ENCYCLOPEDIE -DE--LA--LANGUE -FRANCAISE
- LETTRE A
 
Philosophie à Sport
Sciences : Physique
 
Bombe A
4e partie
 

 
Il s'agissait alors de trouver un élément qui serait capable de servir à la création d'une arme qui utiliserait l'énergie gigantesque (selon la Relativité) libérée par la fission nucléaire. Celui-ci devait répondre à deux critères : la facilité de production et la quantité de production. Deux voies se dessinèrent pour l'obtention d'un tel élément. Celle de l'uranium, d'abord. Niels Bohr a calculé qu'une seule variété (isotope) de l'uranium peut "fissionner", l'uranium 235. Mais celui-ci est rare : il faut le séparer du reste de l'uranium. L'obstacle paraît alors infranchissable. Celle du plutonium, ensuite, élément récemment découvert (car inexistant dans la nature), il vient d'être obtenu en bombardant de l'uranium. Mais le problème à celui-ci est aussi sa
rareté : il faudrait le produire en quantité suffisante.

Toutefois, tous les éléments théoriques pour l'affirmation d'une réaction en chaîne avaient été observés. En fait, dès mars 1941, on avait écrit : "La première vérification de la théorie nous a donné une réponse totalement positive ; de ce fait, l'ensemble du projet paraît réalisable, à la condition que les problèmes techniques de séparation isotopique soient résolus d'une façon satisfaisante […]." Le dernier obstacle était la production en suffisance d'un matériau fissile.

Phase n°2 : La première réaction en chaîne


Après avoir observé les preuves d'une telle réaction, il fallait la produire. L'expérience décisive intervient le 2 décembre 1942. A Chicago, Fermi construit la première pile atomique du monde qui produit de l'énergie grâce à la réaction en chaîne : il s'agit de
la première réaction en chaîne. Celle-ci a permis la production d'un demi-watt d'énergie, ce qui très peu ! Mais la possibilité est démontrée expérimentalement : la Bombe n'est plus un rêve.

Bien évidemment, la réussite capitale donna une impulsion décisive à la réalisation du Projet Manhattan.

Néanmoins, subsistait toujours le problème de la production de matériau fissile. A cet effet, il fallait construire des usines permettant, d'une part, la séparation de l'uranium 235 hors de l'uranium ; et, d'autre part, la " création " de plutonium à partir de ce même uranium. Il fallait réussir à produire une quantité suffisante d'uranium et de plutonium. On construisit donc deux énormes complexes industriels :

L'un à Oak Ridge, dans le Tennessee, pour la production d'uranium 235. On y construisit des énormes filtres dans lesquels seul le petit uranium 235 pouvait passer (diffusion gazeuse).

Plusieurs hectares de "filtres", à Oak Ridge, pour isoler l'uranium 235.

L'autre à Hanford, près d'un petit village sur les bords de Columbia, dans l'Etat de Washington. Complètement fermé sur l'extérieur, l'ensemble se présentait comme un bloc de béton de 250 m de long et 30 m de haut. On y séparait le plutonium de l'uranium.

Les deux ensembles d'extraction fonctionnèrent durant toute la durée du projet Manhattan afin de récolter des quantités suffisantes de matière.

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