ENCYCLOPEDIE -DE--LA--LANGUE -FRANCAISE

ABBAYE
 
-------Origines
Temps des Mérovingiens
    - ABBAYE DU MONT CASSIN


  Mont-Cassin (Monte Cassino, Italie)
  Fondation environ 530
   Bénédictins
 En activité


 

Reliure, musée de l'abbaye
du Mont-Cassin.

 


 

Vue de l'abbaye

 


De la fondation du monastère à la mort de Benoît de Nursie, voir saint Benoît.
Concernant les reliques de saint Benoît, voir Reliques de saint Benoît
 
Après la mort de Benoît, le monastère a continué d'être actif jusqu'aux environs de 577, date à laquelle il a été pillé et brûlé par les Lombards du duc bénéventin, Zoton. Les moines survivants s'enfuyaient alors à Rome, accueillis par le pape Pélage II ( Pelagius ), qui les établit dans un monastère près de la Basilique du Latran. Pendant cent trente ans, Monte Cassino semble ne pas avoir été entièrement désert, mais probablement pas habitée par une communauté organisée.
 
Le monastère fut reconstruit en 718 par les soins de Pétronace ( Petronax ) de Brescia, sur mandat du pape Grégoire II, l'église ayant été bâtie sur le tombeau de saint Benoît et consacrée par le pape Zacharie en personne, en 748, qui fit état de généreux dons et de l'exemption de juridiction épiscopale qu'il accorda à l'abbaye. Ce fut pour elle, le début d'une période faste.
 
Le moine saxon Willibald, s'y installe en 729. Il deviendra le compagnon de Boniface, qui le fera élire évêque d'Eichstett en 741 et contribuera efficacement à la conversion des Germains. En 744, Sturmius, le compagnon de saint Boniface, fondateur de Fulda et du monachisme allemand, y vint étudier la règle de Saint-Benoît; en 748 Carloman, roi des Francs, en 749 Ratchis, roi des Lombards, vinrent s'y consacrer à la vie monastique, mais aussi Astolf, le grand Duc lombard, le duc Gisulfe II de Bénévent, Anselme, le futur abbé de Nonantola. Le moine Paul Warnefried, connu sous le nom de Paul Diacre, y écrivit son histoire des Lombards; c'est là que le connut Charlemagne qui visita le monastère en 787, ainsi que Louis le Débonnaire. D'autres historiens anonymes des Lombards y vécurent.
 
En 883 ou 884, les Sarrasins envahirent le monastère, le saccagèrent et le mirent à feu. En cette occasion mourut le saint abbé Berthaire ( Bertharius ), fondateur de la ville médiévale de Cassin; les moines survivants se réfugièrent d'abord à Teano, où aurait brûlé par le feu la seule copie autographe de la règle de Benoît, ensuite à Capoue, et c'est seulement vers 949 que la vie monastique reprit pleinement, grâce à l'abbé Aligerne.
 
A cette date, la discipline monastique de Monte Cassino est attestée par Nil de Rossano ( Nilus, 910-1005 ), et cinquante ans plus tard, par Odilon de Cluny.
 
La richesse du Mont Cassin était telle que l'abbé était un des plus puissants seigneurs d'Italie. Il posséda jusqu'à 2 principautés, 20 comtés, 440 villes ou villages, 250 châteaux, 23 ports, 1662 églises. Il devint une véritable puissance séculière, mêlée à toutes les querelles de l'Italie méridionale et disputée entre les partis, à dater du Xe siècle.
 
En 1030 les Normands dévastèrent à leur tour le Mont-Cassin. C'est le plus célèbre abbé du Mont Cassin après Benoît qui se chargea de sa reconstruction : Didier ( Desiderius ), en charge de l'abbaye de 1058 à 1087, date à laquelle il fut élu pape sous le nom de Victor III. En 1066, il érigea la nouvelle église, décorée de toute splendeur, par des artistes d'Amalfi, de Lombardie, et même de Constantinople. Elle fut consacrée par le pape Alexandre II en 1071.
 
A partir de là, l'abbaye du Mont-Cassin va subir des luttes politiques continuelles.
En 1239, Frédéric II chasse les moines avant qu'ils soient réinstallés par Charles d'Anjou.En 1294, le pape Célestin V, pour réformer les moines, les agrège à son nouvel ordre, les Célestins bien sûr, mais ce projet avortera à la suite de son abdication, poussé en cela par le futur Boniface VIII .
Le nouveau pape rend aux moines leur règle et Jean XXII fait de l'abbaye un évêché (1313). Les évêques du Mont-Cassin étaient nommés à Avignon, prélats laïcs qui n'oubliaient pas de toucher au passage les dividendes des revenus de l'abbaye...sans jamais visiter leur diocèse! On retrouve là, et pour la énième fois, le problème des commendes.
Après le tremblement de terre de 1349 qui l'avait détruite, le pape Urbain V la rétablit et prend le titre d'abbé pour lui-même (1367), évitant au Mont Cassin une ruine à court terme. L'abbaye continue à prendre part aux querelles des maisons d'Anjou et d'Aragon et celle-ci, ayant triomphé, aliène à un laïque les revenus du Mont-Cassin de 1454 à 1504. A cette date, l'abbé commendataire Pierre de Médicis, du parti français, étant mort, l'abbaye fut réunie par Jules II à la Congrégation de Sainte-Justine de Padoue, qui groupait cent couvents. Les abbés de chacun étaient élus pour trois ans, les affaires communes traitées dans des assemblées triennales. Le titre de l'abbé du Mont-Cassie était : " Chef de tous les abbés de l'ordre de Saint-Benoît, chancelier et archichapelain de l'état romain, prince de la paix ".
 
L'abbaye en pleine décadence avait recouvré le calme ; elle vécut surtout occupée de recherches historiques jusqu'à la Révolution française. En 1799, la république Parthénopéenne supprima les fiefs ; le roi Joseph Bonaparte ferma les couvents et sécularisa leurs biens qui furent vendus au profit de la couronne. Toutefois, une partie des moines continuèrent leurs travaux, sous l'habit séculier, au Mont-Cassin. En 1815, le roi Ferdinand rétablit le monastère avec une rente de 10.000 ducats. En 1866, il fut sécularisé avec tous ceux d'Italie.
 

Le 15 février 1944, au cours des derniers mois de la deuxième guerre mondiale, le Mont-Cassin se trouva sur la ligne des combats des armées : ce lieu de prière et d'études, devenu en des circonstances si exceptionnelles aussi asile de paix pour des centaines de civils désarmés, fut réduit en trois heures à un tas de ruines, sous lesquelles un grand nombre de réfugiés trouvèrent la mort.

Après la guerre, le monastère a été reconstruit d'après l'ancien modèle architectural, suivant le programme de l'abbé reconstructeur Ildefonso Rea: "là, où il était et tel qu'il était".

Les différents travaux de reconstruction et de décoration durèrent dix ans et furent financés exclusivement par l'Etat italien..

Quelques moines y séjournent encore.

Les ARCHIVES de l'abbaye sont très riches ; elles renferment, outre un manuscrit de la Divine Comédie, des exemplaires des lois lombardes, une magnifique collection de diplômes indispensable à l'histoire des rois et ducs lombards, normands, souabes, angevins, aragonais. La bibliothèque compte près de 40.000 volumes dont 500 incunables et beaucoup de beaux atlas. Une galerie de tableaux renferme le portrait original de Dante.
 
Pour visiter virtuellement l'abbaye : http://www.officine.it/montecassino/tour_f/index.html

 

Sources :

http://bertario.officine.it/montecassino/storia_f/abbazia.htm (photo Mont Cassin)
http://www.corbis.com
http://www.newadvent.org