ENCYCLOPEDIE -DE--LA--LANGUE -FRANCAISE - ABATTAGEMines, abattage des roches-----
-ABATTAGE MECANIQUE
- L'abattage mécanique
- Introduction
- Bouclier Berlier
- Méthode par congélation.
- Perforateurs électriques
- Perforateurs à air comprimé
- Législation
Abattage mécanique
On emploie beaucoup aujourd'hui dans les mines des machines qui effectuent avec plus d'énergie et de rapidité les travaux que nous venons de décrire. On les utilise pour forer les trous des mines, pour produire des havages ou même forer une galerie d'un seul coup. Depuis le début du 20e siècle ces machines ont pour moteur, l'air comprimé ou l'électricité.
L'air est accumulé
par des compresseurs dans des réservoirs installés
en dehors de la mine et que l'on met en communication avec les
machines perforatrices ou autres par une canalisation qui peut
avoir
un grand développement. A Blanzy, elle était de
22 km : cette longueur a moins d'inconvénients qu'avec
de l'eau, parce que le frottement contre les parois des tuyaux
est moindre qu'avec la vapeur et qu'il n'y a pas à craindre
les condensations par refroidissement.
Méthode par congélation.
Dans les mêmes conditions que précédemment, on peut employer aussi la méthode dite par congélation, qui consiste à congeler le terrain dans lequel on veut creuser, et à l'entamer lorsque, par l'effet du gel, il est devenu dur comme de la pierre.
Perforateurs électriques
Au lieu d'employer l'air comprimé comme moteur des machines
d'abattage, on a imaginé de se servir de moteurs électriques.
Une machine à vapeur met en mouvement une dynamo motrice
qui envoie son courant à un électromoteur; celui-ci
met en mouvement les engins perforateurs.
L'adaptation d'un moteur électrique aux perforateurs par
percussion a présenté jusque vers les années
1925 d'assez grandes difficultés; mais elle a été
ensuite appliquée avec succès aux perforateurs
rotatifs à taillant d'acier ou de diamant.
Nous en prendrons deux exemples : le perforateur électrique
Taverdon et Tedesco, et celui de la compagnie Thomson-Houston.
Le perforateur électrique de la compagnie Thomson- Houston,
très employé en Amérique à l'époque,
se compose essentiellement d'un moteur électrique d'une
puissance de 1 kilowatt, construit pour marcher sous une différence
de potentiel de 220 volts aux bornes avec une vitesse de 1500
tours par minute. Cette vitesse est réduite pour l'outil
à 300 tours à l'aide d'un pignon et d'un engrenage.
La tige porte-outil est filetée et tourne dans un écrou
serré lui-même dans une bague à friction
en acier. Il résulte de ce dispositif que si l'outil ne
rencontre pas d'obstacle trop résistant, l'écrou
reste fixe, et l'outil avance dans la roche avec une vitesse
qui dépend du pas de la vis. Mais, si l'outil rencontre
une veine trop dure, l'écrou tourne dans la bague, et
la vitesse d'avancement est réduite proportionnellement
à la dureté de la roche. Le tout est monté
sur un affût qu'on peut fixer, à l'aide d'une vis,
à deux madriers montés sur le chantier d'abattage.
Le poids du moteur et de l'outil (43,5 kg) est très faible
par rapport à la puissance de la machine. Le poids de
l'affût est de 27 kg ; le pas du filet de la vis varie,
suivant la dureté de la roche, de 4 à 6 mm.
Dans un terrain où les ouvriers forent à la main un trou de 1 mètre en deux heures et demie, le perforateur fait un trou de la même profondeur en 2 minutes 12 secondes. Dans un charbon bitumineux, on perce des trous de 1,50 m à 2 m. de profondeur par minute avec le pas de 4 mm.
Perforateurs à air comprimé
Nous citerons parmi les machines
de ce genre le perforateur Jordan ( années 20 )
et ses dérivés, qui fonctionnent à bras
d'homme.
Ils peuvent être rotatifs ou à percussion, ce qui
vaut que l'outil peut être animé d'un mouvement
de rotation, qui sert à entamer la roche, ou être
animé d'un mouvement alternatif, dans lequel il vient
frapper la roche et l'entame à chaque coup.
Le perforateur Sommelier, qui a servi au percement du
mont Cenis, était entièrement automatique.
Le perforateur Dubois et François : , Naguère très employé,
avait été un perfectionnement sur beaucoup de points
de l'appareil Sommelier.
II se compose essentiellement d'un cylindre en bronze C (voir
illustration), dans lequel peut se mouvoir un piston dont la
tige K sert de porte-fleuret. Sur le côté du cylindre
se trouve une chambre à air comprimé, où
se meut un tiroir tt' semblable à celui d'une machine
à vapeur, et chargé d'envoyer l'air comprimé
sur l'une des faces du piston, tantôt sur l'autre. Le mouvement
du tiroir est produit par deux pistons p, p', mus eux-mêmes
par l'air comprimé. On comprend que le mouvement du piston
amènera le fleuret monté à donner à
la roche des coups répétés. Après
chaque coup, le fleuret tourne d'un dixième de tour, grâce
à un encliquetage et un rochet calé sur le porte-fleuret.
L'encliquetage et le rochet fonctionnent aussi à l'air
comprimé.
A mesure que l'outil entame la roche, il faut pouvoir le faire
avancer. On y parvient en agissant à la main sur une tige
filetée reliée au perforateur par deux écrous.
Les perforateurs, au nombre de 1, 2, 3 ou 4, suivant la grandeur
du chantier, sont portés par un affût monté
sur roues : on peut leur donner différentes inclinaisons.
Le poids de l'appareil était de 260 kg et celui de la
percutante de 32 kg. Le nombre de coups par minute était
de 150, et le volume d'air dépensé par coup de
1,69 litre ; le fleuret tournait de 20 tours par minute. Ces
chiffres sont à rapprocher des suivants, qui sont des
caractéristiques de perforateurs à air comprimé
modernes (on dit aujourd'hui marteau perforateur, marteau piqueur)
: ils indiquent d'eux-mêmes la puissance gagnée
en près d'un siècle : Vitesse de frappe 1100 coups/minute,
Vitesse de rotation 300 à 350 tours/minute ; Consommation
dair comprimé 1320 litres/minute.
Haveuses mécaniques abattage charbon par haveuse
La haveuse Winstanley est un exemple de haveuse, très
répandue dans l'entre-deux guerre. Son organe essentiel
est une roue, ordinairement horizontale, armée de deux
systèmes de dents, l'un sur l'épaisseur, l'autre
sur la face supérieure et inférieure. Cette roue
fait saillie au-dessous d'un chariot qui la porte et peut se
mouvoir sur des rails; il peut se haler lui-même et porte
le moteur destiné à mettre la roue en mouvement.
Ce moteur se compose de 2 cylindres oscillants, dans chacun desquels
se meut un piston, dont la tige agit sur des engrenages reliés
à la roue. On déplace le système dans mine
et on amène la roue au contact de la roche. Quand elle
est mise en mouvement, elle attaque celle-ci et y creuse l'entaille.
On a fini par appliquer l'électricité
à la mise en mouvement des haveuses. Citons quelques exemples
parmi les premières haveuses mécaniques :
La haveuse électrique de Blower, Blackburn et Mori,
par exemple, se composait d'une dynamo réceptrice,
qui mettait en mouvement un outil constitué par des lames
ou couteaux de forme étoilée. Le tout est porté
par un chariot, qui est mû par des treuils chargés
de le déplacer le long du front de taille. La dynamo est
d'une puissance de 4,4 à 6,6 kilowatts. La dynamo motrice
fait 600 tours par minute.
Citons aussi la haveuse électrique Leehear, qui
fonctionnait dans les houillères de Pennsylvanie, et la
haveuse par percussion de la Spery Mining machine
C° de Chicago.
Aujourd'hui, la technique n'a pas foncièrement changé : les machines sont surtout de plus en plus puissantes. Citons deux exemples de haveuses contemporaines ( année 2000) de la marque SAGEM, afin d'avoir une idée de la puissance gagnée depuis les vingt premières années du vingtième siècle :
HAVEUSES DE LA GAMME "SIRUS" pour des veines de 1 m à 3,2 m jusqu'à 300 KW production : 1 200 t/h HAVEUSES DE LA GAMME "PANDA" pour des veines de 1,3 m à 6 m jusqu'à 1 000 KW production : 2 000 t/hLégislation concernant l'abattage
CODE MINIER
Livre Ier : Régime général
Article 22
(Loi n° 70-1 du 2 janvier 1970 art. 10 Journal Officiel du 4 janvier 1970 en vigueur le 1er novembre 1970)
(Décret n° 70-987 du 29 octobre 1970 art. 1 Journal Officiel du 30 octobre 1970 en vigueur le 1er novembre 1970)
Un arrêté du ministre chargé des mines pris sur l'avis conforme du conseil général des mines et, s'il s'agit de substances utiles à l'énergie atomique, le comité de l'énergie atomique entendu, peut autoriser l'exploitant d'une carrière à tirer librement parti des substances connexes ou voisines du gîte exploité énumérées à l'article 2 ci-dessus, dans la limite des tonnages qui proviennent de
l'abattage de la masse minérale exploitée sous la qualification de carrière ou des tonnages dont l'extraction est reconnue être la conséquence indispensable de cet abattage.
Article 43
(Décret n° 70-987 du 29 octobre 1970 art. 1 Journal Officiel du 30 octobre 1970 en vigueur le 1er novembre 1970)
Le concessionnaire a le droit de disposer, pour les besoins de son exploitation, des substances non concessibles dont ses travaux entraînent nécessairement l'abattage. Le propriétaire du sol peut réclamer la disposition de celles de ces substances qui ne seraient pas utilisées dans les conditions précitées, moyennant paiement à l'exploitant de la mine d'une indemnité correspondant aux frais
normaux qu'aurait entraînés l'extraction directe.
Article 68-17
(inséré par Loi n° 98-297 du 21 avril 1998 art. 5 Journal Officiel du 22 avril 1998)
Le titulaire d'un permis d'exploitation a le droit de disposer, pour les besoins de son exploitation, des substances non mentionnées dans le permis dont ses travaux entraînent nécessairement l'abattage. Le propriétaire du sol peut réclamer la disposition de celles de ces substances qui ne seraient pas utilisées dans les conditions précitées, moyennant paiement à l'exploitant de la mine d'une indemnité correspondant aux frais normaux qu'aurait entraînés l'extraction directe.
Sources :
- http://www.nordnet.fr/lewarde/Photos/abattage_marteau-piqueur.htm
- http://www.mellecom.fr/mines/metalu.htm
- http://hypo.ge-dip.etat-ge.ch/athena/zola/zola_ger.html
- http://www.legifrance.fr
- http://home.nordnet.fr/~jlmorel/divion22.html
- http://www.list.jussieu.fr/~gandoy/oisanstech.html
- http://www.laas.fr/RIA/rapport-93-96/node104.html
- http://www.ac-toulouse.fr/svt/eleves/calcaire3.htm
- http://www.groupecharbonnages.fr/version_francaise/Saga/Matiere_energetique/ody-visite.html
- http://perso.wanadoo.fr/csda.alby/mine.htm
- http://www.sytramines.com/sagem/sagem.html
- http://home.nordnet.fr/~jlmorel/divion23.html
- http://perso.club-internet.fr/chumbert/lor_mines.html