ENCYCLOPEDIE -DE--LA--LANGUE -FRANCAISE
- LETTRE A
 

Alchimie à Papeterie

 

Casse typographique,
Dictionnaire de Trévoux, 1704-1771)
L'A commercial
5e partie
 
.
L'arobase
à la casse ?


 

 

En France, nous l'appelions a-rond, a-arrondi, arrondi, arabesque, a roulé, escargot, selon la 9ème édition du dictionnaire français-anglais d'informatique de Ginguay. Nous l'appelons surtout a commercial (en rapport avec son ancienne fonction comptable), arobase ou arobasque, avec différentes variantes : arobas (milieux universitaires), arobace, le nom officiel proposé dans la norme fondamentale de l'ISO 10646 étant arrobe, et le jeu de caractères natif de windows NT et 2000 étant "0040 @ ARROBE", alors que la version française de la norme internationale ISO-LATIN-1 donne a commercial. Pourtant, le glyphe français se dit "at" ou dans sa traduction "chez", bien qu'on entende de plus en plus son nom au moment d'épeler une adresse "arobase, arobasque". Nos dictionnaires ne pouvaient pas ne pas intégrer ce phénomène planétaire dans leurs colonnes et ils en citent un bon nombre d'appellations, surtout arrobe, arobe et a commercial. Et que disent les légistes en la matière ? L'Académie Française s'exprime ainsi :
"Arobase ou arrobe ?
Bien que l'Organisation internationale de normalisation ait retenu la forme arrobe pour le français de l'informatique (ISO/CEI-1), l'usage n'est pas fixé quant à la désignation du signe typographique @, traditionnellement appelé a commercial (ligature du a et du d notant ad latin, "à" en français, dans l'écriture onciale des chancelleries, à comparer avec &, et commercial ou esperluette, ligature du e et du t).
En anglo-américain, ce signe n'a d'abord été utilisé qu'en comptabilité devant les indications de prix des catalogues, des factures, etc. pour signifier at "à tel prix".
On rencontre aussi bien arobas ou arrobas que arobase ou arrobase. Les formes en e sont plus conformes à la prononciation française, les deux r étymologiques. On ignore par quels détours sémantiques ce terme nous est venu de l’espagnol arroba, emprunté de l’arabe, qui désigne une unité de mesure d ’Espagne et d’Amérique latine, et qui figure dans divers dictionnaires français sous les formes arrobe ou arobe, qui semblent préférables. On avance cependant l'hypothèse d'une déformation de a rond bas (de casse) plutôt que d'une confusion avec l'abréviation de l'unité de mesure.
"
source :
http://dchaffiol.free.fr/info/blagues/art_bg_HappyBirthdayEmail.htm

Justement, venons-en à cette blague de typographe, qui avance qu'arobase serait une contraction d'"a-rond-bas de casse". "Il faut savoir que, dans ce métier, on rangeait les caractères de plomb dans des boîtes appelées "casses" divisées en petites cases nommées "cassetins". La casse était divisée en deux grandes parties. La partie supérieure contenait les majuscules, appelées capitales (terme dérivé du latin et signifiant tête), et la partie inférieure, appelée bas-de-casse (je vous laisse deviner pourquoi) désignait les minuscules. Et des caractères spéciaux, appelés casseaux, se situaient dans la partie supérieure droite du bas de la casse. En, si vous analysez le caractère nommé arobase, @ est un a minuscule (donc a bas-de-casse) entouré d'un rond... D'où "a rond bas-de-casse".
source : http://www.linux-france.org/article/cesar/pages/dico.html

Non mais, oh, croyez-vous, bonnes gens, que nous nous sommes tapés des siècles et des siècles de filature, au milieu des scriptoriums, des marchands vénitiens, espagnols et j'en passe, pour avaler ce cheveu sur la soupe, tout en jetant le reste à la trappe? Certes non, et il faudrait apporter de nouvelles pièces à conviction pour considérer ces assertions avec sérieux. Détendons nous plutôt, en guise de final, parmi tous les @ du monde, que chaque culture a baptisé avec son propre humour et sa propre imagination, ici pleine de pâtisserie et de bestioles en tout genre !

 

 

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