� ENCYCLOPEDIE --UNIVERSELLE--- DE--LA-- LANGUE -FRAN�AISE �
�
- Ablution, premi�re partie
� � � � � � Introduction
La Haute Antiquit� : La M�sopotamie
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- . ABLUTION.�� n.f.
Etymologie
D�riv� du latin ablutio, qui signifiait "absolution, purification par le bapt�me", dont la r�f�rence la plus ancienne connue serait chez chez Tertullien (150-220, De Baptismo, 5). Les langues latines l'adopteront en ce sens jusqu'au moyen-�ge : ablucioun en proven�al, abluci�n en espagnol, abluzione en italien. Ce sens va �voluer en fran�ais � plusieurs reprises. Au XVe si�cle,� il peut signifier le lavage des autels, au XVIe les r�formateurs comme Calvin l'utilise pour parler de "purification religieuse"� (Institution de la Religion Chr�tienne).� Le rapport � la liquidit� appara�t d�s ce moment dans le langage des apothicaires, o� il peut s'appliquer � des lavements mais aussi � diff�rentes op�rations de pharmacie. A la fin du XVIIe si�cle, le terme commence � d�signer le vin qu'on prend apr�s la communion apr�s l'hostie, mais aussi l'action de blanchir le linge des religieux (puis au XIXe tout le linge rituel de la messe).� Ce n'est qu'� la fin du XIXe si�cle que le Larousse �voque le passage dans le langage courant de l'expression "faire ses ablutions", du soir, en particulier, pour d�signer la toilette du corps, tout en pr�cisant qu'elle appartient au langage familier, et que son usage est abusif. Cette tournure plut�t litt�raire demeure et s'est �tendue aux lavements rituels en g�n�ral, on pense particuli�rement � ceux qui sont pratiqu�s dans la religion musulmane.�
En dehors de l'acception courante, donc, les ablutions ont�une connotation religieuse religieuse. Elles sont de deux sortes
�- partielles, on parle alors d'aspersion, d'affusion,�de libation (action de r�pandre un liquide en offrande � une divinit�) ou encore de lustration ( du latin lustratio, lustratum, lustrare : purifier par un sacrifice)
- totale, on parle alors d' immersion, comme dans certains rites de� bapt�me. �
INTRODUCTION, �la Pr�histoire
Les ablutions r�pondent en g�n�ral � trois crit�res, parfois r�unis� : hygi�nique, m�dical et rituel. �Nous explorerons ces diff�rents aspects au cours de l'histoire. Avant le n�olithique, malheureusement nous ne poss�dons que tr�s peu de connaissances � ce sujet, mais �on peut ais�ment imaginer que l'hygi�ne n'y �tait pas encore particuli�rement d�velopp�. Les lieux d'habitations �taient tr�s sommaires, telles les grottes, et on y a plusieurs fois trouv�, par exemple,� des coprolithes (excr�ments fossilis�s)�� : Terra Amata (400.000 ans), �grotte du Lazaret (pr�s de Nice, entre 150.000 et 200.000 ans),�El Salt (Alicante, Espagne, N�anderthaliens entre 45.000 et 60.000 avant notre �re). �On trouve ici o� l� l'id�e que les hommes de la pr�histoire ont pu d�couvrir la saponification, peut-�tre par accident, en m�langeant des graisses animales ou des huiles v�g�tales avec des cendres de leur foyer, mais aucune d�couverte arch�ologique n'a pu � ce jour corroborer ces intuitions.
LA HAUTE ANTIQUITE : � introduction�
Le n�olithique r�volutionne en tous points les cultures humaines et l'hygi�ne.� Les premiers peignes, par exemple, ont �t� retrouv�s d�s 8000 avant notre �re en Scandinavie. Mais il faut attendre l'�ge de bronze et de fer�pour trouver les premi�res traces arch�ologiques de lieux d�di�s aux besoins hygi�niques. Les plus anciens syst�mes d'adduction d'eau connus ont �t� trouv�s dans les grandes cit�s du Croissant Fertile,� � l'�ge de bronze entre 3000 et 1100 avant notre �re. Les civilisations qui ont �clos entre la Syrie et la M�sopotamie� ont d�velopp� au cours des si�cles de nombreux syst�mes pour alimenter ses villes en eau �(Viollet, 2006), tel l'aqueduc de Jerwan pour acheminer l'eau � Ninive ou le Nahr Dawrin dans le Habour, long de 210 km. A Uruk, Babylone ou Ur, on trouvait des canaux reli�s aux grands cours d'eau (Tigre et Euphrate, en premier lieu). �A Jawa, Khirbet el- Umbashi (Syrie) on a trouv� un vaste r�seau de captage et de�r�servoirs (ch�teaux d'eau) �tabli par des soci�t�s encore semi-nomades. On a retrouv� des puits � Ugarit (Syrie), �� Cnossos (Cr�te) ou encore � Mohenjo-Daro, mais aussi des aqueducs vers des sources de haute altitude � Cnossos, Th�bes (Egypte), dans l'ancien pays d'Elam (Dur Untash, auj en Iran), ou encore dans l'ancien royaume d'Urartu, au sud de l'actuelle Arm�nie, en exploitant les eaux des lacs de Van ou de Rusa.
LA HAUTE ANTIQUITE : �CIVILISATION DE L'INDUS et MESOPOTAMIE
C'est � Mohenjo-Daro (Pakistan) qu'on a trouv� le plus ancien bain public connu (voir image 2), appel� le Grand Bain, dat� d'environ 2500 av notre �re, quand commence � se d�velopper la civilisation de l'Indus (voir carte image 1). Beaucoup de ville retrouv�es poss�daient des habitations dot�es de receveurs pour la douche (voir� image 3) et de toilettes, dont les eaux us�es �taient drain�es�par des canalisations�(voir� image 4) et collect�es vers des �gouts. Les nombreuses statuettes d'animaux retrouv�es dans les syst�mes de canalisation donnent � penser que les douches et les bains servaient non seulement � l'hygi�ne des habitants mais aussi � des rituels religieux de purification (Jansen,�1985), issus de la religion hindouiste, dont nous reparlerons.�
Carte de M�sopotamie de Syrie et d'Assyrie, �3000-1000 av notre �re (Viollet, 2006)
S'il n'a pas �t� retrouv� de bains publics dans la m�sopotamie antique, de nombreux bains priv�s ont �t� d�couverts dans des palais royaux.� On conna�t bien celui de Mari, cit� mise � jour par Alain Parrot � partir de 1933. �Les chambres� disposaient de salles de bain (bitum�es, comme dans la civilisation de l'Indus) avec baignoire en terre cuite (parfois en deux exemplaires) et pour certaines, de latrines � la turque :
�Les chambres royales, celles des intendants et des fonctionnaires �taient� les mieux dot�es avec pour certaines une chemin�e, un foyer pour �r�chauffer l'eau, des murs d�cor�s et de beaux carreaux cuits au sol (Parrot, 1935).�Parrot parle aussi de bassin,� "sorte de hammams", et aussi de "piscine".��Cependant, l'arch�ologue J.C Margueron a par la suite critiqu� l'attribution de certaines baignoires, dans des pi�ces qui ne poss�daient pas d'�vacuation des eaux us�es, et ces cuves auraitent plut�t� servi selon lui de r�serves � grains (Margueron, 1982). �
De l'Elam � la Babylonie, en passant par l'Assyrie, il n'est pas rare que les baignoires deviennent des sarcophages pour inhumer les morts, � l'apog�e de l'Empire Assyrien (env 883 - 627 avant notre �re), avec parfois un riche mobilier fun�raire, probablement dans une symbolique de puret�, de purification, que nous retrouvons de l'Inde � l'Egypte. Citons celles de Perse � Arjān (Alizadeh 1985, 51; Stronach 2003, 252.), �voir image 6, et� Rām Hormuz (Shishegar� 2008; �lvarez-Mon 2010a, 273), �celles de Babylonie, � Ur �(Wooley, 1926) et � Nimrod �(Damerji, 1991, 9), �voir image 5, ou encore celle de Zincieli en Syrie�. (Andrae et von Luschan 1943),���voir image 5. �A Ur, de la vaiselle fun�raire a �t� interpr�t�e par les sp�cialistes comme faisant partie d'un rituel fun�raire. Les r�cipients en question auraient servi � laver et oindre le corps, puis ils auraient �t� rajout�s aux autres objets fun�raires dans son cercueil (Cohen, 2005; Winter, 1999). Ces r�cipients sont cit�s dans les textes de l'�poque, par exemple les cuvettes pour le bain (nams�, nems�, narmaktu) ou les coupes pour les libations sur les statues divines� (munaqqitu), (Brinkman 1988, 140). �Cette pratique d'ablution fun�raire d'eau sacr�e et purificatrice �tait tr�s�courante (Oestigaard 2011, 39).
Cependant, les M�sopotamiens n'attendaient pas la mort pour se purifier. D�s la fin du IIe mill�naire avant notre �re, rituels et pri�res invoquent souvent un groupe de trois dieux :� Ea (en akkadien, Enki en sum�rien), Samas (Šamaš) et �Marduk (Mardouk). Le premier produit l'incantation, le second �supervise l'action et le troisi�me la purification (Foster 2005: 645), en particulier lors de bains royaux �qui permettent de restaurer la puret� du monarque, en particulier � la suite de cataclysmes. Des exorcistes �taient aussi employ�s pour que, par un bain rituel, �pour que le prince lui-m�me se nettoie, se d�barrasse des d�mons �(Robson 2010a; Foster 2005: 643-644).
La salle de bains �tait �dans de nombreuses cultures (arabes, juives, europ�nnes...)� un lieu pris� des d�mons, selon les diff�rentes croyances, o� ceux-ci� s'y cachaient et se manifestaient,� l'�pilepsie �tant la plus notable de ces manifestations, que de tr�s nombreuses cultures du monde ont longtemps� reli�es (et continuent parfois de le faire) � des divinit�s diverses.
En M�sopotamie on conna�t le gardien des ablutions, Šulak, qui fait partie d'une famille particuli�re de d�mons, les Rābişu, litt. "le vagabond",�"le r�deur" en akkadien, dont la particularit� est d'avoir un domaine restreint d'activit�, celui des salles d'eaux. �Il est cit� dans un des plus anciens ouvrages de m�decine au monde, qu'on a appel� le Manuel de Diagnostic, �crit� par Esagil-kin-apli,� umm�nū (Grand Sage) du roi babylonien Adad-apla-iddina ( 1067 -1046 av. notre �re) � Borsippa.� �
Enfin, il faut noter qu'on trouve trace de diff�rentes baignoires royales, en bronze,� dans les textes. Le roi �d'Assyrie Tiglath-Pileser Ier (Teglath-Phalasar, 1114-1076 av notre �re), par exemple, en a offert une au dieu Assur (Grayson, 1991);� �Tukulti-Ninurta II ( - 890-884) �a re�u quant � lui une baignoire de bronze en tribut de la part de la cit� d'Anat, en Syrie (Grayson, 1991), comme Assurbanipal II en recevra plus tard �de Zamua (Parpola et Porter, 2001), etc.
On trouve d�s la �plus haute antiquit� m�sopotamienne des informations sur l'hygi�ne et la beaut�, qui �taient d�j� des pr�occupations d�velopp�es, au moins dans les classes aristocratiques. Pour illustrer ce propos, voici, en premier lieu,� quelques passages de l'�pop�e de Gilgamesh,� le�plus vieux texte litt�raire connu du monde, r�dig� en M�sopotamie sur onze�tablettes d'argile, dont les diff�rentes versions s'�talent�entre 2300 et 1200 avant notre �re. �
�
" Utanapisht� s'adressa donc � lui,
UrSanabi-le-Nocher�:
��UrSanabi, cet embarcad�re ne peut plus te sentir,
Cette passe marine te d�teste�!
Toi qui ne cessais d aller et venir sur ces rives,
Renonces-y�!
Cet homme que tu as conduit ici,
Sa tignasse lui offusque le corps�!
La d�pouille qu'il porte
An�antit sa beaut� corporelle�!
Prends-le avec toi
Pour l'emmener au bain�!
Il lavera comme neige
Cette tignasse�;
Il mettra � bas sa d�pouille,
Qu'emportera la mer,
Et son beau corps
Sera tout rafra�chi�!
Il se mettra
Un bandeau neuf a la t�te,
Et se rev�tira
D'une tenue d'apparat�:
De v�tements dignes de lui�!
Avant de retrouver
Le chemin
Pour regagner
Sa ville,
Sa tenue doit rester
Intacte et neuve�!��
UrShanabi le prit donc avec lui
Pour l'emmener au bain�!"
Epop�e de Gilgamesh, � extrait de la�tablette XI
source : �http://rocbo.lautre.net/gilgamesh/11.html
. Fragment de la tablette V de l'�pop�e de Gilgamesh, �2000 - 1600 av notre �re, �11,5 cm x 9,5 cm x 3 cm, �Sulaymania Museum, �Sulaymania, Kurdistan iranien.
D'autres textes�permettent d'appr�hender les ablutions des m�sopotamiens, et tout particuli�rement ceux qui font partie d'un ensemble nomm� "Le cycle de Dumuzi", dont la cinquantaine de textes est r�partie en trois grands groupes : Le Mariage Sacr�, la Descente d'Inanna aux enfers et les Lamentations de Dumuzi.
Dumuzi (Tammuz, dans la Bible, Ama-ushumgal-anna , Grand Dragon du Ciel) fut le troisi�me roi de la premi�re dynastie sum�rienne, dont la capitale �tait Erech (Uruk), vers - 2900. De son �poque date un grand rituel sacr� appel� Rite de Mariage Sacr�, entre un humain et une divinit�, comme on retrouvera en Gr�ce, Hieros Gamos ou hi�rogamie. Dumuzi est alors cens� �pouser la divine Inanna (Ishtar en akkadien), d�esse de l'amour et de la guerre. Tous les rois de Sumer et d'Akkad qui suivront Dumuzi, jusqu'� Hammourabi, seront autant d'avatars du roi et �pouseront mythiquement � leur tour la d�esse dans une grande f�te rituelle.
On trouve des� �vocations� de la composition du savon de l'�poque dans plusieurs textes, le plus ancien parmi eux �tant celui de des c�l�bres cylindres de Gudea, roi de Lagash (Lagaš) vers � � - 2125 - 2110, d�couverts dans la ville de�Tellō, ancienne Girsu par Ernest de Sarzec en 1877.� Le cylindre A raconte la construction du temple du dieu Ningirsu et le cylindre B� l'installation et l'union sacr�e dans le temple du dieu Ningirsu ( dieu de la pluie et de la fertilit�) avec la d�esse Bau (Ba'u), sa par�dre :
" ...afin qu'il* purifie l'eau, frotte avec le savon, issu de la pure huile de la jarre et de la potasse..."� (cylindre B, colonne IX, �vers 6 et 7)
��*� le valet de chambre, personnifi� par la d�esse Kindazi, chambellan, chambri�re du dieu Ningirsu.
� � � Cylindres de Gudea
� � � Terre cuite moul�e
����� H. : 56,50 cm. ; D. : 33 cm.
����� MNB 1511, MNB 1512
Dans le mythe de cr�ation sum�rien� "Enki et l'ordre du Monde" (vers - 1800) et dans d'autres textes sur la blanchisserie, vont dans le m�me sens en parlant des produits servant � nettoyer, en particulier les corps et les v�tements, des alcalis de plantes, des sels, essentiellement soude et potasse (naĝa, ĝis-naĝa pour le linge (nuhulu, en akkadien) qui d�signe aussi le produit final, le savon) qui �sont obtenus � partir des cendres de plantes (Nbn 502*, dans Zawaszki, 2006, 63-64)� parfois m�lang�es � de l'argile blanche, pour laver le linge (Waetzoldt, 1972). � Certaines plantes sont nomm�es, comme le tamarix (Tamarix orientalis Forks, binu en akkadien), un arbre dont les cendres produisent de la soude, m�lang�e � de l'huile de s�same, parfois parfum�e de g�n�vrier ( BM 83647* dans Zawaszki, 2006, 65).
* Nbn, pour�Nabonide (roi de Babylone, r�gne de 556 - 539), textes royaux r�unis par�Strassmaier J. N. (1889) Inschriften von Nabonidus, K�nig von Babylon, Babylonische Texte, Leipzig. �(Tablettes cun�iformes du�Princeton Theological Seminary).
* BM : British Museum
� � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � � SOURCES :�
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- textes �:
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- - http://www.persee.fr/doc/mom_1955-4982_2004_mel_39_1_2334
- L’espace r�sidentiel dans le palais de Mari au temps du roi Zimri-lim, B�n�dicte Marie-Grand
- - http://www.persee.fr/doc/syria_0039-7946_1936_num_17_1_3886�
- Les fouilles de Mari, deuxi�me campagne d'Andr� Parrot, 1934-35
- - https://ses.library.usyd.edu.au/bitstream/2123/8893/1/Wicks,%20Y_thesis_2012.pdf
- - http://www.akadem.org/medias/documents/Ps104-Doc4.pdf
- - http://www.iaw.unibe.ch/e39448/e99428/e122665/e122821/pane123080/e199038/Lexiquesumrien-franais.pdf
- https://archive.org/details/greatcylinderins02pricuoft �(cylindre de gudea : texte int�gral en anglais)
- -https://archive.org/details/lescylindresdego01thuruoft (cylindre de gudea traduction fran�aise de Fran�ois Thureau-Dangin, 1905)
- - http://www.persee.fr/docAsPDF/rhr_0035-1423_1972_num_181_2_9833.pdf-http://www.iaw.unibe.ch/
- e39448/e99428/e122665/e122821/pane122850/e122920/2_5_3_1.pdf �(texte de l'hymne d'Iddin-Dagan)
- - http://jcp.bmj.com/content/jclinpath/54/11/876.full.pdf
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- illustrations :
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- - http://toilet-guru.com/neolithic.php (skara brae)
- - https://www.harappa.com/slide/great-bath-mohenjo-daro-0
- - http://www.ancient.eu/image/3061/
- - https://www.cairn.info/revue-annales-2004-1-page-39.htm (carte Indus)
- - �https://www.harappa.com/slide/bath-area-mohenjo-daro (salle de bains)
- - http://aofe.pbworks.com/f/Mohenjo-Daro.pdf (illustration douche)
- - http://www.carlos.emory.edu/content/larnax-bath-tub
- �- http://www2.econ.iastate.edu/classes/econ355/choi/images/c/CRE124.JPG �(larnax2)
- - https://ses.library.usyd.edu.au/bitstream/2123/8893/1/Wicks,%20Y_thesis_2012.pdf �(baignoires sarcophage)
- - https://olimoraninluxor.files.wordpress.com/2013/01/p1160038.jpg (douche medinet habu)
- - http://www.universalis.fr/encyclopedie/conglomerats-petrologie/ (sarcophage nectanebo II)
- -http://cdli.ox.ac.uk/wiki/doku.php?id=cylinders_of_gudea�
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