Saint Martin Fête le 11 novembre Naissance 316, Sabaria (actuelle Szombathely) en Pannonie (Hongrie) Mort 397 - Candes, en Touraine (France)
SIMONE MARTINI, enterrement de St Martin, 1312-1317
Fresque, 284 x 230 cm, Chapelle de saint Martin, Eglise St François d'Assise à Assise.
On dit que sa fête coïncide avec les anciens sacrifices de la mi-automne. Des auteurs du XIXe siècle, s'appuyant sur des documents du XIIIe siècle, prétendent que le lieu de sa naissance est Pannonhalma (auj.Martinsberg, en Hongrie actuelle) près de Gyor (auj. Raab) en Pannonie (région romaine couvrant une partie de l'Autriche et de la Hongrie actuelles. D'autres penchent pour Savaria (ou Sabaria, auj. Szombathely), toujours dans l'actuelle Hongrie.
Les parents de Martinius ( son nom latin ) étaient païens. Il était encore enfant lorsque son père, qui était tribun militaire, dut prendre garnison à Pavie, en Italie. Ce fut là que Martin se convertit au christianisme et se fit inscrire parmi les catéchumènes. Il n'était alors âgé que de dix ans. Deux années après, il résolut de se retirer en un désert, mais, empêché par la faiblesse de son âge, il dut se contenter de passer dans l'isolement tout le temps qu'il n'employait pas à fréquenter les églises.
Quand il eut atteint sa seizième année, son père, qui avait le grade de tribun dans l'armée romaine, exigea qu'il fasse également carrière dans le métier des armes, conformément à un édit impérial qui ordonnait l'enrôlement de tous les fils de vétérans. Nommé sous-officier, Martin était chargé d' inspecter les différents postes et d'effectuer les rondes de surveillance.
- SIMONE MARTINI, St Martin est fait chevalier , 1312-1317
Fresque, 284 x 230 cm, Chapelle de saint Martin, Eglise St François d'Assise à Assise.- A cette première partie de la vie de Martin se rapportent trois traits fort caractéristiques. On lui avait donné un serviteur, mais il le traitait comme un compagnon ou plutôt comme un frère, le servait lui-même à table, le déchaussait et nettoyait ses habits. Se trouvant près d' Amiens, pendant le rude hiver 337, il rencontra un mendiant, nu et tremblant de froid. Comme il avait donné à d'autres pauvres tout l'argent qu'il possédait, il coupa son manteau et en remit la moitié au mendiant. Et s'il ne donna pas l'autre moitié, n'allez pas croire qu'il pensait un tout petit peu à lui, ce qui serait la moindre des choses, non, c'est tout simplement que l'autre moitié restait propriété de l'armée romaine ! En effet, chaque légionnaire romain touchait un "paquetage" représentant 50% de son habillement, l'autre partie restant à sa charge, et donc seule la moitié de son manteau lui appartenait.
Cet épisode célèbre, souvent nommé " la charité " , a fait l'objet de beaucoup de représentations dans l'art chrétien :- 12345
- 1 SIMONE MARTINI, partage du manteau, 1312-1317, Fresque, 284 x 230 cm, Chapelle de saint Martin, Eglise St François d'Assise à Assise.
- 2 BERNINI, Pietro ( dit Le Bernin), La charité de St Martin, vers 1610, marbre, hauteur : 138 cm, Certosa di San Martino, Naples.
- 3 FERNÁNDEZ, Gregorio, St Martin, bois polychrome, Musée Diocésain, Valladolid.
4 EL GRECO, St Martin et le mendiant, vers 1604, huile sur toile, 104 x 60 cm
National Gallery of Art, Washington- 5 DYCK ( Sir Anthony Van ), St Martin partageant son manteau, vers 1618,
huile sur toile, 171,6 x 158 cm, St Martin, Zaventem.La nuit suivante, Jésus lui serait apparu en rêve, entouré d'une légion d'anges, mais revêtu de la moitié de manteau donnée au pauvre. SIMONE MARTINI, St Martin est fait chevalier , 1312-1317
Fresque, 284 x 230 cm, Chapelle de Saint Martin, Eglise St François d'Assise à Assise.Il lui dit : Martin, qui n'est encore que catéchumène, m'a couvert de ce vêtement. Martin reçut le baptême à l'âge de dix-huit ans, mais il resta encore deux années dans l'armée, à Worms en Allemagne actuelle, par considération pour son tribun, qui promettait de renoncer lui-même au siècle, après ce temps. Comme il réclamait son congé , la veille d'une bataille contre les Alamans, on attribua cette retraite à la lâcheté. Il répondit en offrant de prendre place au premier rang, sans autre arme que le signe de la croix. Le lendemain, les ennemis demandèrent la paix.
(scène entière) (détail)SIMONE MARTINI, St Martin renonce aux armes , 1312-1317
Fresque, 284 x 230 cm, Chapelle de saint Martin, Eglise St François d'Assise à Assise.Libéré du service militaire, Martin se rendit et séjourna pendant longtemps auprès de saint Hilaire, évêque de Poitiers, qui voulut le sacrer diacre ; il refusa par humilité, n'acceptant que la fonction fort inférieure d'exorciste. Bientôt après cette ordination, il fut pressé par un songe d'aller en Illyrie (Croatie et Serbie actuelles) auprès de ses parents ; il y parvint, en traversant miraculeusement les plus grands dangers, et il convertit sa mère ainsi que plusieurs autres personnes, mais non son père, rétif au christianisme. Martin eut aussi beaucoup à souffrir de la part des ariens, qui dominaient alors le pays et qui le chassèrent après l'avoir battu de verges. Il se dirigea vers Hilaire qui, banni de Poitiers, se trouvait en Italie du Nord. Mais les persécutions d'Auxence, évêque arien de Milan, le forcèrent de se retirer dans la petite île de la côte ligure, Gallinaria (aujourd'hui Galinara), où il vécut dans la solitude, se nourrissant d'herbes et de racines, jusqu'à ce qu'il apprit que Hilaire était rentré à Poitiers.
Il le rejoignit vers 360, et fonda à Lieugé ( Lugugé, Locociacum, puis Ligugé ) le premier monastère qui aurait été établi en Gaule. II y resta jusqu'à ce qu'il fut attiré par surprise à Tours et élu évêque le 4 juillet 371. Malgré cette élévation, il persévéra dans la vie monastique. Choisissant une solitude sur un rocher, près de la ville, il s'y construisit une cellule, autour de laquelle beaucoup d'autres se groupèrent. Ce fut l'origine du célèbre monastère de Marmoutier . Bientôt, quatre-vingts disciples, la plupart de noble naissance, y furent réunis et soumis à une discipline formée d'étude et d'austérité. Beaucoup de villes prirent leurs évêques parmi eux.
A la différence de l'uvre de saint Hilaire, qui avait été principalement dirigée contre les ariens, celle de saint Martin opéra puissamment pour la conversion des païens, la destruction des temples et des idoles. A cause de cela, il sera surnommé l'apôtre des Gaules. Il se rend en des lieux (Autun, Paris...) où il réunit les habitants, prêche avec conviction, démolit temples et arbres sacrés : un jour, il prit place à l'endroit où devait un de ces arbres, et l'aurait détourné d'un signe de croix. Grégoire de Tour lui attribue deux cent six miracles, parmi lesquels une résurrection. C'est avec grande justice qu'on a loué la dignité de ses rapports avec les empereurs, et le courage avec lequel il protesta contre la procédure suivie à l'égard des priscillianistes, et contre la première condamnation capitale prononcée et exécutée en cette occasion, pour cause d'hérésie. D'ailleurs, il n'hésitera pas à communier avec eux pour sauver leurs têtes du courroux impérial.
La fin de sa vie sera marquée par bien des humiliations venant d'évêques et de prêtres critiquant ses compromissions, son passé militaire et même, sa vie trop dépouillée, son attirance pour ce qu'on appelle aujourd'hui les marginaux.
Néanmoins, à côté des mérites très réels de Martin et du caractère sympathique, chevaleresque, de sa sainteté, il semble qu'une large part de l'immense vénération dont il a été l'objet au moyen-âge peut être attribuée à l'uvre littéraire composée sur lui, en prose, par Sulpice Sévère et son disciple, et par Grégoire de Tours ; en vers, par Paulin et par Fortunat.
Vous pouvez lire la reproduction intégrale de la " Vie de saint martin par Sulpice Sévère ".
A la mort de Martin, le 8 novembre 397, les moines de Marmoutier et de Ligugé se disputant son corps comme relique, les Tourangeaux profitèrent de la nuit pour l'enlever et l'emmener à Tours. On dit qu'un miracle survint alors ( on n'est plus à un miracle près !) : sur le parcours de la barque qui emportait les restes du saint, les arbres se mirent à reverdir, les plantes à refleurir, les oiseaux à chanter... Ce fut ce qu'on a appelé depuis "l'été de la Saint Martin". Après la mort de saint Martin, Tours est devenue l'un des grands centres de pèlerinage européen. La chape de saint Martin constituait la plus précieuse relique sur le sol de la France et les rois mérovingiens et carolingiens en firent un symbole de leur dynastie.
Plus de cinq cents villages de France portent son nom.
Sources :
- http://www.kyberco.com/Rotasolis/martin.htm (biographie)
- http://www.kfki.hu/~arthp/welcome.html (iconographie)
- http://www.royalement-votre.com/structur/frmst06.html ( détail armée romaine)
- http://www.ccel.org/p/pearse/morefathers/severinus_01_intro.htm (carte)
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