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Les manuscrits, suite : Le Cathac de Saint Columba (Cathac psalter)
ENCYCLOPEDIE -DE--LA--LANGUE -FRANCAISE ABBAYE ---------Art Mérovingien
- diminuendo
- très esthétique du Cathach
-Enluminure, 5e partie LE CATHACH de Columba
Les manuscrits, suite : Le Cathac de Saint Columba (Cathac psalter)
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Folio avec guilloche et diminuendo |
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- Le Cathach est le manuscrit irlandais enluminé le plus vieux que l'on connaisse. Il contient des Psaumes, du chapitre 33, verset 10 au chapitre 105, verset 13, dans une version de la Vulgate, accompagné de titres et de commentaires, avant ou en-tête de chacun d'eux. Cet ouvrage est traditionnellement attribué à Saint Columba considéré comme une copie qu'il aurait fait la nuit, en hâte, par une lumière miraculeuse, d'un Psautier que lui aurait prêté Saint Finnian de Moville, son maître. Ayant emprunté le livre, Columba décida d'en faire une copie, travaillant pour cela la nuit, secrètement. Finnian, qui avait entendu parler de cela, réclama la copie à Columban, sous prétexte qu'il était le propriétaire de l'original. Columba refusa et c'est Diarmid (Diarmait) Mac Cerbhaill, le Roi de Meath, qui fut réclamé pour arbitre.On décida alors que, comme chaque veau appartient à une vache, chaque copie d'un livre appartient au propriétaire de l'original (le copyright ne date pas d'hier, n'est-ce pas?), en l'occurrence Finnian. Columba trouva la sentence injuste et l'exprima. Un peu plus tard, un autre débat eut lieu où le roi lui-même fut pris à parti, sur une question d'immunité monastique. Le désaccord de Colmcille avec le verdict a abouti, vers 561, à la bataille de Culdreimhe (Cul Dremhne, Comté de Sligo), pour laquelle le roi lui-même dut en appeler à l'ensemble de sa tribu et de ses partisans et par laquelle il fut défait. Après ce conflit, le psaume de Columba réintégra les mains des O'Donnells (clan auquel appartenait Columba) et Columba choisit alors l'exil volontaire. Colmcille, se repentant de ce carnage, se bannit lui-même de son monastère de Colmcille Derry et partit pour l'abbaye d'Iona en Ecosse, vers 563, d'où il christianisa la Grande-Bretagne.
- Tous ces évènements tournent bien autour de la fin du VIe et le début du VIIe siècle, mais la critique moderne a jeté des doutes sur la paternité de Columba aussi bien que sur la datation.
- Entre 1062 et 1098 un "cumdach" spécial (lieu saint) a été fait institué pour ce document et le manuscrit a été nommé "Cathach"ou "Battler"(de battle, bataille), à cause de la coutume consistant à le porter dans la main droite, trois fois autour du champ de bataille, tel un talisman. Il a été emporté en France en 1691 et rendu à Monsieur Neal O'Donel, Newport, Compagnie Mayo, en 1802. Le manuscrit a été découvert en 1813 où le cumdach a été ouvert par monsieur William Betham. Il a été déposé à l'Académie Royale Irlandaise de Dublin par monsieur Richard O'Donel en 1843, et appelé Codex Usserianus Primus.
- * Ne pas confondre avec son homonyme célèbre, saint comme lui, grand réformateur, né vingt ans plus tôt et fondateur de l'abbaye d'Iona... où notre Columba finit par aterrir .
- Deux des particularités particulières de la décoration irlandaise (les rangées de points rouges autour de diverses formes, d'origine Copte, et la tête du dragon) apparaissent dans le Cathach. On pense de plus en plus (comme Westwood) à une production purement indigène (Lindisfarne?), faisant une famille avec les productions typiquement celtiques de Durham, de Lindisfarne ou de Durrow, et de moins en moins (comme le pensait Fleury) à une origine gallo-romaine.
- Le manuscrit présente deux formes décoratives qui deviendront la base de la décoration de manuscrits insulaires celtiques. D'abord, les décorations des initiales qui modifient, altèrent réellement leur forme, ainsi que la diminution des lettres au commencement d'une section, dans laquelle la grande initiale est suivie par des lettres qui deviennent successivement plus petites de correspondre à la taille du texte : ce procédé est appelé "diminuendo". Comme Nordenfalk les décrit, les initiales "sont conçues comme des formes élastiques, se dilatant et se contractant par des pulsations rythmiques.
- Les initiales des artistes Insulaires indiquent la nette conception autochtone, puisée dans l'imaginaire irlandais depuis l'antiquité tardive. (Nordenfalk) Les enluminures se font ici autour de 60 initiales, en tête de chaque Psaume. Les décorations incluent la trompette, la spirale et des formes de "guilloche". (Une forme de guilloche est "une forme comprenant au moins deux lignes courbées et entrelacées, formant une série d'espaces au milieu d'elles) : La queue de Q initial, par exemple, se transforme dans un poisson, voir illustraion en en-tête. D'autres initiales ont des ornements qui rendent abstraitement des têtes d'oiseau (voir illustration en en-tête).
- Saint Columba* - Repères biographiques
- Saint Columba (Colmcille, Columcille, Colum Cille), est né le 7 décembre, vers 521 ans de notre ère. à Fedhlimidh et Eithne du clan Ui Neill (O'Donnells) à Gartan (Donegal). Jeune homme, Columba s'intéresse à l'Eglise, et rejoint le monastère de Moville et ordonné diacre par Finnian. Après avoir étudié avec un barde appelé Gemman, Columba est ordonné prêtre par Etchen, l'évêque de Clonfad. Columba entre alors au monastère de Mobhi Clarainech et quand la maladie le force à s'éloigner de ce monastère, Columba va au nord fonder le monastère de Derry (vers 550). La tradition place l'épisode du Cathach (voir chapitre précédent) après la fondation de plusieurs autres monastères. La tradition veut que Molaisi de Devenish, le père spirituel de Columba, lui a ordonné alors d'emmener avec lui le même nombre d'âmes à Christ que celui dont il avait avait causé la mort en guerroyant. Alors, en 563, Columba va à Iona (Pentecôte, 12 mai 563) avec 12 disciples et fonde un nouveau monastère :
- Abbaye bénédictine d'Iona (Irlande), XIIIe s
- Après la fondation d'encore plusieurs monastères, confondant les druides locaux, il participe à une autre bataille (cette fois contre saint Comgall à qui il arrache l'église de Colethem.
- Columba meurt le 9 juin 597.
- * Ne pas confondre avec son homonyme célèbre, grand réformateur et évangélisateur du continent, né vingt ans plus tôt.
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