ENCYCLOPEDIE -DE--LA--LANGUE -FRANCAISE
-LA- REFORME-- GREGORIENNE
1e partie
         
 
 

 
INTRODUCTION : LA PORNOCRATIE
LA REFORME GREGORIENNE : LEON IX
HUMBERT DE MOYENMOUTIER
PIERRE DAMIEN (Pietro Damiani)
ANSELME DU BEC (ANSELME de PAVIE)
HUGUES DE DIE

 
 
 

 
INTRODUCTION : LA PORNOCRATIE
 

 
Avant de parler de réformes, et s'agissant de la papauté, il serait bon de revenir un peu en arrière dans le temps, ce qui permet de comprendre un peu mieux la nécessité d'entreprendre une rénovation profonde des instances suprêmes de la chrétienté. N'oublions pas qu'au moment où de nombreux foyers de réforme monastique s'allument (voir mutations : les réformes monastiques), la papauté elle-même écrit une page sombre de son histoire, période dite de pornocratie, précédée elle-même de moments particulièrement malsains, résumons ces faits :
 
"Agiltrude nourrissait contre Formose, même mort depuis neuf mois, une haine inexpiable pour sa traîtrise manifestée par le sacre d'Arnulf en février 896. Elle obligea le pape Etienne VI, son successeur, à organiser un synode qui jugerait le pape défunt. Le cadavre desséché du vieux Pontife fut tiré de son sarcophage; on l'assit sur une chaise; un diacre se plaça à ses côtés pour répondre en son nom. L'Assemblée conclut à l'indignité de l'accusé, à l'irrégularité de sa promotion, à la nullité de ses Actes. La momie pontificale fut dépouillée de ses insignes, de ses vêtements, à l'exception du cilice incrusté dans le corps; on la jeta au Tibre. Le pape Etienne VI fut à son tour victime d'une insurrection à mi- 897; on le jeta bas du trône pontifical; on le déshabilla vivant pour le vêtir d'un froc de moine, on l'emprisonna puis on l'étrangla, ce fut le deuxième pape assassiné."

texte extrait de la page web :
http://srg.hereses.chez.tiscali.fr/les%20premiers%20temps%20de%20l'etat%20pontifical2.htm


En 903, le pape Léon V est emprisonné et étranglé par l'anti-pape Christophore. En 904, le comte Théophylacte de Tusculum dirige Rome, assisté de sa femme Théodora, et de ses filles : Théodora la jeune et Marozie (Marosie, Marozia), qui est duchesse de Toscane. Elle prend pour amant le pape Serge III (904-911) et ont ensemble un fils, le futur Jean XI (931-936), avec qui elle aurait eu des relations incestueuses. La mère de Marozie, Théodora sera quant à elle l'amant du pape Jean X (914-928) que Marozie fera arrêter et massacrer avec son frère Pierre, à cause de leur désir d'indépendance. Albéric II, fils de Marozie et d’Albéric, son premier mari, duc de Spolète, prend le pouvoir en 932 et la situation se stabilise : Marozie est emprisonnée, Albéric aide même Odon de Cluny à réformer des monastères, mais à sa mort en 954, son fils Octavius s'asseoit sur le trône de saint Pierre sous le nom de Jean XII (955-964) qui sacrera Otton II empereur du Saint Empire romain germanique en 962. Il n'a que dix-huit ans et la cour papale continue de vivre à la manière d'un lupanar. En plus des plaisirs, la papauté se livrait aux cruautés les plus diverses : on crevait des yeux, on châtrait des dignitaires, on buvait à la santé du Diable pendant les orgies offertes au palais de Latran. A compter de 951, les Ottoniens mettent le nez dans les affaires italiennes, et pour longtemps, mais ils composent avec les pouvoirs en place. Othon II remet en selle la famille Théophylacte dès 965, et c'est Jean XIII, fils de Théodora, sœur de la terrible Marozie, qui est nommé pape. On passera sur les épisodes sanglants dus à l'imposition des premiers papes allemands par les Ottoniens : Jean XIV est assassiné en 984, en 998, Jean XVI eut yeux et langues arrachés, nez et oreilles coupés : il continua pourtant de survivre jusqu'en 1013...à l'abbaye de Fulda : un exemple de plus qui nous montre que les monastères étaient bien plus que "le Paradis sur terre". Entre les deux, en 996, cela n'empêche pas George V de sacrer empereur Otton III. Côté italien, toujours en 998, le frère de Jean XIII, Crescentius, se rebella contre le pape Grégoire V, cousin d'Otton III. Pour sa peine, il fut décapité dans l'année et l'on exhiba en exemple son cadavre, accompagné de celui de douze autres Romains. l'année d'après, Grégoire V mourait, empoisonné. Otton III imposa alors Gerbert d'Aurillac, son précepteur, mais il n'est pas question ici de parler de ce personnage remarquable, qui fut brièvement pape sous le nom de Sylvestre II (999-1003). Les Théophylacte reviennent à nouveau au pouvoir, contre les Crescentius, et ce n'est pas le bref mandat de Benoît VIII, qui confie sa charge à Romain, lui-même prenant à cœur la question du célibat, qui va changer grand-chose à cette situation délétère. Son successeur, Jean XIX, abandonna toutes les réformes en cours pour vivre dans la débauche, jusqu'en 1032, que la famille remplace par Benoît IX, un môme de douze ans, qui démissionne bien vite. Au passage, cette cession de pouvoir est très juteuse pour la famille, car la papauté est vendue par une charte de cession à Grégoire VI. L'empereur Henri III, qui succède à Conrad II en 1039, s'en émeut et réunit un grand Concile à Pavie en 1046, qui condamna sévèrement la simonie et rétablit un pape allemand, Clément II....empoisonné en 1041, sans doute par Benoît IX, qui reprend sa place jusqu'en 1048. C'est après tout ce passif que débarque Léon IX, en 1049 : c'est rien de dire, après ce bref exposé, qu'il a du pain sur la planche, ainsi que ses collaborateurs.

LA REFORME GREGORIENNE : LEON IX

 
Quand Brunon (ou Bruno) de Toul arrive à Rome, en 1049, fraîchement élu à la fonction suprême de l'Eglise, sous le nom de Léon IX (1049-1054), il est accompagné d'une équipe de choc, qui formera le collège réformateur du pape et qui initiera ce qui sera appelé la réforme grégorienne, du nom du pape Grégoire VII, qui n'est pourtant pas son initiateur. Autour de Léon IX, en effet, on trouve une solide équipe de réformateurs, dont plusieurs de Lotharingie, comme Brunon lui-même, là où s'effectuent de grandes réformes monastiques celles de Gorze, Brogne, Vanne, Stavelot, ou encore Toul, dont vient justement Léon IX , mais aussi plusieurs de ses collaborateurs, comme Humbert, que le nouveau pape soustrait de son abbaye de Moyenmoûtier, ou comme Udon, du chapitre cathédral de Toul (il remplacera Brunon à son évêché dès 1052), ou encore Frédéric de Lorraine, alors abbé de l'abbaye du Mont-Cassin et futur pape Etienne IX (pape de 1057 à 1058). En plus de ces Lorrains, on trouve dans ce collège deux Italiens éminents : Le jeune Hildebrand (Ildebrando), abbé de Saint-Paul-hors-les-murs, à Rome, à l'accession de Léon IX, et futur pape Grégoire VII (de 1073 à 1085), ainsi que le théologien de Ravenne, Pierre Damien (1007-1072). Ils seront tous faits cardinaux et légats pontificaux. Le légat du pape peut réunir synode ou concile, publie les décrets réformateurs, examine les conditions d’élection des évêques, lutte contre les dérèglements du clergé. Fait légat pontifical en France, et ce deux fois de suite : une première fois en 1059 et une deuxième en 1079, Hugues de Semur, l'abbé de Cluny, est aussi envoyé par le pape en mission, en Germanie et en Hongrie. Que ce soit à Rome, à Pavie ou à Reims, les conciles que tient Léon IX traitent principalement de deux questions : la simonie et le nicolaïsme. Eclairons un peu la vie des prélats que nous avons cité, et qui seront, les grands acteurs de la réforme de Bruno de Toul et de Hildebrand :

 
HUMBERT DE MOYENMOUTIER

Humbert est un moine de l'abbaye de Moyenmoûtier, dans les Vosges, que Léon IX nomme évêque suburbicaire2, avec le siège épiscopal de Silva Candida (1049). C'est lui qui est à l'origine de bien des textes dogmatiques de Léon IX, "ut in toto orbe sacerdotes ita hunc caput habeant sicut omnes judices regem" : pour que les prêtres, sur toute la surface de la terre, reconnaissent ce Chef comme tous les magistrats reconnaissent le roi (formule empruntée à la fausse Donation de Constantin). Citons en particulier les lettres adressées au patriarche de Constantinople, qui officialiseront le divorce des deux Eglises, celle d'Occident et celle d'Orient, consommé pourtant depuis longtemps. "In terra pax" la longue lettre de 1053 à Michel Cérulaire et Léon d'Achrida, est celle par laquelle il explique l'Eglise comme un corps dont la papauté est la tête (caput) de toute l’Eglise, le Pape étant le seul Vicaire (remplaçant, successeur) de Saint Pierre, seul responsable de la conduite de l'Eglise. Humbert réinterprète le passage de Matthieu "Tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon église", en rapportant ce passage au pape, alors que, jusqu'ici, on le rapportait à tous les évêques. Citons aussi la bulle3d'excommunication déposée le 9 juillet 1054 par les légats pontificaux sur l'autel de l'église Sophie.


PIERRE DAMIEN (Pietro Damiani)

                         
Pierre Damien (1007-1072), fait assez rare parmi les hauts prélats, est né d'une famille pauvre de Ravenne, abandonné encore petit aux soins d’une servante. C'est un grand frère, Damien, qui le prendra plus tard en charge et qui le fera fait étudier à Ravenne, où il montre au grand jour son intelligence, qui le mènera à étudier à Faenza, puis à Parme, devenant un professeur renommé.
Pour échapper aux tentations mondaines, il entre chez les moines camaldules de l’abbaye -Croix de Fonte Avellana (1035), où il mènera une vie violemment ascétique. Il écrit une Dispute avec un juif (P.L. , CXLV) sur la Trinité et le Messie et la Vie de Romuald (éd. Tabacco, 1957), écrite en 1042. Il est élu contre son gré prieur de Fonte Avellana (1043), et réforme son monastère, puis fonde et réforme d'autres couvents. Il écrit de manière soutenue à de nombreux personnages, clercs, moines, moniales, princes, anonymes ou célèbres, et c'est souvent pour dénoncer violence, avarice, luxure, ignorance des clercs, qu'il réclame une réforme radicale de l'Eglise, qui doit prendre racine, à son sens, au sein de la papauté. En 1049, il adresse à Léon IX un son Liber Gomorrhianus (Livre de Gomorrhe) sur la vie sexuelle du clergé, "où il décrit de façon détaillée les différentes variétés de rapports homosexuels. Il accuse certains prêtres d'être homosexuels et de se confesser entre eux pour éviter d'être repérés et bénéficier ainsi de pénitences plus légères. Le pape Léon IX refuse toutefois d'accéder à sa demande, à savoir les exclure de l'Eglise".

extrait de http://www.historia.presse.fr/data/thematique/65/06502601.html

La simonie fera, un peu plus tard, en 1052, l'objet d'un traité envoyé à l’archevêque Henri de Ravenne, et intitulé Liber gratissimus. Cardinal-évêque et comte d’Ostie en 1057, il ne cessera de se lamenter sur le fait que tous ses mandats l'éloignent de la vie contemplative: Il est à Milan, en 1059, pour apaiser la révolte des patarins. Cette année, il obtient le décret de 1059 qui réserve l'élection du pape aux seuls cardinaux. Il est à Cluny (pour faire valoir l'immunité de l'abbaye), à Limoges et à Florence en 1063. Il est à Francfort, en 1069, auprès de Henri IV... Après avoir pacifié le diocèse de Ravenne, dont le défunt archevêque Henri a soutenu l’antipape, Pierre Damien, terrassé par la fièvre, meurt au monastère Marie des Anges (Santa Maria dell'Angelo), à Faenza, le 22 février 1072.


ANSELME DU BEC (ANSELME de PAVIE)
 

"Né en Aoste en 1033, Anselme fut archevêque de Cantorbéry (1093 à 1109) sous Urbain II et Pascal II. Il a connu les idées grégoriennes à Lyon et à Rome, durant ses deux exils (1097-1100, 1103-1106). Anselme conçoit l'Église en dépendance des idées augustiniennes : Cité de Dieu, où les hommes doivent prendre la place des anges déchus ; valeur fondamentale de l'humilité et de l'obéissance opposées à l'orgueil, à la superbia ; idéal de vivre, non pour soi seul mais pour Dieu, en aimant et servant le prochain dans une perspective de communion (cf. Epist. 345 : Opera, 6d. F. S. SCHMITT, V, p. 283). La valeur essentielle à réaliser est la rectitude, qui règle soit la pensée, soit la volonté, selon la vérité ou le vouloir de Dieu (théonomie, dont la vie contemplative des moines est la réalisation idéale). Or Dieu a établi un ordre, qui comporte la distinction des deux domaines, celui de César et celui de Dieu. Anselme est dans la ligne de la réforme du XIe siècle en dénonçant ainsi l'indistinction du concept d'ecclesia hérité de l'époque carolingienne et que les Impériaux prolongeaient. Mais il professe un idéal de collaboration (deux bœufs tirant la même charrue) qui s'apparente plutôt à la vision d'un Pierre Damien. Dieu a donné une structure définie à l'ordre dont le respect assure notre rectitudo (équivalent plus spéculatif de la justitia de Grégoire) : il a institué saint Pierre et le pape, son « vicaire ». Anselme leur attribue une valeur souveraine, désobéir au pape, ne pas observer les « ecclesiastica instituta », c'est aller « contra legem et voluntatem Dei ». Ceci est bien grégorien, mais Anselme ne pense pas les choses juridiquement. Il ne s'appuie que de façon assez générale sur Mt. 16, 8-19 et ne voit pas saint Pierre dans les catégories familières aux grégoriens, mais dans celles, courantes aux VIIIe, IXe et Xe siècles, de « portier du ciel ».
Il est un point, cependant, où il rejoint la démarche grégorienne dans le sens
juridique : la façon de mettre en oeuvre le thème de l'Église-Épouse. C'est un titre que Grégoire VII attribue très souvent à l'Église, et parfois conjointement avec celui de « mater nostra ». Chez lui, chez les grégoriens, chez saint Anselme, qui en fait également usage, il ne s'agit pas tant de ce mystère par lequel le Fils de Dieu s'est uni l'humanité, a fait sortir de son côté l'Église comme mère des vivants par grâce, que de revendiquer contre les princes la libertas Ecclesiae, valeur juridique en même temps que spirituelle : « liberam vult Deus esse sponsam suam, non ancillam », « considerate regiam illam, quam de hoc mundo sponsam sibi illi placuit eligere », « Dieu veut que son épouse soit libre, non serve ». « considérez la dignité royale de celle qu'il a voulu se choisir en ce monde pour épouse ». Épouse, cette Église est mère des fidèles et réclame comme telle leur obéissance et leur respect. Tandis que chez les Pères, le thème de l'Ecclesia-Sposa exprimait l'insertion du mystère de l'Église dans celui du Christ, Sposa devient un titre de l'Église elle-même, qui lui vient bien du Christ, mais sert surtout à fonder sa libertas et, joint au titre de Mater, son autorité. L'iconographie illustre bien ce glissement de préoccupation et de sens."

texte extrait de la page web : http://www.tradere.org/biblio/histeg/eg-04.htm#P274_114210

HUGUES DE DIE (1020-1106)

Archevêque de Lyon, neveu d'Hugues Ier de Bourgogne, Hugues est d'abord prieur de Saint-Marcel de Chalon, puis évêque de Die (1073) et légat du saint-siège (1074). Il fut un des plus actifs collaborateurs du pape Grégoire VII, sur les instances duquel il fut élu à l'archevêché de Lyon. Il est un acteur très actif de la réforme grégorienne, convoquant maints conciles, au cours desquels il excommunie et dépose à tour de bras les clercs simoniaques et concubinaires : 1075 à Anse, 1076 à Dijon et Clermont, 1077 à Autun (contre le tyrannique Manassès de Gournay, qui priva Bruno, le fondateur des Chartreux, de ses charges et de ses biens), 1078 à Poitiers. Avant de mourir, ce pape le désigna même comme un des trois prélats dignes de lui succéder. Déçu par l'élection de Didier, abbé du Mont. Cassin, devenu pape sous le nom de Victor III, l'archevêque de Lyon entra en lutte ouverte contre la cour de Bome et fut excommunié au concile de Bénévent en 1087. Rentré en grâce sous Urbain II, il fut de nouveau légat du saint siège et prit une part des plus actives aux luttes de l'Eglise pour les réformes et contre l'empereur d'Allemagne. Au milieu de ses entreprises il n'oublia pas son Eglise; en 1095 il faisait renouveler le décret qui soumettait tous les sièges des Gaules à la primatie de Lyon, instituait les chanoines réguliers de Saint-Irénée, achevait l'église de Saint-Etienne de Lyon, élevait le palais archiépiscopal, une maison somptueuse à Chazay, faisait l'acquisition de vastes domaines dont il enrichissait son chapitre à qui il laissait encore en mourant, avec des bijoux précieux, de riches ornements sacerdotaux, et une belle collection de manuscrits.
NOTES

1. A cette occasion, Léon IX confirmera par ailleurs le privilège d'exemption dont Cluny jouissait depuis 1024.
2. "La tâche principale des cardinaux-évêques, encore qualifiés d'évêques " suburbicaires ", était d'assurer le service liturgique des quatre basiliques patriarcales de Saint Pierre au Vatican, Saint-Laurent-hors-les-Murs, Saint-Paul-hors-les-Murs et -Marie-Majeure. Au départ, le terme " cardinalis " désignait tous ceux qui offraient leur service à l'église épiscopale. A partir du VIIIe siècle, le titre fut réservé à certains clercs romains desservant les principales paroisses de la ville et assistant le pape. A partir du pontificat de Léon IX (1049-1054), les cardinaux-évêques devinrent les principaux instruments du gouvernement de la Curie romaine. Hommes de confiance, ils formaient la garde rapprochée du pape."
texte extrait de la page web : http://www.e-moyenage.com/bulle_1054.htm
3. Cette bulle n'en est pas vraiment une au sens étroit du terme, puisque celui-ci désigne un acte scellé d'un sceau de plomb ou d'or, ce que n'est pas le texte d'Humbert.


Sources :

http://castrum.chez.tiscali.fr/eguisheim/millenaire.htm
http://www.esprit-et-vie.com/article.php3?id_article=158
http://srg.hereses.chez.tiscali.fr/les%20premiers%20temps%20de%20l'etat%20pontifical2.htm

         

           
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