ENCYCLOPEDIE --UNIVERSELLE---
DE--LA--
LANGUE -FRANCAISE
 
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Ablation (1)
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Géomorphologie --

 


. ABLATION . n.f.
 

Du latin ablatio, "enlèvement".
On utilise ce terme particulièrement en médecine, en géomorphologie et en sciences techniques (matériaux)
 
 

 
GEOMORPHOLOGIE
 

En géologie, le terme d'ablation est de manière générale synonyme d'érosion. On parle ainsi, par exemple, de côtes d'ablation (en opposition aux côtes d'accumulation). Celles-ci sont le résultat de multiples facteurs : structure géologique, conditions climatiques et type d’érosion.

 
Côtes d'ablation, structures géologiques : falaise à coulée de boue, falaises à grabds glissements, falaise à écroulement, falaise d'argile grès ou basalte, fausse falaise, falaise à bad lands* et cône de déjection*.
 
* bad lands : "mauvaises terres", terres dont les roches sédimentaires (argiles, shale, siltstone, grès peu cimenté, etc) ont été dénudées, ravinées par des eaux de ruisselement et des coulées de boue.
 
* cône de déjection : accumulation de sédiments déposés par un torrent dans une zone en forme d'éventail.


 
Vitesses moyenne d'ablation des différents types de roches

 
L'érosion peut être lente ou rapide et combine d'une part érosion marine et érosion subaérienne d'autre part : fractures de détente, détachements individuels de blocs, gélifract (produit d'une fragmentation de roche sous l'effet de gel), etc.

 
Côtes d'ablation

 
En glaciologie, il désigne la perte de glace subie par la fonte ou la sublimation (évaporation) d'un glacier, dans une aire appelée la zone d'ablation du glacier.

 
"Qu’un glacier soit ou non pourvu d’une langue plus ou moins marquée, il est toujours composé de deux zones bien distinctes : la zone d’accumulation et la zone d’ablation, séparées par la ligne de névé (ou ligne d’équilibre glaciaire), que Franz Joseph Hugi fut le premier à repérer en tant qu’élément structurel ; elle correspond aussi, en gros, à l’ancienne « limite des neiges éternelles ». Cette distinction repose sur la notion de bilan glaciaire, qui comptabilise les entrées (chutes de neige) et les sorties (fonte, sublimation). Le bilan est positif dans la zone d’accumulation, négatif dans la zone d’ablation. De plus dans la zone d’accumulation, où la neige, par définition, ne fond jamais totalement, la couverture neigeuse demeure jusqu’en fin d’été, tandis que dans la zone d’ablation la glace se trouve à nu : la ligne d’équilibre correspond à peu près à la limite inférieure du névé en fin de saison. Depuis le début de notre interglaciaire, il y a 10 000 ans, elle a fluctué entre 2750 et 3300 m dans le massif du Mont-Blanc, remontant d’une centaine de mètres depuis le milieu du XIXe siècle, pour osciller actuellement entre 2900 et 3100 m selon l’exposition.
La position de la ligne d'équilibre reflète le climat. En Antarctique elle se situe au niveau de la mer, et la zone d'ablation est presque inexistante : la disparition de glace se produit par vêlage d'icebergs dans la mer. Sous d’autres latitudes, les glaciers peuvent connaître des situations plus complexes : saisons d’accumulation et d’ablation multiples dans la même année, comme en Équateur, ou à l’inverse, années d’ablation compensées par d’autres d’accumulation, comme dans certains petits glaciers des montagnes arides à très faible dynamique. Par ailleurs, la ligne d'équilibre ne suit pas une courbe de niveau : elle dépend de l'exposition au soleil et aux vents humides dominants. Lorsque, localement, elle remonte au-dessus de la partie supérieure du glacier, celui-ci se trouve privé de ressources et en danger de disparition : c’est le cas, aujourd’hui, des petits glaciers des Pyrénées."

extrait de : http://www.glaciers-climat.com/quest-ce-quun-glacier-.html


schéma d'une vallée glaciaire en auge. Termes particuliers : cirque, épaulement, gorge de raccordement, ombilic, verrou, vallum

 
L'ablation totale d'un glacier conduit à différents types de formes géologiques. La disparition d'une langue glaciaire à la naissance d'une vallée forme souvent une auge glaciaire (en U) ou une vallée en V, ou encore de type fjord, avec toutes sortes de formes d'ablation associées : broutures* ou coups de gouge [image 1], cannelures* [image 2] et stries [image 3], chenaux*[image 4], épaulements* [image 5], marmites de géant*[image 6] , nunatak [image 7]*, ombilics [image 8]*, polis glaciaires [image 9]*, queues de rats*, roches moutonnées [image 1 et 10]*, tills d'ablation [image 11], verrous*, etc.

* broutures ou coups de gouge (brouture concave, fracture de broutage) : entailles dans la roche en forme de croissant formées par des galets qui mordent le substrat.
* cannelures et stries : Rayures parallèles à l'écoulement glaciaire créées par l'abrasion des débris rocheux incrustés dans la glace. Les stries ont les rayures les plus fines ( < 1 cm), tandis que les cannelures sont plus larges
* chenaux : Apppelés aussi chenaux de Nye, ce sont des canaux laissés dans le bedrock par l'érosion d'écoulement, voire de rivières sous-glaciaires. Le bedrock (en anglais "lit rocheux", est un soubassement rocheux vestige d'une accumulation d'alluvions fluviatiles, glaciaires, etc.
* épaulements : replats qui surplombent les vallées.
* marmite de géant : C'est une une cavité creusée par un cours d'eau qui, en tourbillonnant mêlé de galets, a élargi et poli la cavité initiale, jusqu'à lui donner une forme presque circulaire.
* nunatak : mot inuktitut (dialecte inuit) signifiant « pic isolé », c'est un piton rocheux s'élevant au-dessus de la calotte glaciaire ou d'un glacier.
* ombilic : Dépression, cuvette provoquée par le surcreusement d'une vallée glaciaire, parfois fermé par un verrou glacier (voir le mot). Ils ont souvent été occupés par des blocs de glace qui, aux périodes post-glaciaires, ont fondu pour donner naissance à des
lacs appelés "lacs d'ombilic"
* poli glaciaire : Comme son nom l'indique, c'est une surface de roche très aplanie par l'érosion de la roche.
* queues de rat : résultant d'une abrasion différentielle du bedrock, de l'érosion
*roche moutonnée : Affleurement rocheux modelé en forme de bosse par le passage d'un glacier.
* till d'ablation : débris rocheux transportés dans et dessus le glacier
*verrou glacier : barrière de roche dure qui a résisté à l'érosion.

 

 
1) Broutures ou coups de gouge, Canada
2) Cannelures glaciaires au Sapey, une falaise entre Thônes et Annecy, bien connue des alpinistes.
3) Stries glaciaires et front du glacier Athabasca, champ de Glace de Columbia, Parc National de Jasper, province d'Alberta, Canada
4) Chenaux d'eau de fonte de la glace de glacier, en matériel meuble situé contre le Bras de Fer, est du Moyen-Caniapiscau, Ouest-Schefférie
5) Epaulements dans la vallée de l'Eau d'Olle, Isère
6) Marmites de géant près de la Roque sur Ceze, dans le Gard.
7) Nunatak en Oisans, avec le sommet du Pied Moutet, au-dessus de la zone grisée, qui dominait une vaste aire glacière formée par les glaciers de la Romanche et du Vénéon.
8) Lac d'ombilic, le lac Gentau (1982 m), un des quatre lacs d'Ayous dans les Pyrénées, avec vue sur le Pic du Midi d'Ossau.
9) Poli glacier de taille géante au Yosemite Park, Sierra Nevada, Californie, Etats-Unis.
10) Roche moutonnée, parc du Yosemite
11) Lac d'ombilic et son verrou glaciaire
 

 

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