- La première moitié du XIXe siècle voit en Europe le développement du cadre mobile, que Prokopovitch, rappelons-le, aurait-été le premier à utiliser.
- Réplique de la ruche octogonale dite de Stewarton.
- En 1819, C'est un Ecossais, Robert Kerr (1755-1840), dit Bee Robin, à Stewarton (Ayrshire), qui est à l'origine des premières ruches européennes mobiles respectant l'espace abeille (bee space), dont les prémices ont été découverts, rappelons-le, par le français Huber : voir Histoire de l'Apiculture Moderne et Mentalités, XVIIIe siècle (2). L'espace abeille de la ruche dite de Stewarton est respectée non seulement entre les barres elles-même (top-bar, en anglais), pour une distance d' 1 pouce et 7/16e (36,5 mm), mais aussi entre celles-ci (mais aussi les cadres, car c'est un système mixte) et les côtés de la ruche, qui a une forme octogonale (ce qui n'est pas une nouveauté, rappelons que cette forme de ruche est une spécificité du XVIIe anglais (Gedde, Hook, Mewe, Wren). Cette dernière a l'avantage de profiter de la grille à reines de Prokopovitch, qui permet rappelons-le de séparer les cadres à miel de ceux avec couvain et permet une récolte aisée.
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- Ruches de W. A Munn, gravure de son livre "A description of the bar-and-frame hive invented by W. Augustus Munn, 1844". La ruche triangulaire, quant à elle, date de 1851.
En 1844, W. A Munn développe pour la première fois en Angleterre une ruche mobile respectant l'espace abeille, en l'occurrence un demi-pouce tout autour des cadres. Elle servira de modèle au révérend Langstroth, dont nous allons parler plus loin. Un tout petit peu plus tard, en 1846, c'est au tour du Français Debeauvoys de créer une ruche mobile de ce type. Malheureusement, l'inclinaison des cadres, leur complexité en faisaient un ensemble peu stable, fixé par les abeilles elles-mêmes avec de la propolis, ce qui ne permettait pas aux rayons d'être retirés de la ruche sans dégât.- Un peu plus tard, c'est le prêtre polonais Jan Dzierzon (1811 - 1906) qui réalise en 1848 une ruche à barres amovibles à extraction horizontale basée sur le principe de l'espace abeille. Bien évidemment, le pasteur de Silésie a une longue tradition derrière lui et il est surtout au courant du travail de Prokopovich, que nous avons déjà évoqué. A la différence du Russe, le Polonais respectera l'espace abeille entre le rayon et les parois de la ruche, sans connaître parfaitement la mesure de cet espace et sans la respecter dans l'intégralité de la ruche, de la même façon que d'autres pionniers, nous l'avons-vu plus haut. Par ailleurs, Dzierzon importe d'Allemagne les premières reines italiennes (Apis mellifera ligustica), en 1852, avant de le faire pour d'autres variétés (Apis mellifera carnica et caucasica). Il découvre la parthénogenèse chez les faux-bourdons, pour lequels il affirment qu'ils n'ont pas de père. Il est excommunié pour cette raison en 1873. Enfin, il découvrit le rôle de la gelée royale dans la différentiation des genres, reines et ouvrières.
- C'est aussi en 1852 que débute en Allemagne l'aventure de la ruche mobile. Elle est initiée par le baron August de Berlepsch, qui prolonge le cadre de supports transversaux et verticaux qui améliorent la mobilité de la ruche (Bienen-Zeitung, mai 1852).
- Mais c'est de l'autre côté que le grand pas vers la ruche moderne sera fait. Entre 1851 et 1853, le révérend
- américain Lorenzo Lorraine Langstroth (25 décembre 1810 - 6 octobre 1895) étudie les travaux de Munn et ceux de Dzierzon en particulier. S'il encense ce dernier, loue ceux qui l'ont précédé dans cette recherche, il est le premier à comprendre où tous avaient péché. Le fameux espace abeille (bee space, mais ce terme n'est pas encore utilisé à l'époque) n'avait jamais été respecté de manière parfaite dans toute la ruche, et c'est ce qu'il va réaliser. Ce dernier présente son brevet en 1852, qui réserve 3/8 de pouce (9.53 mm) entre les cadres et les parois de la ruche et 1/2 pouce (12,7 mm) entre le haut des cadres et le couvercle intérieur de la ruche.
- Nous connaissons aujourd'hui plus précisément que tout espace de plus de 10 mm (3/8 de pouce) est rempli par l'abeille avec de la cire, alors que tout espace de moins de 6 mm (1/4 de pouce) le sera avec avec de la propolis.
- En 1859, Langstroth importe aux Etats-Unis l'abeille italienne, qui est l'abeille standard des apiculteurs américain.
Sources
