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- UNG. pour unguentum, unguent, du
latin unguo, unguere, oindre, parfumer, désignait
tout aussi bien chez les Romains une huile parfumée, une
essence, un parfum liquide, un baume ou un onguent, bien sûr,
l'acception qu'il a pour l'apothicaire, cette sorte de pommade
épaisse, souvent à base de substances résineuses.
- TUTIAE (sing. tutia, thucia) est
un mot persan (tutya) pour la fumée. Il était
appliqué à la calamine, le minerai de zinc, à
cause de la fumée blanche que dégageait la combustion
de celle-ci avec le charbon. Tutia désigna chez
les auteurs latins, à partir de 1400, non la calamine
mais le produit de la combustion citée, l'oxyde de zinc
(ZnO). Les Grecs utilisaient le terme kadmeia (cadmia,
cadmeia, en latin antique, cathmia plus tardivement)
pour désigner la calamine et respectivement kadmios
(cadmios) et cadmium, pour désigner le carbonate
de zinc.
- "TUTHIE, s. f. (Mat. médic. des
anc.) cadmia fornacum; Dioscoride & Pline, surtout le premier,
se sont fort étendus sur la tuthie, & s'accordent
ensemble à la définir un récrément
de métaux qui s'attache aux parois & à la voute
des fourneaux, où l'on fond le métal; ils regardent
l'un & l'autre la cadmie comme un remede astringent, propre
à déterger les ulceres sanieux, à les dessécher
& à les cicatriser. Mais ils différent dans
l'énumération des especes de cadmie. Pline dit
que la cadmie botryitis rouge, étoit la meilleure de toutes
les cadmies. Dioscoride ne fait aucune mention de cadmie rouge,
& nomme une cadmie bleue dont Pline ne dit mot, comme la
plus excellente de toutes. Il se peut bien néanmoins que
la cadmie rouge de Pline, & la bleue de Dioscoride soient
une seule & même substance. Les Grecs avoient coutume
de nommer tout ce qui étoit bleu du mot cyanizusa, c'est
- à - dire, ressemblant au cyanus (bluët des prés)
en couleur; ce mot KU\ANIZDSA, un peu mal écrit, pourroit
être celui que Pline ou son secrétaire aura trouvé
dans quelques auteur grec ou dans Dioscoride, & FOINISSD=SA
pour KU\ANIZD=SA, il a traduit rouge, au lieu de bleu. Comme
nous avons plusieurs inexactitudes de cette espece dans Pline,
à l'égard des drogues mentionnés dans les
autres naturalistes grecs, il me semble qu'il vaut encore mieux
concilier ainsi son récit de la cadmie, que de supposer
qu'il en connoissoit une espece particuliere, dont aucun autre
écrivain n'a parlé. (D. J.)
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- Tuthie, s. f. (Préparat. métallurg.)
tuthia vulgaris, offic. cadmia fornacum, Agricol. C'est une crasse
de la pierre calaminaire fondue avec le cuivre, au lieu que la
cadmie des anciens ne venoit que du cuivre seulement. Ainsi la
tuthie des boutiques est la pierre calaminaire, qui dans la fusion
du cuivre se sublime à la partie supérieure du
fourneau, où elle s'attache à des piques de fer,
& forme une croute dure compacte, que l'on fait tomber en
morceaux, semblables à des morceaux d'écorces d'arbres,
sonores, polis intérieurement, d'une couleur tirant sur
le jaune, parsemés extérieurement de beaucoup de
petits grains, & de couleur de cendre, qui tire un peu vers
le bleu.
Cette tuthie dont nous nous servons, est peut - être la
même que celle des Arabes, puisque Serapion décrit
une sorte de tuthie qui se fait & qui se ramasse dans des
fourneaux, dans lesquels on jaunit le cuivre. Peut - être
aussi que par le mot de tuthie, ils entendent la pierre calaminaire
elle même; tout cela n'est pas trop clair dans leurs livres.
- On place la tuthie parmi les plus excellens
remedes ophtalmiques; car elle déterge, & desseche
sans mordre. C'est pourquoi on la prescrit heureusement dans
les ulceres de la cornée & des paupieres, dans la
demangeaison des yeux, dans les ophthalmies invétérées,
& pour guérir les yeux larmoyans.
- On emploie rarement la tuthie sans être
préparée. On la prépare en la mettant au
feu, en l'éteignant trois ou quatre fois dans de l'eau
rose, & en la pulvérisant sur le marbre, selon l'art.
On en fait une collyre avec de l'eau - rose; ce collyre est beaucoup
meilleur que d'employer cette drogue dans les onguens qu'on nomme
ophthalmiques. (D. J.)"
- extrait de : TUTHIE, article de l''Encyclopédie
de Diderot et d'Alembert.
- On trouve des recettes où le zinc
est mélangé à de la graisse de vipère
(Pemberton, 1746). Un ouvrage faussement attribué à
d'Albert le Grand le préconisait pour des problèmes
oculaires : cataracte, taches dans les yeux : "Prenez deux
drachmes de tutia, la moitié d'une drachme de vitriol
blanc, la moitié d'une once de miel rosat, faites un baume
de cela et utilisez le pour en graisser les yeux." (tiré
de Secrets Egyptiens, apocryphe d'Albertus Magnus, 1206-1280).
- On l'utilise toujours pour protéger
l'érythème fessier du nourrisson, par l'action
de son allantoïne qui cicatrise les blessures rapidement
et l'alpha bisabolol qui retarde l'infection.
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- 23 x 11 cm, aux armes des Peijla, comtes d'Avuglione,
Piémont, Italie.
Préparation pharmaceutique créée
par George Starkey et Robert Boyle vers 1650, le premier ayant
le premier sublimé un mélange de colcothar (ou
chalcitis, oxyde ferrique rouge brun) et un sel d'ammoniaque,
qui était d'une belle couleur jaune (Pemberton, 1746).
Plusieurs appellations : Ens veneris Boyleanum,
Flores Martiales, fleurs de mars.
- "ENS mot latin qui signifie être
et par lequel Paracelse désigne l'influence que dans son
système certains êtres ont sur nos corps il distinguait
l'ens Dei l'ens astrorum l'ens naturale l'ens morborum etc. Il
y avait un ens primum des animaux des minéraux et des
végétaux on attribuait à ce dernier la puissance
merveilleuse de rajeunir et même de renouveler les corps.
Les anciens chimistes ont aussi donné ce nom à
diverses préparations auxquelles ils attribuaient des
vertus imaginaires telles que l'ens Martis chlorure de fer et
d'ammoniaque et l'ens Veneris deutochlorure de cuivre et d'ammoniaque
sublimé."
- extrait de : http://www.divirama.com/dico/dictionnaire-6361.php
- "Ens Veneris. Boyle a célébré
sous ce nom un remede chimique, qui n'est autre chose que la
chaux douce du vitriol [ou le résidu de sa distillation
lessivé avec de l'eau bouillante jusqu'à insipidité],
sublimée avec partie égale de sel ammoniac. Le
produit de cette sublimation est un mélange de fleurs
de mars & de fleurs de cuivre; car Boyle demande pour cette
opération un vitriol de mars très - cuivreux. Ce
remede n'est absolument d'aucun usage parmi nous, & c'est
avec raison que nous l'avons rejetté, des expériences
réitérées nous ayant démontré
que l'usage intérieur du cuivre n'étoit jamais
exemt de danger."
- extrait de : encyclopédie Diderot
et d' Alembert
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