ENCYCLOPEDIE -DE--LA--LANGUE -FRANCAISE 
-ABEILLE ----
LES ABEILLES ET LES HOMMES croyances, savoirs et apiculture
----APICULTURE TRADITIONNELLE---- et PATRIMOINE--- LE MAROC (2) --- Les Miels
- Région d'Essaouira, vendeur de miel. Son prix est variable en fonction des régions et des types de miel. Il va de 80 à 400 DH.
- الاوكاليبتوس
- Le miel d’eucalyptus vient en tête avec 50% de la production nationale, suivi du miel d’oranger ou de fleurs d’agrumes avec 30%, les autres miels se partageant le reste.
- Le miel d'eucalyptus est une spécificité des forêts du Gharb (forêt de Sidi Yahya, en particulier) où l'eucalyptus a été planté à partir des années 1920 par les Français, d'où son nom tachelhit (ou tacelh'it, dialecte tamazigh ou berbère du sud), très proche du français, kalitus . On en trouve de nombreuses variétés : Eucalyptus Camaldulensis et E. Gompho cephala pour plus de 90 %, mais aussi E. Grandis- Saligner, E.Cladocalyx, E. Sideroxylon, etc. On prête à ce miel des vertus antiseptiques pour les voies respiratoires et urinaires.
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- "Le secteur
apicole se heurte actuellement à un certain nombre de
contraintes qui limitent son développement dont les principales
sont les suivantes : La pratique très faible de la sélection
des ruches et de l’élevage des reines par ces apiculteurs
( une dizaine dans le Gharb) entraîne des rendements faibles,
ajouté à cela les conditions climatiques défavorables
enregistrés durant les 3 à 4 dernières années,
caractérisées par une perturbation de la flore
mellifère , et par conséquent du calendrier apicole
y compris les transhumances.
L'aspect apicole dans le reboisement et création de certains espaces forestiers n'est pas toujours pris en compte, ce qui pourrait limiter l'exploitation des Eucalyptus à des fins apicoles.
La méconnaissance par nos agriculteurs sur le rôle joué par l'abeille dans la pollinisation, constitue une limite d'accès aux apiculteurs aux plantations notamment dans les vergers d'agrumes. Ceci a pour conséquence, une sous-exploitation des potentialités mellifères offertes par ces plantations.
La pratique du traitement de la varroase par des produits homologués ou non, et à des doses non maîtrisées, peut porter préjudice au cheptel apicole d'une part par sa résistance aux produit de traitement et à la qualité du miel produit (risque de présence de résidus, ..)
La concurrence déloyale du miel produit localement (prix de revient : 30 à 35DH/kg) et celui importé ou introduit d'une façon illégale de l’Espagne dont l’origine serait la Chine (prix arrivée Maroc : 15 à 20 Dh/kg) pose un problème d'écoulement et de commercialisation du produit marocain.
L’absence d’une structure professionnelle à l’échelle nationale groupant toutes les entités régionales existences ou en cours de création, laisse un vide de négociation et d’interlocutoire auprès du Ministère de l’Agriculture pour la mise en place d’une réglementation appropriée de la profession (en l’occurrence l’organisation de la transhumance) et pour l’opposition au lobbysme établi autour de la commercialisation du miel importé."
- extrait de : http://www.beekeeping.com/articles/fr/gharb.htm
- شجرة
- En dehors du Gharb, le miel d'oranger est aussi produit dans la région de Beni-Mellal et du Souss, en particulier, et passe pour être un sédatif nerveux, un calmant pour les enfants, et un antispasmodique.
- الزقوم
- Auberge de la Zawyat Ahanesal, en pays tamazigh (langue amazigh), où le voyageur est nourri de pain d'orge, de miel d'euphorbe (tikiut, tikiout, en tamazigh, darmouss, daghmous, darmouse, umm el-lbina, zaqqum, en arabe, le tout arrosé de thé à la menthe. La zawyat, plus souvent transcrit zaouïa, désigne à la fois le centre (souvent assimilé à un village) d'une confrérie religieuse et le sanctuaire du marabout, chef de ladite confrérie.
- Le miel d'euphorbe ou Euphorbes crassulescentes, Euphorbia resinifera, surtout, mais aussi E. echinus, dite euphorbe cactoïde, qui donne un miel âcre, qui passe pour être un médicament tonifiant et réchauffant, efficace contre les maux de gorge. Ce miel est produit surtout dans le Moyen Atlas (Beni-Mellal en particulier) et Haut-Atlas (montagnes d'Azilal, par exemple) et dans le Souss.
- الصبار---Opuntia ficus-indica est un cactus communément appelé figuier de barbarie. Photo de P. Schönfelder.
Le miel de cactus, spécialité de l'apiculture autour de Ben Guerir et de Tiznit, est issu du figuier de Barbarie, introduit par les Espagnols des Amériques, via les Iles Canaries, d'où leur nom tachelhit aknarit, taknarit. C'est une espèce intéressante pour ses nombreux avantages, alimentaires surtout, puisque fleurs, cladodes (communément appelées raquettes, dont les jeunes sont appelées nopalitos par les Mexicains) fruits et peut-être même les racines sont comestibles et d'une haute tenue nutritive.
- Le miel d'arganier
occupe une place particulière
au Maroc, dont la plante est l'emblème du Royaume. L'huile
d'argan (ou d'argane) est utilisée depuis longtemps en
cuisine et en cosmétique, où elle occupe une place
culturelle prépondérante, et le fait que l'arganier
soit en voie de disparition est un problème national.
Le miel est produit dans la région d'Essaouira et de Casablanca,
en particulier.
- Miel de trèfle (trèfle d'Alexandrie, bersim (nom copte), Trifolium fragiferum L., T. alexandrinum) : On le trouve aussi bien dans le Gharb que dans les régions désertiques du sud, Tafilalet en particulier. Il est conseillé pour les troubles du sommeil et les problèmes de circulation.
- Miel de lavande (l'khouzama). C'est un miel du Nord, récolté en été sur les montagnes du Moyen Atlas, près d'Oulmès, en particulier, dans la région de Khémisset. C'est une variété hybride qui y est cultivée, le lavandin, Lavandula hybrida abrialis : Champ de lavandin de la région d'Oulmès
- Le lavandin est issu de la lavande vraie, lavandula vera DC*, et de la lavande aspic, Lavandula spica L., poussant à l'état sauvage à des altitudes moyennes. Le miel de lavande est conseillé contre la coqueluche, la dysenterie, les affections respiratoires (laryngite en particulier), grippales, mais aussi pour pallier les faiblesses cardiaques.
- * DC : abréviation botanique officielle de "de Candolle" (Augustin Pyrame, 4 février 1778 - 9 septembre 1841, Genève, botaniste suisse.
- Miel de caroubier (Ciratonia celiqua, tikida, merrouna, metronne) a une large distribution, depuis les zones désertiques jusqu'aux moyennes montagnes, autour de 1700m.
- Miel d'amandier (Amygdalus communis, talouzet), dans les montagnes du Rif et du HAut-Atlas en particulier.
- Miel de chardon (Cirsium arivense, tasnante), en particulier dans le Haut-Atlas et dans la région d'Essaouira.
Miel de thym (tazouknite), répandu plutôt dans le Haut-Atlas, l'Anti-Atlas et la région de Tiznit, plutôt rare, prisé, et onéreux, dit-on, une variété essentiellement thérapeutique : Antiseptique, recommandé dans les affections respiratoires, grippales, il stimule les fonctions digestives, est tonifiant, et faciliterait la récupération physique.
- Nous citerons rapidement les miels de thuya (ou cèdre de l'Atlas, famille des Cupressacées, sous-famille des Callitroidées : seul représentant de l'hémisphère nord), d'agave, d’origan (Nord, surtout), de tournesol (Gharb), de menthe, de romarin (Tiznit, en particulier : préconisé pour stimuler les fonctions hépatiques et biliaires (cholagogue), sanguines (dépuratif) calmer l'asthme, améliorer la digestion), le miel d'acacia (Anti-Atlas, Tiznit, antispasmodique, le mieux adapté aux diabétiques) d'arbousier (Arbutus unedo, dans le Nord, miel amer, aux vertus thérapeutiques), de luzerne (Beni-Mellal), de carthame, Carthamus lanatus, C. arborescens, C. tinctorius surtout, le carthame des teinturiers ou safran bâtard (I-'osfor, I-'usfur), le miel de tilleul (sédatif, antalgique, en particulier contre les migraines), d'armoise blanche (chich, Artemisia Herba alba), dans les montagnes de l'Atlas et du Rif, de jujubier (Ziziphus spina-christi, sidr, en arabe, miel vanté, recherché pour ses qualités thérapeutiques notamment contre les maladies de foie, d'estomac, diabète. On le trouve aussi bien à Casablanca que dans l'oasis de Ferkla, mais il provient le plus souvent de la région où il est réputé, au Yémen, l'Hadramout (Wadi Daw'an).
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