ENCYCLOPEDIE -DE--LA--LANGUE -FRANCAISE
 

-ABBAYE

Vue du monastère de Suso.

-ESPAGNE

Vue du monastère de Yuso.

-

 
ABBAYE
 
-- San Millan de la Cogolla
Monastères de Suso et de Yuso
 

-
-Une étape sur le chemin de Compostelle
déclarée patrimoine de l'humanité par l'UNESCO
le 4 décembre 1997



 
DATES

  EVENEMENTS

 

Vers 550


grotte de San Millan, près d'une inscription lapidaire qui dit : " En ce site retiré, San Millan, avec la plus grande rigueur, s'est flagellé le corps, l'assujetissant à son esprit, pour le tourner uniquement vers Dieu"

oratoire de saint-Millan, construit dans une grotte du VIe s. et contenant le gisant de San Millan, XIIe s (pour les 3 détails, cliquer sur l'image, le long du gisant)

Date traditionnelle de la fondation du monastère de Saint Emilien de la Cuculle par Aemilianus (San Millán, saint Millan). La vie d'Emilianus nous est connue par l'évêque Braulio de Saragosse (Zaragoza), dans sa Vita Sancti Aemiliani, écrite vers 633/636 et qui s'appuie sur des témoignages directs de sa vie. Celle-ci ne nous parle pas de la fondation d'un monastère par Emilianus, qui semble avoir été ermite jusqu'au bout, mais de nombreux témoignages directs, qui ont permis d'établir la Vita, ou archéologiques, nous laissent penser qu'un monastère rupestre a bien existé très tôt, sinon pendant la vie du saint, aussitôt après en sa mémoire, probablement double, si on pense à la moniale Potamia, qui a suivi Emilianus depuis le début. Le propre frère de Braulio, Fronimianus (Fronimiano) a été abbé du monastère après Citonatus (Citonato), dont il a recueilli lui-même le témoignage, lui-même ayant succédé au fondateur, san Millán. Fronimianus fut donc chargé par Braulio d'écrire une préface à sa Vita. Braulio s'est aussi appuyé sur Armentarius, un moine qui le premier a recueilli les miracles du saint entre 535 et 574. Enfin, il existe au monastère actuel de San Millan des vestiges d'une église contemporaine du saint, construite, comme de nombreuses autres à l'époque, dans la roche, en des grottes artificielles, ici à deux étages communiquant par un puits.

Aemilianus ( San Millán, saint Millan) naît en 473 à la Rioja, près du village de Berceo, non loin de Nájera. Il passe sa jeunesse comme berger dans les montagnes de sa région, jusqu'à ce que, à vingt ans, attiré par la renommée de l'ermite Félix, il part pour Castelum Bilibium (Castillo Bilibiense) se faire son élève. Il retourne ensuite sur son lieu de naissance, près de Berceo, mais dérangé par l'afflux de gens qui viennent le visiter, il se retire dans un ermitage des Montagnes Distercios (Dircetii montis), du nom d'une divinité, Dercetio, dont le monastère de Suso (du latín sursum, "au-dessus"), qui est le monastère originel de San Millan de Cogolla (de cuculla: "cuculle", "capuche", que les sommets montagneux d'alentour rappellent ) garde un témoignage par un autel votif qui lui est dédicacé. La description de Braulio peut donner à penser que ce premier ermitage a pu se situer sur le mont San Lorenzo (2262 m), dans la sierra de la Demanda. La sainteté d'Emilianus étant parvenue aux oreilles de l'évêque de Tarazona, Dídimo, ce dernier le fait chercher pour l'ordonner pasteur de l'église de Vergegio. Cependant, sa charité excessive dans l'utilisation des biens ecclésiastiques le fait libérer tôt de ses charges. Il retourne alors à son ermitage en construisant un oratoire où il résidera jusqu'à son décès, vivant en compagnie d'un autre moine, Assellus.
Aemilianus est mort le 12 novembre de l'année 574.

Carte de la province de la Rioja

 

    _________
    Chapiteaux wisigoths---------------------Plan historique du monastère, qui semble avoir vécu comme une ancienne ----------------------------------------------laure, sorte d'ermitage cénobitique, avec église commune et grottes des ----------------------------------------------moines contiguës ou alentour.

 
 664-923

Un scriptorium actif :
664 : Réalisation de la la Bible (Biblia) de Quiso
après 750 : Période d'occupation musulmane précédant la reconquête d'Ordoño II : le monastère n'interrompt pas son activité, au contraire. Il nous reste des manuscrits de cette époque :
- une copie (début Xe siècle) des Commentaires de l'Apocalypse de Beatus de Liebana (fin VIIIe s.)
- la chronique de San Millán
- les écrits de Léovigilde de Cordoue (IXe s.)

 959
 
La basilique est terminée , oeuvre des maîtres d'oeuvre mozarabes et des dons de García Sánchez (règne de 925à 970), roi de Nájera y Pamplona (Pamplune, Navarre). Elle sera consacrée par Sancho Abarca (Sancho Garcés II de Navarra 935-970-994), roi de Navarre et comte d'Aragon, et sa femme, Doña Urraca en 984.

 
1234
5---6

1. Façade s'ouvrant sur la chapelle Sainte Oria, et tour de plan carré du monastère, typique de l'art dit du repeuplement (repoblación) : Au fur et à mesure de la Reconquista, il y eut réoccuppation des terres par les chrétiens et abandon de la part des Musulmans. Ici, on remarquera surtout les corniches en forme d'avant-toits caractéristiques, en tuile, et les modillons à copeaux qui les soutiennent (2). Deux nefs partagent l'église et là encore, apparaît un trait typique de l'art mozarabe, avec la fermeture des six arcs outrepassés, en fer à cheval, plus cintré d'1/3 que l'arc wisigothique. Ces arcs sont parents de ceux de la mosquée de Cordoue (3, 4). Ils seront d'avantage fermés ensuite. Voyez que l'église s'ouvre au Nord sur les anciennes grottes du monastère primitif (4 et 5), comme dans l'art califal. La galerie unique du cloître, dont les baies s'ouvrent vers le bas de la vallée (voir aussi photo en exergue), en direction du monastère de Yuso (voir plus loin) est recouvert d'un tapis (alfombra) de pierre typiquement mozarabe (6).
On peut y voir les sarcophages de pierre des sept infants de Lara (décapités lors d'une tuerie familiale), fils du noble Gonzalo Bustios et de leur précepteur Nuño Salido, au centre. Demeurent aussi trois reines de Navarre, selon l'inscription lapidaire : "la mère Toda, doña Elvira (épouse de Sanche le Grand) et doña Jimena, l'épouse de García el Tembloroso."

13 juin 964

et

975/977
 
Glosas Emilianas
 
Date indiquée par le colophon du folio 172r du codex émilien 46 , manuscrit d'un ensemble de textes encyclopédiques réalisé à San Millan (d'où le nom de codex émilien, Codex Aemilianenses, Aemilianensis, Emilianensis) conservé à la Real Academia de la Historia de Madrid (cote du manuscrit : BRAH 46). Ce manuscrit historique, à la fois pour la langue et la culture espagnoles, a été découvert par Javier et García Turza. En effet, il est la première grande encyclopédie hispanique et il renferme les premiers balbutiements du castillan, langue principale espagnole, avec un texte mâtiné à la fois :
- de latin croisé de romance (la langue vivante du peuple) première écriture romane du castillan.
- de romance latinisé (protoromance).
- de formes intégralement romances.

Un peu plus tardif est le codex 60 ou Aemilianenses 60, vraisemblablement de 975/977, riches en annotaions, explications et autres gloses, 145 au total, d'où leur nom de Gloses Emiliennes (Glosas Emilianenses), avec de nombreuses gloses castillanes ou basques (euskera).

 1002
 Destruction de la basilique mozarabe par le calife al-Mansûr.

 1000-1035
 Restauration et agrandissement de la basilique consacrée par par Sanche III le Grand en 1030. Un style roman apparaît dans le prolongement des nefs mozarabes, consolidées pour tenir à la falaise, mais les éléments mozarabes sont encore très présents : utilisation de plâtre, mortier et stucs, comme à Grenade ou à Cordoue mais . Il impose la règle bénédictine et offre un reliquaire d'argent pour les reliques de Saint Millan.

 1054
FONDATION DU MONASTERE DE YUSO ( du latin deorsum, "en-dessous" ), consacré en 1067, qui intégra de nombreux moines de Suso, attirés sans doute par le meilleur confort du nouveau monastère, entièrement reconstruit à la Renaissance

 "En 1054, Don Garcia voulut transporter les reliques de san Millán à Nájera pour doter le monastère de Santa Maria la Real qu'il venait de fonder. Cent soixante ans plus tard, le moine Fernando, dans sa Translatio Sancti Aaemiliani, rapporte les faits. Le reliquaire quitta Suso en procession. Dans la vallée, où se trouve le monastère de Yuso, le reliquaire se dressa telle une pierre immobile. Puis les hommes du roi durent faire face à la résistance armée de la population. Autre version, selon la Chronique de Nájera, le reliquaire fut placé dans un char tiré par des bœufs qui, une fois dans la vallée, refusèrent d'avancer. Don García, se pliant à la volonté divine, fit construire, en cet endroit, le monastère de Yuso."

extrait de : http://fr.wikipedia.org/wiki/San_Mill%C3%A1n_de_la_Cogolla


  vers 1067-1070
 YUSO : Fabrication du coffre reliquaire de saint Emilien (1), puis, vers 1095 celui de Felix de Bilibio, son maître (3), tous deux en bois et métal ,décorés de plaques d'ivoire. Le coffre de saint Emilien qu'on peut voir aujourd'hui est une très belle copie de 1944 (Madrid) mais décoré des originaux en ivoire, où figurent des scènes de la vie du saint-(2). L'iconographie médiévale est très importante rappelons le, pour les fidèles, qui sont en grande majorité analphabètes. Le livre d'images se veut donc didactique et ici, la leçon est exposée en trois temps et s'adresse à tous :
- en haut, une illustration de la scène rapportée
- en bas, son développement
- autour, le texte latin explicatif

1 -----2----3

  XIIe

 SUSO : Création du cénotaphe massif de 2200 kg, en albâtre noir, sépulcre sculpté en forme de gisant dans la plus grande des grottes wisigothes (voir image plus haut). Au pied du tombeau sont sculptés plusieurs représentations d'hommes ou de femmes liés à la vie Emilien : Braulio et Potamia, entre autres.


   XIIIe
  SUSO : Le poète Gonzalo de Berceo termine ses jours comme moine au monastère et écrit un poème sur sainte Oria, "los Milagros de Nuestra Señora": les Miracles de Notre Dame, qu'il aurait écrit dans un portique à l'entrée du monastère, appelé "portaleio de Gonzalo de Berceo" :
vue du portaleio, espèce d'atrium à l'arrière-plan, à l'entrée du monastère, depuis la galerie du cloître.

Ce texte est un des tout premiers témoins de la littérature castillane et d'un auteur espagnol qui signe ses oeuvres.

Monastère de Yuso ----

   1500
  L'édifice roman est complètement détruit pour laisser place à des bâtiments monastiques beaucoup plus importants, en particulier en hauteur. C'est l'oeuvre de l'abbé Miguel de Alzaga, appelée parfois "Escorial (Escurial ) de La Rioja".

 1504-1540
 Edification de l'église, avec coupole à lanterne.

vers 1554
  Construction de la porte de style plateresque* , par l'Italien Andrés de Rodi.

* plateresco, style d'ornementation espagnol qui évoque le travail fin de l'orfèvrerie (platería).

 vers 1572
 Elévation du cloître connu sous les noms de cloître de Saint Augustin : "Claustro de San Agustín", cloître des Chanoines : "Claustro de los Canónigos" ou "Patio de la Luna ". Dans le détail, vous apprécierez les multiples clefs de voûtes décorées.

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1657
  Le grand retable de l'église est créé, décorée de huit tableaux de Juan Rizzi.

  1662

 Date de construction du cloître supérieur, de facture classique, dit cloître de San Millan, selon l'inscription qui y a été trouvée : "Spinosa faciebat 1662"

 1665

 La bibliohèque, aux plus de 10000 ouvrages, demeure sans éclairage électrique et meublée fin XVIIIe.


 1697
 Construction de l'escalier royal (Escalera real), surmonté d'une coupole :


 1760
  Le plafond de la sacristie du XVIe s. est peint en style roccoco

 1835
 Les bénédictins quittent le monastère : "la desamortización", bien sûr, et ce sont les chanoines Augustiniens qui occuperont à nouveau l'abbaye à compter de 1878.


 
Sources :

TEXTES :
 
 
http://66.249.93.104/search?q=cache:f5CfYlCt_5gJ:www.monasteriodeyuso.org/
http://www.vallenajerilla.com/berceo/braulio/braulio.htm
http://www.vallenajerilla.com/berceo/alonsoavila/visigodosromanos.htm
http://www.ugr.es/~ri/anteriores/dial09/33-9.htm
http://66.249.93.104/search?q=cache:N58vjjJu-AYJ:www.geocities.com/urunuela4/monasterios/suso.htm+suso+monasterio&hl=fr
http://www.geocities.com/urunuela26/millan/cenobio.htm
 
IMAGES :
 
http://www.argentour.com/mapas/lariojamap.html (carte province La Rioja)
http://www.jorgetutor.com/spain/larioja/larioja1/larioja1.htm (abbaye Yuso, vue )
http://www.pbase.com/wroebruck/san_milln_de_la_cogolla (abbaye yuso)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Image:S_Millan_Cogolla_Suso_int%C3%A9.jpg (église Suso)
http://www.arquivoltas.com/17-La%20Rioja/01-SanMillan.htm (Suso)
http://www.zadorspain.org/Menu/Espana_de_la_A_a_laZ/Espana_S/Monasterio_de_Yuso_San_Millan_ (cloître abbaye yuso pm)
http://personal.telefonica.terra.es/web/hinojardecervera/images/RIOJA02.JPG (cloitre Yuso)
http://www.geocities.com/urunuela24/joaquinpena/sepulcro1.jpg (cénotaphe)
http://www.parador.es/castellano/revista/06/PA06Paseo.pdf (moine lecteur)
http://cvc.cervantes.es/ (chapiteaux wisigoths, gisant)
http://cvc.cervantes.es/actcult/camino_santiago/cuarta_etapa/san_millan/marfiles.htm (sarcophage et ivoires)
http://www.1romanico.com/004/images/fotos/00007082.jpg (plan roman de Suso)
http://kiem.culture-routes.lu/uploaded_files/infos/ar/00000112/0000000385/0000000385_1.jpg (gloses emiliennes)
http://www.geocities.com/urunuela14/glosas/codice_46.htm (initiale codex emilianense 46)
http://www.proel.org/mundo/espanol.htm (fol 72 codex emilianense 60)
http://www.vallenajerilla.com/berceo/silvaverastegui/talleremilianense.htm (enluminures codex emilianense 60)
http://www.sol.com/images/CA%20La%20Rioja/Suso.jpg
http://www.travelthewondersofspain.com/Monasterio-de-Suso-Lg.jpg
http://www.geocities.com/urunuela26/millan/cenobio.htm (grotte)
http://cvc.cervantes.es/actcult/camino_santiago/cuarta_etapa/san_millan/ (cloître suso)
http://www.monasteriodeyuso.org (livre, cloître supérieur)
http://www.caminodelalengua.com/fotos/sanmillan01_450.JPG (bibliothèque yuso)
 
 
 
 

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