Longtemps considérée
comme antique par sa très bonne facture, cette mosaïque
ne date que des XVIe-XVIIIe siècles et pourrait être
une copie d'une oeuvre antique. Elle représente le savant
Archimède (environ 287-212 av. J-C) juste avant sa mort,
calculant sur son abaque à poussière ou à
cire, interrompu dans son travail par un soldat de Marcellus,
lors du siège de Syracuse.
51 x 43 cm, Städtische Galerie du Liebieghaus,
Frankfurt am Main (Francfort sur le Main), Allemagne.
S'il est vrai que I«
abaque à poussière » fait partie des traditions
orientales, son usage est mentionné aussi en Occident
gréco-romain, à coté de labaque à
jetons, notamment par Plutarque et par Apulée. Il sagit
d'une tablette munie dun cadre à bords relevés,
que lon remplissait de sable fin, sur quoi lon délimitait
des colonnes successives et où lon traçait
des chiffres (ou des lettres) avec le doigt ou à l'aide
d'une pointe.
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1. tablette de cire, certificat de
naissance grec, bilingue grec-latin
128 de
notre ère.
2. fresque de Pompéi, 1er
siècle.
On appelle
parfois cette femme Sappho, à cause de la célèbre
poétesse, en raison de l'inspiration qu'elle semble rechecher,
au-dessus de sa tablette de cire, le stylet en main, prêt
à répondre aux muses.
Autre type dinstrument de calcul employé à
Rome: labaque à cire. Véritable « calculatrice » portable
que lon suspendait à lépaule, cet abaque
consistait en une petite planchette dos ou de bois, enduite
dune fine couche de cire noire, où lon délimitait
des colonnes successives et où lon traçait
des chiffres au moyen dun stylet de fer (dont lembout
circulaire à lune des extrémités servait
à effacer, par pression sur la surface de la cire).
Un spécimen romain
datant du VIe siècle est signalé par D-E. Smith
: la pièce (qui fait toujours partie de la collection
de la John Rylands Library de Manchester) est faite dos
et consiste en deux plaques de fer rectangulaires reliées
en un diptyque par une charnière également de fer,
avec trois stylets du type de celui de fer. Horace (poète
latin, 65 - 8 av. J-C.) faisait peut-être déjà
allusion à cet instrument en écrivant ceci dans
le premier livre de ses Satires : "...je le dois à
mon père, qui, pauvre dun maigre petit bien, ne
voulut pas m'envoyer à lécole de Flavius,
où les nobles enfants issus des nobles centurions, leur
boîte à casier et leur planchette [tabulanque]
suspendues à lépaule gauche, allaient, payant
aux Ides huit écus de bronze...