ENCYCLOPEDIE -DE--LA--LANGUE -FRANCAISE

-ABBAYE
 
 
-LES ARTS
AU TEMPS
DES CAROLINGIENS
 
 
-ARCHITECTURE
.
 
Fulda, Saint-Gall


   
 Reconstitution de l'abbatiale
carolingienne de Saint-Gall,
vers 816
 Fulda, église Saint-Michel, chapiteau carolingien, vers 820, comparable à ceux des abbatiales de Saint-Germain d'Auxerre ou de Corvey.

 

Fulda
Saint-Gall

 
Fulda
 
    abbaye carolingienne de Fulda (791 -802)

 
En terme d'architecture, la basilique de Fulda (791-819) ne participe pas, comme Centula et, dans une moindre mesure, Saint-Denis, aux mutations qui se produisent sous les Carolingiens. Peut-être y a t-il a cela une raison historique, qui est que la région de Fulda fut une des premières à reconnaître le pape et parmi les toutes premières à avoir été évangélisées, ce qui donne à penser que Rome y avait beaucoup d'influence.
 
"C’est more romano que le moine Ratgar, architecte devenu abbé de son monastère, construit l’abbatiale de Fulda (Allemagne, Hesse). Cela voulait dire que cette grande église – qui avait presque les dimensions d’une cathédrale gothique – était orientée à l’envers, c’est-à-dire " occidentée ", comme la plupart des basiliques romaines. C’est encore more romano et non more prioris (à la façon habituelle) que son successeur Eigil disposera, après avoir tenu conseil avec ses moines, le cloître de l’abbaye dans l’axe de l’édifice et non contre le flanc sud comme le voulait le schéma habituel, tel qu’il apparaît sur le plan de Saint-Gall. L’auteur en est sans aucun doute un clerc et non un architector , car les données liturgiques et pratiques sont suivies à la lettre, alors que les murs sont indiqués par un simple trait, l’emplacement des portes par un léger interstice."
extrait de : www.freeflights.net/girgols/Museum/Architecte.htm
(Allemagne, Hesse) sculptés vers 820
 
C'est encore more romano, pour paraphraser l'extrait que nous venons de citer, que l' abbatiale ne possède pas de westwerk. L'église carolingienne ne possède pas les deux tours, en effet, dont l'abside orientale sera flanquée entre 937 et 948. Pour finir, précisons que le transept a précisément la même taille que celui de Saint-Pierre-hors-les-murs (77 m).

Saint-Gall
 

 

coupe longitudinale de l'abbatiale carolingienne de Saint-Gall, vers 816

 
 

C'est l'abbé Gozbert (816-836) qui entreprend la construction de la nouvelle abbaye vers 830, sur la base du fameux plan dit de Saint-Gall que lui envoie son ami Heito (+836) abbé de Reichenau de 806 à 823 et évêque de Bâle de 802 à 823. Ce plan est étudié dans un chapitre à part en tant que modèle et comme base de départ pour explorer les structures de l'abbaye : voir plan de Saint-Gall
 
"L'abbatiale dessinée sur le plan de Saint-Gall est une basilique à transept unique et deux chevets confrontés. Le chevet oriental, plus important du point de vue liturgique, comprend un chœur quadrangulaire et une abside. Plus bas, le couloir de la crypte (dédiée à saint Gall) épouse le rectangle du chœur. La plate-forme du chœur, avec l'autel de la Vierge et de saint Gall, est fortement surélevée par rapport à la crypte. Des autels dédiés à saint Paul, saint Benoît et saint Colomban ont été aussi logés dans cette partie de l'église. L'abside occidentale a été dédiée à saint Pierre.
 
Précédant l'auteur du plan de Saint-Gall, les architectes de Saint-Denis, de Saint-Maurice d'Agaune, de Fulda et de Cologne ont déjà réalisé l'idée de placer deux absides aux deux extrémités de la nef. Une abside occidentale, située à l'opposé du chœur principal, avait une fonction semblable à celle du westwerk. Elle mettait en valeur le culte célébré dans la partie occidentale de l'église et la transformait en un sanctuaire à part entière. La bipolarité de l'édifice était appelée à rester, sous cette forme, un thème architectural majeur en Lotharingie et dans les pays germaniques jusqu'à la fin de l'époque romane. Elle a eu beaucoup moins de succès dans la partie occidentale de l'empire où, à l'exception de la vallée du Rhône et du Midi, la tour-porche et la façade à deux tours ont été des solutions beaucoup plus courantes."
 

Sources

Extrait de :"L'art du Haut Moyen-Age" de Piotr Skubiszewski, Pochothèque, édition de la Librairie Générale Française, 1998
 
 

 

 

 

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