Pourpre
purpura,
- ostrum,
- buccinum
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- La pourpre est issue de différentes
espèces de Murex.
- CLASSE : Gastéropodes
- SOUS-CLASSE : Prosobranches (sexes
séparés, marins)
- ORDRE : Néogastéropodes
- SUPERFAMILLE : Muricoïdés
- FAMILLE : Muricidés (Muricidae)
- ESPECES (communes dans les trouvailles
archéologiques, phéniciennes et grecques et romaines
en particulier):
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- - Murex brandaris ("rocher épineux", syn. Bolinus
brandaris, Linné 1758, murex cornutus)
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- A gauche : individu de 8,6 cm, 3-9
cm en gén. côtes méditerranéennes,
de répartition bathymétrique (proche du rivage
et jusqu'à 10 m de profondeur env.), carnivore, perceur.
- A droite : site archéologique
romain de Meninx, Djerba, Tunisie : cuves pour la fabrication
de la pourpre bleu violette (fort pourcentage d'indigo) à
partir du murex brandaris, qu'on retrouve dans les cuves, les
pavements, les sols.
- Hexaplex trunculus
(Linné,1758)
- [syn : Murex trunculus, Trunculariopsis
trunculus,Phyllonotus trunculus]
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- 6 côtés (hexa) multiples
(plex) tronqués (trunculus) de 5/10 cm de long.
- Communément appelé
"rocher massue" et, improprement, bulot. Il est comestible
et tinctorial à la fois (rouge violet), carnivore et perceur,
habite les fonds rocheux, sableux ou vaseux de la Méditerranée,
les étangs littoraux profonds et souvent, les ports.
- - Stramonita haemastoma haemastoma*
(Linné, 1758), [syn
: Thais haemastoma (Linnè 1767). Purpura haemastoma, souvent cité dans certaines publications,
ne semble plus être un taxon valide, ainsi que Buccinum
haemastoma. Son nom latin ancien était buccinum
(Pline 9,61)]
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- On le trouve en zone infralittorale
de la Méditerranée, en eaux peu profondes, sur
le sable ou dans les rochers, mesure env. 8 cm.
-
- * bouche
rouge
- La teinture s'obtient par des procédés
différents, combinant des facteurs agissant sur :les glandes
hypobranchiales de ces mollusques , selon la recette employée
: photosynthèse opérée par le soleil et
fermentation à l'air principalement, mais aussi milieu
alcalin (bains d'urine, sel marin) et chaleur (40°).
-
- A l'image de l'indigo, le principe
tinctorial du mollusque est un bis-indole isomère, le
6,6-dibromoindigo, associé à des indirubines
bromées.
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- "La légende raconte quHéraclès*, marchant
sur une plage des côtes du Liban,
observa la gueule colorée de violet dun
chien ayant croqué un mollusque. La
découverte de la «pourpre royale» qui
allait faire la réputation et la fortune des
Phéniciens était faite. La Bible témoigne,
à de
- nombreuses reprises, du très
grand luxe de la pourpre".
-
- *
une autre variante concerne Hélène de Troie.
-
- "-1750 : traces archéologiques
d'utilisation de teinture de pourpre en Crète et mentions
de Tell-el-Amarna (-1500-1300)
- -1200 : traces archéologiques
sur la côte cananéenne d'une industrie florissante
de la teinture de pourpre (site de Tel Shikmona)"
-
- "Pendant de nombreux siècles,
les Phéniciens allaient
- en effet récolter Murex brandaris
et Hexaplex trunculus
- jusquà entraîner
leur extinction presque complète
- (on trouve en divers endroits de la
côte du Levant, des
collines de plusieurs mètres dépaisseur
faites de coquilles brisées de ces deux
gastéropodes !) afin den extraire la précieuse
«pourpre de Méditerranée» dont
la couleur unique était un luxe réservé
aux plus hauts dignitaires*" (le nom même des Phéniciens
nous viendrait du grec phoïnix : la pourpre).
-
- *tradition
perpétuée par les Byzantins.
-
- Voici comment s'y prenaient les Phéniciens
pour obtenir la pourpre :
-
- "Ces coquillages, au début
du printemps, durant la période de reproduction et avant
la ponte, étaient recueillis en mer et transportés
sur la rive où ils étaient disposés dans
de grandes cuves. Là, les mollusques étaient écrasés
pour qu'ils libèrent les pigments colorés qu'ils
contenaient. Le liquide obtenu était mélangé
avec du sel marin et, trois jours plus tard, transvasé
dans des cuves de pierre ou de plomb. Au bout d'une dizaine de
jours, la teinture remontait à la surface et était
facilement prélevée. On pouvait obtenir différentes
nuances de pourpre, du rouge au rose, en passant par le violet
plus ou moins intense, en diluant la teinture avec de l'eau de
mer ou en l'exposant aux rayons du soleil."
-
- "+1500-1685 : Guillaume Rondelet
(+ 1566) identifie le "purpura" de Pline comme
étant le murex brandaris. Fabius Columna (+ 1616)
suggère que murex (hexaplex) trunculus a aussi
beaucoup servi à la fabrication de la pourpre.
- William Cole (+ 1681) découvre
que c'est la lumière qui agit sur la glande tinctoriale
du murex (naturellement transparente)."
-
- "Il fallut attendre 1909 pour
que P. Friedlander
isole 1,4 g du colorant à partir de 12 000
Murex, et quil identifie la molécule colorée
principale comme le 6,6-dibromoindigo"
-
- extraits de:
- http://www.pheniciens.com/cites/tyr.htm
- http://www.tekhelet.com/timeline.htm
- http://www.tekhelet.com/pdf/timeline.pdf
- http://www.sb-roscoff.fr/CyCell/Articles/154-
- Meijer.Med%20&%20Sci.pdf.pdf
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- Kermès, Carmin
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- kermes vermilium
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-
- pigment carmin du kermès
-
- On connaît depuis la plus haute
antiquité ce colorant issu de la réduction de deux
insectes de la famille des Kermesidés (Kermesidae, ordre
des Homoptères). Ce sont des cochenilles, qui déposent
leurs ufs sur différentes espèces d'arbres.
Les oeufs sont détachés de l'arbre avant la ponte
puis broyés, parfois bouillis (cochenilles du Mexique).
On mêle le colorant ainsi obtenu, à base d'acide
carminique, à de l'alun. Pour obtenir des teintes entre
le carmin et le vermillon, on mélange avec plus ou moins
de mordant : alun, vinaigre ou citron. Les moines irlandais l'ont
utilisé sur de nombreuses pages du Book of Kells ( Evangiles
ou Evangéliaire de Kells). Les espèces utilisées
sont principalement :
- - Le
kermès des teinturiers ,
graines écarlates, cochenille à carmin (Kermes
vermilio (Planchon, 1864), parfois
appelé coccus vermilio, Kermococcus vermilio). En
Europe, cette cochenille parasite un chêne nain
(50 cm-2m) très commun en Asie occidentale et dans le
sud de l'Europe, le chêne kermès, Quercus coccifera.
- --"On pouvait récolter, par matinée,
environ 1 kg de graines : des femelles pleines doeufs,
de quoi produire 10 à 15 g de pigment pur. On lutilisait
aussi comme astringent sur les plaies et contre la congestion
des yeux jusquau XVIIIe siècle. Selon F. Silvestri,
la Confectio Alkermes (extrait de kermès), à
grand pouvoir et large champ daction était le médicament
le plus prescrit pendant les VIIIe et IXe siècles. Actuellement,
on fabrique encore en Italie lAlkermes, qui nest
autre quune boisson dagrément".
- extrait de :
- http://www.inra.fr/Internet/Hebergement/OPIE-Insectes/pdf/i130-foldi.pdf
- - Le
kermès de l'yeuse (Kermes
ilicis (Linné 1758) ou
Coccus ilicis, Kermococcus vermilis), qui parasite aussi
une fagacée (fagaceae), l'yeuse ou chêne vert, Quercus
ilex L cc (5-20m)
- coccus ilicis sur feuille de chêne des
marais (Quercus palustris)
- - Cochenille de Pologne, Porphyrophora
polonica Linné, 1758, Margarodidé. Dans la
période médiévale, la Pologne est un important
centre de production.
- - Cochenille d'Arménie, Porphyrophora
hameli Brandt, 1833 Margarodidé, attestée dès
le 1er millénaire avant notre ère, dans la peinture
ou l'écriture, parasitant la gnavelle vivace, de la Baltique
à l'Ukraine, en passant par la Turquie et Venise.
- - Cochenille à laque (des
Anciens), Kerria lacca Kerr, 1782 (aussi laccifer
lacca), Lacciferidé. Cette laque est utilisée
depuis plus de 2000 ans en Asie et appelée shellac
ou shellac et on ne sait toujours pas l'imiter
artificiellement. Les plantes hôtes de cette cochenills
sont :
- - le jujubier (Zizyphus mauritiana)
;
- le kussam (Schleichera oleosa) ;
- - le palas (Butea monosperma) ;
- - le ghont (Z.. xyloporus) ;
- - le figuier des pagodes (Ficus religiosa).
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-
"Oh ! venez,
et débattons nos droits, dit l'Eternel. Si vos péchés
sont comme l'écarlate, ils seront blancs comme la neige
; s'ils sont rouges comme le cramoisi, ils deviendront comme
la laine. "
Esaïe 1 : 18
- Si écarlate et cramoisi désignent
ici le même rouge éclatant, le second signifie littéralement
: "ver", en sanscrit "kirmi, kermi",
arabe "kirmiz, qirmiz", appellation que l'Occident
gardera sous la forme "kermes" pour désigner
communément coccus ilicis, après l'avoir
traduit littéralement en latin par "vermilium"
- ou, de manière syncrétique,
"kermes vermilium" au moyen âge. Ce dernier
donnera nos couleurs vermillon et vermeil, tandis que "kirmiz"
donnera carmin et cramoisi.
- Avec la découverte de l'Amérique,
on découvrit les cochenilles du Mexique, d'un bien meilleur
rapport que les cochenilles d'Europe ou d'Asie, ce qui fit régresser
le commerce de ces dernières, à partir de la fin
du XVIe siècle environ :
-
- - La Cochenille du Mexique,
Dactylopius coccus Costa, 1835 ou Coccus cacti
L , vit sur les cactus nopal (Opuntia ficus-indica).
Elle fournit un beau colorant carmin, brillant et très
résistantà l'eau, extrait du jaune doeuf
et de la graisse de la femelle de l'insecte, à l'aide
d'eau ou d'alcool. La femelle desséchée contient
environ 10% d'acide carminique pur (anthraquinone tétrahydroxylée).
les Indiens l'utilisaient pour la teinture des tissus (à
partir de 400 avant notre ère au moins), la poterie, l'alimentation,
la cosmétologie.
-
- "Après la conquête
du Mexique, les Espagnols ont développé lélevage
de ces cochenilles
en lentourant dun grand secret, car ils voulaient
garder le monopole de leur industrie
coloniale, qui leur assurait des revenus
considérables. Il faut près de 70 000 de
ces cochenilles pour obtenir 500 g de colorant.
Cet élevage sest étendue en Europe à
Cadix
et à Malaga et, en 1626, aux îles Canaries où
les nopaleries sont devenus les industries les plus prospères.
Le carmin a été utilisé pour teindre les
robes des cardinaux, ainsi que par des peintres comme Michel
Ange et le Tintoret. La découverte des colorants synthétiques,
vers 1850-1870, a provoqué le déclin de cette production
qui ne se maintient guère, actuellement, quau Pérou.
Mais la demande augmente dannée en année,
pour répondre
aux exigences de la santé publique alimentaire dans le
monde. Le carmin naturel sert, en
particulier, dans lalimentation et en cosmétologie
comme substitut à des dérivés daniline
(de synthèse) et on le retrouve dans les sirops, bonbons,
saucissons, glaces, yaourts, apéritifs, ainsi que dans
les rouges à
lèvres et dentifrices. Dans les laboratoires, il
sert également de colorant en histologie"
extrait
de :
- http://www.inra.fr/Internet/Hebergement/
- OPIE-Insectes/pdf/i130-foldi.pdf
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