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-document annexe : E.S.B, mesures préventives---- -----------
Vous avez dit ESB ? Vache folle ? ou Creutzfel-Jacob ?- Article du journal Le Monde daté du 08 février 2000 intitulé :
De nouvelles mesures préventives pour les abats bovins
Mis à jour le lundi 7 février 2000
UN PROJET d'arrêté transmis pour avis par la direction générale de
l'alimentation à l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments
prévoit de nouvelles mesures visant à prévenir la transmission à
l'homme, par voie alimentaire, de l'agent de l'encéphalopathie
spongiforme bovine (ESB). Ce texte, qui devrait prochainement entrer
en vigueur, étend à tous les bovins nés avant le 1er mars 1998 les
dispositions concernant l'exclusion de la chaîne alimentaire de
certains abats bovins (thymus, rate et intestins) réunis sous la
dénomination « matériels à risque spécifiés » (MRS). Considérés
comme potentiellement infectieux, ces abats devront à l'avenir être
prélevés et détruits. Une telle mesure, souhaitée par la direction
générale de la santé, ainsi que par le comité des experts français des
maladies à prion, présidé par le docteur Dominique Dormont, vient
compléter un ensemble de dispositions préventives. C'est ainsi que,
depuis juillet 1996, le crâne, l'encéphale et la moelle épinière de tous
les bovins âgés de plus de six mois sont systématiquement prélevés
et détruits après l'abattage.Jusqu'à présent, seuls les animaux nés avant le 1er janvier 1991
étaient concernés par l'exclusion et la destruction des MRS. C'est la
progression en France des cas d'ESB dits « naïfs », concernant des
animaux nés après l'interdiction des farines animales de viandes et
d'os dans l'alimentation des bovins, qui a conduit les autorités
sanitaires à étendre cette mesure à tous les animaux nés avant le
1er mars 1998, date à laquelle a été imposée en France un nouveau
procédé de fabrication de ces farines permettant la destruction de
l'agent infectieux de l'ESB.LES RISQUES DU « JONCHAGE » Interrogé sur cette question par
la direction générale de l'alimentation, le comité Dormont avait rendu
un avis daté du 30 juin 1999 dans lequel il tenait cette mesure pour
« logique ». Ce comité précisait que le retrait et la destruction d'une
seule partie de l'intestin des bovins (l'« iléon distal ») ne semblaient
pas une mesure de prévention suffisante, divers tissus susceptibles
d'être infectieux étant situés à plusieurs niveaux du tube digestif des
bovins.Au total, on estime à plusieurs dizaines de milliers de tonnes le poids
des abats qui devront chaque année être conduits, pour destruction,
aux entreprises d'équarrissage. D'autres mesures préventives sont
actuellement à l'étude. Plusieurs experts s'inquiètent des risques
inhérents à la technique dite du « jonchage », mise en oeuvre dans les
abattoirs. Ce procédé très répandu consiste schématiquement, après
avoir pratiqué un orifice crânien au moyen d'un pistolet, à introduire
une lame flexible dans le cerveau de l'animal afin de détruire au plus
vite les terminaisons nerveuses et prévenir ainsi les risques d'accident
pour le personnel. Or cette technique présente l'inconvénient
d'introduire dans la circulation sanguine des fragments de tissus
nerveux dont on sait qu'ils peuvent, chez les animaux en phase
d'incubation de la maladie, être hautement infectieux. La question
demeure, enfin, de l'interdiction totale de l'usage des farines de viande
et d'os, qui sont actuellement encore utilisées dans l'alimentation des
volailles et des porcs, avec tous les risques de contaminations
croisées que cela comporte.J.-Y.
Le Monde daté du mardi 8 février 2000