ENCYCLOPEDIE -DE--LA--LANGUE -FRANCAISE

ABBAYE
  ---Abbaye de Fleury
   
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Eléments de biographie :
Saint Abbon

 


 

 Saint Abbon

  Fête le 13 août

    Naissance :945, en Orléannais

Mort : 1004, à Fleury

 



Abbo Floriacensis est confié très jeune à l'abbaye de Fleury-sur-Loire. Il étudia aux écoles de Fleury, puis à celles de Paris et de Reims. Il a probablement assisté à un nouvel incendie dont l'église fut victime en 974, causé par la négligence des ouvriers occupés à fondre les cloches. Abbon sera envoyé de 985 à 987 comme écolâtre à l'abbaye de Ramsey en Angleterre (dans le Comté d'Huntingdon,Yorkshire) pour y relever les études et cinquante il revint à Fleury et fut élu abbé en 988, grâce à l'appui du pape Gerbert. Il défendit les droits de son monastère contre les prétentions des évêques, en particulier celle d'Arnoul, évêque d'Orléans ; à ce sujet, il adressa aux rois Hugues et Robert son Apologétique, où il justifiait sa conduite. En 991, il prit au concile de l'abbaye de Saint-Basle la défense d'Arnoul, archevêque de Reims, en disant que la question devait être remise au pape ; il reprend l'idée romaine de Rome-caput, tout le reste des églises devant suivre la tête, comme ses membres, et se conformer à elle. Cluny était orienté dans le sens des idées de la réforme papale. Par lui-même, cependant, il ne fournissait guère qu'un climat moral dont cette réforme devait faire son profit. En cela même, Cluny n'était pas seul : le courant érémitique en Italie, le renouveau canonial, les efforts des empereurs saxons ou saliens pesaient dans le même sens..
Il assista en 995 au concile de Mouson. Le roi Robert le Pieux le chargea d'une mission auprès du pape Grégoire V : il s'agissait d'autoriser le mariage de Robert et Bertha, et on a donné pouvoir Abbon de l'arranger avec le Pape. Sur la route de Rome il rencontra le Pape Grégoire V, qui était un fugitif, expulsé par l'Antipape Jean XVIII. Entre le Pontife romain et l'Abbé l'estime la plus grande et l'affection a vraisemblablement existé. La pétition royale pour une dispense de mariage a été rejetée.
 
Les mouvements populaires du début du XI e siècle, comme les croisades par exemple, bouleversent évidemment le schéma monastique traditionnel des ordines fixé par Abbon ou Adalberon de Laon (+1030). Dans les foules qui suivent les prédicateurs itinérants, on trouve de tout : d’anciennes prostituées à côté de saints ermites, des gens du petit peuple à côté de nobles. Les clercs, les chanoines et les moines peuvent bien discuter pour savoir lequel de leur ordre est au haut de l’échelle, les laïcs commencent déjà à affirmer : non ordo, sed modus vivendi.
 
Une chose frappe les historiens modernes: la thèse des supposées terreurs de l'An Mil ne repose en fait que sur une seul source contemporaine, celle...d'Abbon. Vers 994, il écrit à Hugues Capet, son souverain, et lui évoque un souvenir de sa
jeunesse, qui s'est vraisemblablement déroulé entre 970 et 975 : " A propos de la fin du monde, j'entendis prêcher au peuple dans une église à Paris que l'Antéchrist viendrait à la fin de l'An Mil et que le Jugement général suivrait de peu. Je combattis vigoureusement cette opinion, en m'appuyant sur les Evangiles, l'Apocalypse et le Livre de Daniel ". A un autre moment, Abbon rapporte une rumeur similaire répandue en Lorraine.
 
 
S'étant rendu au monastère de la Réole pour le réformer, il fut tué dans une querelle qui s'éleva entre Français et Gascons. Il est mort où il est mort dans les bras de son disciple fidèle Aimoin, qui a laissé une hagiographie de son maître. Fulbert disait de lui : « Abbon, ce très brillant philosophe...le maître de France le plus versé dans toutes les sciences religieuses et profanes.
 
Ses principaux ouvrages sont:
- Apologeticus adversus Arnulfum episc. Aurel., cum codice canonum a Pithoeis restituto et edito; Paris, 1697,
in-t. ;
- Epitome de vitis Romanorum pontificum ; Mayence, 1601, in-4 ;
- Vita S. Edmundt Anglorum regis, dans Surius, Vitae Sanctorum, 20 nov. ;
- Proefatio Abbonis in commento calculi Victorii, dans Martène, Thesaurus anecdotorum., t. 1,p 418, et des Lettres
publiées par D. Bouquet, t. X, page 434 et suiv.
- Il avait composé plusieurs pièces de poésie et divers traités astronomiques.
 
 

 
Dès 1031, le culte de saint Abbon était établi dans plusieurs églises.