran�aise vers 1834 pour d�signer sp�cialement une vall�e ou un syst�me de vall�es creus�es par des fleuves, des rivi�res et partiellement ennoy�s* par eustasie* glaciaire, qu'on ne devra pas confondre avec les fjords (ou les lochs de la c�te Ouest de l'Ecosse mais pas les firths de la c�te est) v�ritables auges glaciaires, partiellement ennoy�es, par un mouvement positif flandrien ou seulement la fonte des glaciers qui les occupaient (et qui, soit dit en passant, ne se reconnaissent pas uniquement par de hautes falaises car elles diminuent du sud au nord, les auges �tant presque enti�rement recouvertes d'eau aux �les Lofoten).
 
La litt�rature morphologique utilise cependant davantage l'�quivalent ria, mot galicien d�signant � l'origine une baie, morphologie tr�s pr�sente en Galice.
Ria de Vigo, Galice, Espagne, qui fait partie des Rias Baixas (Basses : telles les Ria de Pontevedra, de Arosa, de Muros et Noia, de Corcubion et Cee. Parmi les Rias Altas (Hautes): Ria de Coronne, d'Ares et Betanzos, de Cedeira, d'O Barqueiro, de Ferrol, d'Ortigueira, de Viveiro, de Foz, d'Eo.

C'est le g�ologue et g�ographe allemand Ferdinand Freiherr* von Richthofen (5 mai 1833 Karlsruhe, Sil�sie (Schlesien) - Berlin, 6 octobre 1905) qui introduit ce terme en 1886, dans F�hrer f�r Forschungsreisende (Guide pour les explorateurs), Berlin 1886. Dans les ann�es 60, des g�ographes tels Horst Schulke* ou Henri Nonn* �tudient ces ph�nom�nes g�ologiques. Schulke divise les baies fluviales en quatre groupes :
- les baies monofluviales
- les baies polyfluviales
- les baies panfluviales
- les baies afluviales
 

 

1� Une baie monofluviale est un thalweg � tronc unique (Stammrinne), avec des interfluves (versants) partiellement ennoy�s mais gu�re raccourcis par des indentations internes. C'est ce que de Martonne*, dans son article de 1903 sur les c�tes bretonnes, avait appel� � ria de type pur �.
a) Les meilleurs exemples de ria monofluviale classique sont les trois abers du L�on (Ildut, Beno�t, Ac'h), ainsi que les rivi�res du Tr�gorrois et du Nord-Est du L�on (Leff, Trieux, Jaudy, Guindy, L�guer, Dossen, Penz�). Dans tous ces cas il y a encaissement dans une surface d'aplanissement. En Corse, des exemples sont trouv�s dans le Sud, entre le cap Senetosa et le golfe de Santa Manza, avec une longueur plus faible (entre 450 et 3 700 m).
b) Un sous-type fort int�ressant de ria monofluviale est constitu� parles rias p�ri-glaciaires naines (periglaziale Zwergrias). C'est ici, croyons-nous, que l'apport de l'auteur dans la recherche sur le terrain a �t� le plus grand. Ce sous-type n'existe pas en Corse, mais il est bien repr�sent� en Bretagne par deux vari�t�s, la ria � vall�e en caisse (Kastentalria), et la Dellenria. La Kastentalria se rencontre � Belle-Ile, � l'est de Concarneau (environs de Do�lan) et � Groix : dans tous ces cas, elle s'enfonce � l'emporte-pi�ce dans un plateau form� de schistes plus ou moins m�tamorphiques. La longueur d�passe rarement 1 000 m. A Belle-Ile, on peut citer notamment les rias de Sauzon, de Goulphar, de Port-Andro ; pr�s de Do�lan, celles de Poulguen et de Porz Lamat, dont l'ouvrage donne des photographies. Ce sont des vallons p�rigla-ciaires dont les flancs raides ont �t� rev�tus de d�p�ts de solifluxion, et qui sont actuellement exhum�s et remodel�s dans leur partie externe par la houle qui y p�n�tre, vu leur faible longueur. L'auteur de ce compte rendu les a, dans sa th�se (p. 412 et planche XXV), appel�s � Groix � vallons pseudo-glaciaires � ou � auges fluvio-marines � ; mais il convient que la d�nomination propos�e par Schulke est bien meilleure et bien plus exacte, et il s'y rallie.
Les Dellenrias sont des rias naines �tablies dans un plateau tr�s peu ou point �lev� au-dessus du niveau actuel de la mer, � l'inverse des pr�c�dentes. Exemple : la s�rie de petites baies faisant face au nord pr�s de l'entr�e du golfe du Morbihan, dans la commune d'Arzon. Dans une vari�t� comme dans l'autre, il n'y a pas de ramifications ou diverticules (Verzweigungen).
c) Un autre sous-type �galement monofluvial est form� par les rias naines torrentielles (Torrentielle Zwergrias), creus�es sous un climat diff�rent des pr�c�dentes au Quaternaire, dont des exemples se trouvent en Corse, et qui comprennent les calas (rias naines torrentielles � profil en long raide : ainsi sur la rive sud du golfe de Porto), et les marines (� profil en long doux : ainsi dans le d�sert des Agriates avec la marine de Malfalco et les deux �tangs de l'Attaja).
d) II faut encore ranger dans le type monofluvial les calanques. Schulke convient de r�server ce terme � des vallons entaill�s dans le calcaire. Il est tr�s au courant des discussions fran�aises sur les calanques, et les r�sume. La calanque du causse de Bonifacio est prise en exemple. Il n'admet pas l'usage de ce terme en Bretagne, puisque ce pays n'a pour ainsi dire pas de calcaire. C'est une vue qu'on peut adopter, afin de sp�cialiser la terminologie.
Il discute aussi le concept d'estuaire et les d�finitions qu'on en a donn�. Il semble que ce concept ne soit pas directement concern� par la pr�sente classification : il est d'un ordre diff�rent.
2� Une baie polyflu�iale est form�e d'un faisceau de vall�es avec des interfluves partiellement ennoy�s, et qui ont �t� raccourcis ou insularis�s par endroits par une combinaison des confluences et de la transgression. C'est l'� anse � de de Martonne, o� du moins l'anse est une baie polyfluviale, si l'inverse n'est pas toujours vrai. L'exemple le plus caract�ristique en Bretagne est la rade de Brest, dont la formation est fort bien rappel�e par Schulke. Mais il distingue en outre deux sous-types :
a) Les d�pressions tectoniques longitudinales polyfluviales (polyfluviale Ldngssen-ken), appel�es en Bretagne par divers auteurs rias en bouteille, ledanou ou d�pressions sublittorales, dont l'exemple le plus beau est le Morbihan ; d'autres cas sont l'anse de Toulven sur l'Odet, la rivi�re d'�tel et les lagunes de l'Est de la Corse.
b) Les d�pressions tectoniques transversales polyfluviales (polyfluviale Quersenken), dont le type est la baie de Penb�, entre l'embouchure de la Vilaine et Le Croisic ; on peut aussi citer le golfe de Porto-Vecchio.
3� Une baie panfluviale est une baie avec des interfluves totalement ou presque totalement ennoy�s ou abras�s ; bien qu'elle soit due � l'�rosion fluviale, elle n'a plus la forme d'une ria parce que les vall�es constituantes ne se distinguent plus les unes des autres. Une telle baie encaiss�e dans une surface d'aplanissement est la baie de Douarnenez (dont la gen�se est retrac�e par Schulke aussi bien que celles de la rade de Brest et du Morbihan). Un autre sous-type est la baie panfluviale encaiss�e dans un relief montagneux, ce qui est le cas des grandes baies de la Corse occidentale.
4� Une baie afluviale est une baie qui n'est pas due � l'action de rivi�res suba�riennes. Le type est la baie d'Audierne, qui est en voie d'�rosion rapide par l'action des vagues. Elle inclut cependant des Dellenrias barr�es en loc'h (lagunes) par le grand cordon de l'Ero Vili, mais cela ne lui donne pas son caract�re fondamental. Ce quatri�me type est h�t�rog�ne, ce qui est assez normal puisque sa d�finition est n�gative.

extrait de : Andr� Guilcher* Annales de G�ographie Ann�e 1970 Volume 79 Num�ro 435 pp. 618-620
Baies marines et rias : Morphologische Untersuchungen an bretonischen, vergleichsweise auch an korsischen Meeresbuchten. Ein Beitrag zum Riaproblem, d'apr�s Horst Sch�lke.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1970_num_79_435_18876_t1_0618_0000_1

 
* Martonne : Emmanuel de Martonne (g�ographe, Chabris ,Indre, 1er avril 1873 - Sceaux, Hauts de Seine, 24 juillet 1955.
*Andr� GUILCHER (g�ographe brestois, 19 mai 1913-14 d�cembre 1993).
 
* ennoy�s : disparus sous un plan d’eau ou sous la mer.
* eustasie (adj; eustatique) : variation du niveau marin tout autour du globe correspondant � la fonte nette des glaces par une �l�vation que l'on peut enregistrer avec des mar�graphes.
* Freiherr (baron) : neveu d'un autre baron c�l�bre, Manfred von Richthofen dit le Baron Rouge. Pr�cisons que le premier a invent� l'expression "Route de la soie" (Seidenstra�e) en 1877.
* H. Schulke, Morphologische Untersuchungen an bretonischen, vergleichsweise auch an horsis-chen Meeresbuchten. Ein Reitrag zum Riaproblem, Universit�t des Saarlandes, Arbeiten aus dem geographischen Institut, Bd. XI, 1968, 192 p., 12 flg., 16 photos.
* H. Nonn, Les R�gions c�ti�res de la Galice (Espagne), �tude morphologique, th�se, Paris, 1966, 591 p. (en ce qui concerne les rias, voir notre compte rendu dans Norois, vol. 14, 1967, p. 111).
 
 
Les abers sont des milieux alternativement baign�s plus ou moins d'eau douce et d'eau sal�e et d'importants �cosyst�mes, avec une faune importante (particuli�rement les oiseaux) qui profite de la richesse nutritive du milieu (dans la vase, tout sp�cialement). L'homme y �l�ve des coquillages et des hu�tres. Des centaines d'esp�ces d'algues, par ailleurs, poussenten Bretagne le long de la c�te des Abers (voir plus loin)

   
  Aber Beno�t  Aber Ildut

L'usage populaire a fini par ne plus d�signer par ce nom que trois abers, tous sur la c�te nord-ouest du L�on, dans le nord du Finist�re (Bretagne), appel�e la c�te des Abers (ou des L�gendes). Les trois abers en question sont l'Aber Wra'ch, l'Aber Beno�t et l'Aber Ildut, mais il en existe de nombreux. Seulement pour la Bretagne, citons ceux que l'on nomme rias : La Rance, l'Arguenon, le Trieux, le Jaudy, le L�guer, la rivi�re de Morlaix, la Penz�, l'Aber Wrac'h, l'Aber Benoit, l'Elorn, la rivi�re de Daoulas, l'Aulne, le Goyen, la ria de Pont l'Abb�, l'Odet, l'Aven, le Belon, la La�ta, le Scorff, le Blavet, la ria d'�tel, de Crac'h, d'Auray, de Vannes, de Noyalo, de P�nerf, de la Vilaine, le Golfe du Morbihan.
 
Le mot aber forme de nombreux toponymes dans les pays de langue celtique : Pays de Galles, Ecosse ou Irlande, souvent li�s � la pr�sence de ces estuaires particuliers, que l'on songe � Aberystwyth, Aberarth, Aberaeron (villes, rivi�re galloise) ou encore Aberdeen (ville �cossaise).
 
Il existe plusieurs types de rias de par le monde, que nous allons �voquer dans les grandes lignes :
- Les grandes baies ramifi�es de la c�te atlantique des Etats-Unis, de type Chesapeake (�tats du Delaware, Maryland,Virginie, District de Columbia) dans le territoire algonquin, ou encore Port-Jackson, la baie naturelle de Sydney (Australie)
   

 

 Chesapeake bay, vue d'un satellite Landsat.
 Port-Jackson Harbour
- canali de l'Istrie (Croatie), chenaux fluvio-karstiques, ou autres formations karstiques, comme les calas des Bal�ares ou les rias courte et �troites des calanques (calanca, calanches corses) m�diterran�ennes.
     
 Canal de Leme en Istrie (Croatie)
 calanque d'En-Vau, en Provence.
 
- limans de la mer Noire, plus proches de la lagune que de l'estuaire :
Liman du Dniestr

- sharm (ou sherm, plur : shurum ou sharum), ria r�cifale de la mer Rouge et du golfe d'Aqaba, �troite, profonde et s'enfon�ant assez loin dans les terres, tel le Sharm Abhur dans le Hedjaz (Arabie Saoudite) :

Sharm Abhur.

On ne confondra pas les vrais shurms avec les d�pressions lagunaires de type Sharm-el-Sheik, plut�t larges et peu profondes :
Sharm-el-Sheik (Charm-el-Cheikh), Egypte, en Mer Rouge.

 

 

Sources :
 
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1970_num_79_435_18876_t1_0618_0000_1
http://www.raphaela-legouvello.com/2007/fiches/pdf/5_1abers.pdf
http://fr.wikipedia.org/wiki/Aber
http://cdn.fotocommunity.com/photos/14601597.jpg (aber Wrach)
http://www.west-ulm.com/IMG/jpg/ABER_BENOIT_5860.jpg (aber Beno�t)
http://lh6.ggpht.com/_Lx__HWHzonE/RffNJGmqr-I/AAAAAAAABF0/cDGdZ2y7j40/DSC01453.JPG (aber iltud)
http://landsat.gsfc.nasa.gov/graphics/img/f0015.jpg (chesapeake)
http://www.touropia.com/gfx/d/beautiful-bays-in-the-world/port_jackson.jpg (Port-Jackson)
http://www.flickr.com/photos/29958169@N03/3861365187/in/set-72157622033867003/ (Leme)
http://www.hep.uiuc.edu/home/g-gollin/graphics/en_vau_1.jpg (En Vau)
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/c/c0/Dniester_liman.jpeg (Dniestr)
http://bridge-maximumcard.blogspot.com/2008/09/spain-rande-bridge.html (ria de Vigo)
 
 
 
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