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- DATES
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EVENEMENTS |
Vers 550
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- grotte de San Millan,
près d'une inscription lapidaire qui dit : " En
ce site retiré, San Millan, avec la plus grande rigueur,
s'est flagellé le corps, l'assujetissant à son
esprit, pour le tourner uniquement vers Dieu"
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- oratoire de saint-Millan,
construit dans une grotte du VIe s. et contenant le
gisant de San Millan, XIIe
s (pour les 3 détails, cliquer sur l'image, le long du
gisant)
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- Date traditionnelle de la fondation
du monastère de Saint Emilien de la Cuculle par Aemilianus
(San Millán, saint Millan). La vie d'Emilianus nous est
connue par l'évêque Braulio de Saragosse (Zaragoza),
dans sa Vita Sancti Aemiliani, écrite vers 633/636
et qui s'appuie sur des témoignages directs de sa vie.
Celle-ci ne nous parle pas de la fondation d'un monastère
par Emilianus, qui semble avoir été ermite jusqu'au
bout, mais de nombreux témoignages directs, qui ont permis
d'établir la Vita, ou archéologiques, nous laissent
penser qu'un monastère rupestre a bien existé très
tôt, sinon pendant la vie du saint, aussitôt après
en sa mémoire, probablement double, si on pense à
la moniale Potamia, qui a suivi Emilianus depuis le début.
Le propre frère de Braulio, Fronimianus (Fronimiano) a
été abbé du monastère après
Citonatus (Citonato), dont il a recueilli lui-même le témoignage,
lui-même ayant succédé au fondateur, san
Millán. Fronimianus fut donc chargé par Braulio
d'écrire une préface à sa Vita. Braulio
s'est aussi appuyé sur Armentarius, un moine qui le premier
a recueilli les miracles du saint entre 535 et 574. Enfin, il
existe au monastère actuel de San Millan des vestiges
d'une église contemporaine du saint, construite, comme
de nombreuses autres à l'époque, dans la roche,
en des grottes artificielles, ici à deux étages
communiquant par un puits.
- Aemilianus
( San Millán, saint Millan) naît en 473 à
la Rioja, près du village de Berceo, non loin de Nájera.
Il passe sa jeunesse comme berger dans les montagnes de sa région,
jusqu'à ce que, à vingt ans, attiré par
la renommée de l'ermite Félix, il part pour Castelum
Bilibium (Castillo Bilibiense) se faire son élève.
Il retourne ensuite sur son lieu de naissance, près de
Berceo, mais dérangé par l'afflux de gens qui viennent
le visiter, il se retire dans un ermitage des Montagnes Distercios
(Dircetii montis), du nom d'une divinité, Dercetio,
dont le monastère de Suso (du latín sursum,
"au-dessus"), qui est le monastère originel
de San Millan de Cogolla (de cuculla: "cuculle",
"capuche", que les sommets montagneux d'alentour rappellent
) garde un témoignage par un autel votif qui lui est dédicacé.
La description de Braulio peut donner à penser que ce
premier ermitage a pu se situer sur le mont San Lorenzo (2262
m), dans la sierra de la Demanda. La sainteté d'Emilianus
étant parvenue aux oreilles de l'évêque de
Tarazona, Dídimo, ce dernier le fait chercher pour l'ordonner
pasteur de l'église de Vergegio. Cependant, sa charité
excessive dans l'utilisation des biens ecclésiastiques
le fait libérer tôt de ses charges. Il retourne
alors à son ermitage en construisant un oratoire où
il résidera jusqu'à son décès, vivant
en compagnie d'un autre moine, Assellus.
- Aemilianus est mort le 12 novembre
de l'année 574.
- Carte de la province de la Rioja
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- Chapiteaux wisigoths---------------------Plan historique du monastère, qui semble avoir
vécu comme une ancienne ----------------------------------------------laure, sorte d'ermitage cénobitique,
avec église commune et grottes des ----------------------------------------------moines contiguës ou alentour.
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- 664-923
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- Un scriptorium actif :
- 664 : Réalisation de la la
Bible (Biblia) de Quiso
- après 750 : Période
d'occupation musulmane précédant la reconquête
d'Ordoño II : le monastère n'interrompt pas son
activité, au contraire. Il nous reste des manuscrits de
cette époque :
- - une copie (début Xe siècle)
des Commentaires de l'Apocalypse de Beatus de Liebana (fin VIIIe
s.)
- - la chronique de San Millán
- - les écrits de Léovigilde
de Cordoue (IXe s.)
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959 |
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- La basilique est terminée
, oeuvre des maîtres d'oeuvre mozarabes et des dons de
García Sánchez (règne de 925à 970),
roi de Nájera y Pamplona (Pamplune, Navarre). Elle sera
consacrée par Sancho Abarca (Sancho Garcés II de
Navarra 935-970-994), roi de Navarre et comte d'Aragon, et sa
femme, Doña Urraca en 984.
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- 1234
- 5---6
- 1. Façade s'ouvrant sur la chapelle
Sainte Oria, et tour de plan carré du monastère,
typique de l'art dit du repeuplement (repoblación) : Au
fur et à mesure de la Reconquista, il y eut réoccuppation
des terres par les chrétiens et abandon de la part des
Musulmans. Ici, on remarquera surtout les corniches en forme
d'avant-toits caractéristiques, en tuile, et les modillons
à copeaux qui les soutiennent (2). Deux nefs partagent l'église et là
encore, apparaît un trait typique de l'art mozarabe, avec
la fermeture des six arcs outrepassés, en fer à
cheval, plus cintré d'1/3 que l'arc wisigothique. Ces
arcs sont parents de ceux de la mosquée de Cordoue (3, 4). Ils seront d'avantage fermés
ensuite. Voyez que l'église s'ouvre au Nord sur les anciennes
grottes du monastère primitif (4 et 5), comme dans l'art califal. La galerie unique du cloître,
dont les baies s'ouvrent vers le bas de la vallée (voir
aussi photo en exergue), en direction du monastère de
Yuso (voir plus loin) est recouvert d'un tapis (alfombra) de
pierre typiquement mozarabe (6).
- On peut y voir les
sarcophages de pierre des sept infants de Lara (décapités
lors d'une tuerie familiale), fils du noble Gonzalo Bustios et
de leur précepteur Nuño Salido, au centre. Demeurent
aussi trois reines de Navarre, selon l'inscription lapidaire
: "la mère Toda, doña Elvira (épouse
de Sanche le Grand) et doña Jimena, l'épouse de
García el Tembloroso."
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13 juin 964
et
975/977 |
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- Glosas Emilianas
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- Date indiquée par le colophon du folio
172r du codex émilien 46 , manuscrit d'un ensemble de
textes encyclopédiques réalisé à
San Millan (d'où le nom de codex émilien, Codex
Aemilianenses, Aemilianensis, Emilianensis) conservé
à la Real Academia de la Historia de Madrid (cote du manuscrit
: BRAH 46). Ce manuscrit historique, à la fois pour la
langue et la culture espagnoles, a été découvert
par Javier et García Turza. En effet, il est la première
grande encyclopédie hispanique et il renferme les premiers
balbutiements du castillan, langue principale espagnole, avec
un texte mâtiné à la fois :
- - de latin croisé de romance (la langue
vivante du peuple) première écriture romane du
castillan.
- - de romance latinisé (protoromance).
- - de formes intégralement romances.
- Un peu plus tardif est le codex 60 ou Aemilianenses
60, vraisemblablement de 975/977, riches en annotaions, explications
et autres gloses, 145 au total, d'où leur nom de Gloses
Emiliennes (Glosas Emilianenses), avec de nombreuses gloses
castillanes ou basques (euskera).
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1002 |
- Destruction de la basilique
mozarabe par le calife al-Mansûr.
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1000-1035 |
- Restauration et agrandissement de la
basilique consacrée par par Sanche III le Grand en 1030.
Un style roman apparaît dans le prolongement des nefs mozarabes,
consolidées pour tenir à la falaise, mais les éléments
mozarabes sont encore très présents : utilisation
de plâtre, mortier et stucs, comme à Grenade ou
à Cordoue mais . Il impose la règle bénédictine
et offre un reliquaire d'argent pour les reliques de Saint Millan.
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1054 |
- FONDATION DU MONASTERE DE YUSO ( du
latin deorsum, "en-dessous" ), consacré
en 1067, qui intégra de nombreux moines de Suso, attirés
sans doute par le meilleur confort du nouveau monastère,
entièrement reconstruit à la Renaissance
- "En 1054, Don Garcia voulut transporter
les reliques de san Millán à Nájera pour
doter le monastère de Santa Maria la Real qu'il venait
de fonder. Cent soixante ans plus tard, le moine Fernando, dans
sa Translatio Sancti Aaemiliani, rapporte les faits. Le
reliquaire quitta Suso en procession. Dans la vallée,
où se trouve le monastère de Yuso, le reliquaire
se dressa telle une pierre immobile. Puis les hommes du roi durent
faire face à la résistance armée de la population.
Autre version, selon la Chronique de Nájera, le reliquaire
fut placé dans un char tiré par des bufs
qui, une fois dans la vallée, refusèrent d'avancer.
Don García, se pliant à la volonté divine,
fit construire, en cet endroit, le monastère de Yuso."
extrait de : http://fr.wikipedia.org/wiki/San_Mill%C3%A1n_de_la_Cogolla
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vers
1067-1070 |
- YUSO : Fabrication du coffre
reliquaire de saint Emilien (1), puis, vers 1095
celui de Felix de Bilibio, son maître (3), tous
deux en bois et métal ,décorés de plaques
d'ivoire. Le coffre de saint Emilien qu'on peut voir aujourd'hui
est une très belle copie de 1944 (Madrid) mais décoré
des originaux en ivoire, où figurent des scènes
de la vie du saint-(2). L'iconographie médiévale est très
importante rappelons le, pour les fidèles, qui sont en
grande majorité analphabètes. Le livre d'images
se veut donc didactique et ici, la leçon est exposée
en trois temps et s'adresse à tous :
- - en haut, une illustration de la scène
rapportée
- - en bas, son développement
- - autour, le texte latin explicatif
- 1 -----2----3
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XIIe |
SUSO : Création du cénotaphe
massif de 2200 kg, en albâtre noir, sépulcre sculpté
en forme de gisant dans la plus grande des grottes wisigothes
(voir image plus haut). Au pied du tombeau sont sculptés
plusieurs représentations d'hommes ou de femmes liés
à la vie Emilien : Braulio et Potamia, entre autres.
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XIIIe |
- SUSO : Le poète
Gonzalo de Berceo termine ses jours comme moine
au monastère et écrit un poème sur sainte
Oria, "los Milagros de Nuestra Señora": les
Miracles de Notre Dame, qu'il aurait écrit dans un portique
à l'entrée du monastère, appelé "portaleio
de Gonzalo de Berceo" :
- vue du portaleio, espèce d'atrium
à l'arrière-plan, à l'entrée du monastère,
depuis la galerie du cloître.
- Ce texte est un des tout premiers témoins
de la littérature castillane et d'un auteur espagnol qui
signe ses oeuvres.
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- Monastère de Yuso ----
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1500 |
- L'édifice
roman est complètement détruit pour laisser place
à des bâtiments monastiques beaucoup plus importants,
en particulier en hauteur. C'est l'oeuvre de l'abbé Miguel
de Alzaga, appelée parfois "Escorial (Escurial
) de La Rioja".
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1504-1540 |
Edification de l'église,
avec coupole à lanterne. |
vers 1554 |
- Construction de la
porte de style plateresque* , par l'Italien Andrés de
Rodi.
* plateresco, style d'ornementation espagnol qui évoque
le travail fin de l'orfèvrerie (platería).
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vers 1572 |
- Elévation du
cloître connu sous les noms de cloître de Saint Augustin
: "Claustro de San Agustín", cloître des
Chanoines : "Claustro de los Canónigos" ou "Patio
de la Luna ". Dans le détail, vous apprécierez
les multiples clefs de voûtes décorées.
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1657 |
- Le grand retable de
l'église est créé, décorée
de huit tableaux de Juan Rizzi.
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1662 |
Date de construction
du cloître supérieur, de facture classique, dit
cloître de San Millan, selon l'inscription qui y a été
trouvée : "Spinosa faciebat 1662"
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1665 |
La bibliohèque,
aux plus de 10000 ouvrages, demeure sans éclairage électrique
et meublée fin XVIIIe.
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1697 |
- Construction de l'escalier royal (Escalera real), surmonté
d'une coupole :
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1760 |
- Le plafond de la sacristie
du XVIe s. est peint en style roccoco
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1835 |
- Les bénédictins
quittent le monastère : "la desamortización", bien sûr, et ce sont les chanoines
Augustiniens qui occuperont à nouveau l'abbaye à
compter de 1878.
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