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         "La corne râpée
        de couleur blanche, grise ou calcinée, servait de reminéralisant
        (phosphate de calcium) pour les os. Elle permettait de lutter
        contre le rachitisme."
 http://perso.orange.fr/claude.larronde/billet-potion.html
        La gelée de corne de cerf (cornus
        cervus), dit Moyse Charas, "peut-être appellée
        un aliment médicamenteux car, estant de fort bonne nourriture,
        elle fortifie beaucoup le coeur & l'estomac."
        Pharmacopée royale galenique et chymique,
        1676.
        http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=1506323
        On utilisera la corne du
        cerf à défaut de celle de la licorne...assez difficile
        à trouver, sans doute :
 "Or est-il que toutes ces pierres [topaze
        et agate] se portent enchâssées dans des anneaux,
        on les porte pendantes au col jusques à la région
        du cur, ou on les tient en bouche pour les sucer, ou bien
        on les mêle parmi les viandes de manière que l'on
        croit (quoi que ce soit vain, à mon avis) que le venin
        s'évanouit ou s'amortit par ce moyen là. A cette
        même intention on s'aide de la vraie corne, et non feinte,
        de cet animal, lequel à ces fins a été dit
        des Latins unicornis. Pline l'appelle en grec monocerota. Le
        commun la nomme licorne. Sa vertu n'a point été
        connue des anciens médecins (d'autant peut-être
        qu'ils ne l'avaient point expérimentée) mais les
        modernes et plus récents l'ont trouvée fort cordiale,
        même qu'on assure qu'elle résiste à tous
        venins indifféremment. Aux défauts de laquelle
        ceux qui seront plus pauvres pourront se servir de la corne de
        cerf, qui n'est de guère moindre à l'autre quant
        aux effets et propriétés"
        
 Laurent Joubert (1529-1582), médecin
        montpelliérain, Traité de la peste.
        extrait de : http://faidutti.free.fr/licornes/these/7Catelan/catelan.html
        
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 En latin, les noms des préparations
        médicinales à partir d'écrevisses se formaient
        à partir de cancer, cancri (crabe, écrevisse,
        mais aussi la maladie et la constellation du Cancer) :
        Praeparatio Oculorum Cancrorum, pulvis ou chelis cancrorum (la poudre).
        Yeux d'écrevisses, Pot à
        thériaque, Hôtel-Dieu de Lons-le-Saunier, Jura,
        vers 1750.
        Oculi cancri, oculi cancrorum citrat (au citron) et : Les "yeux
        d'écrevisses" ne désignaient pas les organes
        visuels mais une concrétion calcaire sécrétée
        par lestomac des écrevisses pendant leur mue : c'est
        cette concrétion qui forgera l'appellation du remèdes
        à bas d'écrevisses :
        
 "Ecrevisse de riviere, (Matiere médicale,
        Pharmacie & diete.) L'écrevisse est généralement
        regardée comme un aliment médicamenteux, ou comme
        un médicament alimenteux, qui purisie le sang, qui le
        foüette, qui le divise, qui dispose les humeurs aux excrétions,
        qui ranime les oscillations des vaisseaux & le ton des solides
        en général, en un mot, comme un remede incisif
        & tonique: on l'ordonne à ce titre dans les maladies
        de la peau ab humorum lentâ mucagine, c'est - à
        - dire (pour faire signifier quelque chose à ces mots
        qui sont de Boerhaave) dans les maladies de la peau dont le caractere
        n'est point inflammatoire ou du moins qui ne sont point aiguës
        comme le sont les phlegmons considérables, les érésypeles
        étendus, &c. Voyez maladies de la peau au mot Peau.
        On les employe encore dans les obstructions, la cachexie, la
        leucophlegmatie, les bouffissures, &c. On prépare
        dans tous ces cas des bouillons dans lesquels on fait entrer
        cinq ou six écrevisses; ces bouillons d'écrevisse
        font avec les bouillons de vipere, le pendant des bouillons de
        grenouille, des bouillons de tortue & du lait, & le complément
        des secours vraissemblablement aussi inutiles que généralement
        employés contre les maladies chroniques. Voyez Medicament
        altérant, au mot Medicament, & le mot Nourrissant.
Mais pour nous restraindre ici à l'usage des écrevisses
        en particulier, n'est - il pas singulier, pour ne rien dire de
        plus, qu'on prétende apporter un changement utile dans
        la constitution actuelle d'un malade, en lui faisant prendre
        la décoction ou bouillon de cinq ou six écrevisses,
        tandis qu'il n'est peut - être pas une seule personne pour
        qui une ou plusieurs douzaines d'écrevisses ne solent
        un aliment indifférent pour les secondes voies dont il
        s'agit seulement ici; tandis que le malade même à
        qui l'on prescrit ce bouillon a peut - être mangé
        cent fois en sa vie des écrevisses à douzaines
        dans le même repas sans en éprouver ni bien ni dommage,
        & qu'il pourroit les manger sans avantage & sans inconvénient.
 Au reste ce n'est pas seulement sur cette
        considération toute concluante qu'elle est, qu'on peut
        établir l'inutilité médicinale des écrevisses;
        on ose avancer, & ceci est plus direct, que les bouillons
        d'écrevisse n'ont jamais guéri personne, quoiqu'il
        puisse bien être souvent arrivé que des malades
        ont été guéris pendant ou après l'usage
        des bouillons d'écrevisse; car guérir par un remede
        ou guérir en prenant un remede, n'est pas la même
        chose assûrément: le régime & l'expectation
        ou les droits de la nature, ont dans tous ces traitemens par
        le secours des altérans, une influence qu'on ne doit pas
        perdre de vûe. Voyez Expectation & Régime.
        Quoi qu'il en soit, voici comme on s'y prend
        pour préparer les bouillons d'écrevisse: prenez
        de racines, bois, écorces, semences, herbes & fleurs
        prétendues atténuantes, apéritives, incisives
        (Voyez Incisif), celles que vous voudrez à la dose ordinaire
        de chacune (Voyez leurs art. particul.); faites bouillir avec
        suffisante quantité d'eau commune ces substances végétales,
        en les introduisant successivement dans l'eau selon l'art; sur
        la fin de l'ébullition, jettez dans votre vaisseau cinq,
        six ou huit écrevisses de riviere, que vous aurez auparavant
        écrasées dans un mortier de marbre; donnez encore
        quelques bouillons, passez & exprimez, & votre bouillon
        est fait.
        Il faut observer que jamais on ne prescrit
        les écrevisses seules, mais toujours avec plusieurs plantes
        altérantes, & quelquefois avec les viperes, ce qui
        est une nouvelle raison pour qu'on ignore au moins l'efficacité
        des écrevisses en particulier, quand même ce bouillon
        composé auroit quelque effet réel. Voyez Composition.
        Nous n'avons aucune bonne observation sur
        l'usage diététique des écrevisses; il m'a
        paru cependant qu'elles étoient d'assez facile digestion,
        c'est - à - dire, que le plus grand nombre d'estomacs
        s'en accommodoient assez. J'en ai vû manger des quantités
        considérables à des personnes qui n'étoient
        pas accoutumées à cet aliment, & je ne les
        ai point vûes s'en trouver mal. l'ose assûrer sur
        - tout que je n'ai jamais apperçû leur effet échauffant,
        quoique le sel & le poivre dont on releve leur goût
        qui est fort plat sans cet assaisonnement, soient fort propres
        à procurer cet effet, & qu'il fallût même
        le leur attribuer absolument chez les personnes qui se trouveroient
        échauffées par l'usage des écrevisses salées
        & épicées.
        Quant au jus d'écrevisse qu'on fait
        entrer dans des bisques, des coulis &c, il ne fait qu'augmenter
        la quantité des parties alimenteuses de ces mets; c'est
        proprement de l'aliment vrai ajoûté à celui
        que fournissent les viandes dans l'assaisonnement desquelles
        on le fait entrer. Nous ne connoissons jusqu'à présent
        au jus d'écrevisse que sa qualité générique
        d'aliment. (b)
         
        Ecrevisse, (yeux d') (Mat. med.) Voyez ci - dessus au mot Ecrevisse, ce
        qu'on appelle ainsi. Nous ne connoissons aux yeux d'écrevisse
        que les propriétés communes à tous les absorbans
        ou alkalis terreux. Voyez médicament terreux, sous le
        mot Terreux. On ordonne toujours les yeux d'écrevisse préparés:
        leur préparation consiste à les mettre en poudre
        dans un mortier de fer, à les porphyriser ensuite &
        à les former en petits trochisques pour les garder.
 On prépare avec les yeux d'écrevisse
        & l'esprit de vinaigre un sel & un magistere absolument
        analogues au sel & au magistere de corail. Voyez Corail.
        Si on unit les yeux d'écrevisse au
        suc de citron, on a la composition comme dans les boutiques d'Allemagne
        sous le nom d'oculi cancrorum citrat; composition fort peu usirée
        en France & qui est fort analogue au sel d'yeux d'écrevisse
        & au sel de corail dont nous venons de parler.
        On prépare des tablettes avec les
        yeux d'écrevisse de la maniere suivante: prenez des yeux
        d'écrevisse preparés, une once; de suc blanc en
        poudre fine, quatre onces: mêlez les avec soin en les agitant
        ensemble dans un mortier de marbre, & faites - en une masse
        avec suffisante quantité de gomme tragacanth tirée
        avec l'eau de fleurs d'orange: formez de cette masse des tablettes
        ou pastilles selon l'art.
        Les yeux d'écrevisse entrent dans
        les compositions suivantes qui se trouvent dans la pharmacopée
        de Paris; la poudre è chelis cancrorum, la poudre absorbante,
        la poudre d'arum composée, les tablettes absorbantes &
        fortifiantes, la confection d'hiacynthe. (b)
         
        Ecrevisse, (Mat. med.) Cancri marini maximi
        apicibus chelarum nigricantibus, bouts noirs des grosses pattes
        d'écrevisses de mer; les apices chelarum nigricantes sont
        ce qui a donné leur nom à une poudre absorbante
        & prétendue alexitere & cordiale connue dans les
        pharmacopées sous le nom de pulvis è chelis cancrorum
        dont voici la dispensation, prise de la pharmacopée de
        Paris. Prenez, apicum nigrorum chelarum cancrorum ou des bouts
        noirs des grosses pattes d'écrevisse, trois onces; d'yeux
        d'écrevisse de riviere préparés, de corail
        rouge préparé, de succin blanc préparé,
        de corne - de - cerf préparée philosophiquement,
        de chacun une once; de perles préparées, de besoard
        oriental en poudre, de chacun demi-once; de gelée de viperes
        une suffisante quantité: mêlez toutes ces drogues
        pour en faire une masse que vous diviserez en petites boules
        qu'il faut sécher avec précaution."
        
 extrait de l''Encyclopédie
        de Diderot et d'Alembert.
        
 Jean de Renou* préconise les
        écrevisses de rivière grillées, réduites
        en poudre contre les ulcères chancreux et les morsures
        des chiens enragés. Nicolas Lémery* conseille
        de les faire cuire vivantes dans lhuile de lin.
        http://www.ordre.pharmacien.fr/pharmacie/pdf/objets.pdf
        
 *
        RENOU : les Oeuvres pharmaceutiques du sieur Jean de Renou,
        conseiller et médecin du Roy à Paris à Baugé
        (1637-1638)
        *
        LEMERY : Rouen 17 novembre 1645 - Paris 18 juin 1715, Pharmacopée
        Universelle (1697)
        
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        Il existait de nombreuses
        préparations à base de ver de terre (vermis,
        vermes, lombric : lumbricus), par exemple : Lumbrici
        terrestres, Lumbricorum praeparatio, Sal Volatile Lumbricorum,
        Spiritus Lumbricorum.
 Cette préparation d'huile de lombrics
        figurait encore dans l'édition du Codex Pharmaceutique
        de Paris au XIXe siècle (Codex Medicamentarius seu
        Pharmacopoea Parisiensis). On la prescrivait en traitement
        externe contre le rachitis (rachitisme), de la goutte ou du rhumatisme.
        Le premier Codex Pharmaceutique date du 23 juillet 1748. Un nouveau
        Codex sera ordonné par le roi Louis-Philippe le 8 août
        1816, qui sera publié sous le nom de Codex medicamentarius
        seu Pharmacopoea gallica.
        
 Selon Mattioli, Galien la prescrit contre
        la jaunisse et broyés, incorporés à du miel
        rosat contre la goutte (Livre de la Thériaque à
        Pison), Pline au livre 30, ch. 8, 23 de son Histoire Naturelle
        indique ces vermes
        terrenis à
        cuire dans l'huile bouillante avant de les mettre dans loreille
        opposée à la douleur... et celle-ci senvolera
        ! (vermes terreni decocti in oleo infusique auriculae, cuius
        a parte doleant, praestant levamentum).
        
 "Des vers de terre des plus gros et
        bien lavés et de lhuile commune, ana 3 livres, Du
        vin blanc, ½ livre. Laissez-les en macération pendant
        24 heures. Après cela, cuisez-les jusquà
        consomption du vin. Exprimez ensuite linfusion et gardez
        lhuile exprimée pour lusage.On choisira des vers de terre des plus gros. On les lavera dans
        de leau et on les mettra infuser dans lhuile et le
        vin pendant vingt-quatre heures. Ensuite lon fera bouillir
        linfusion à petit feu jusquà consomption
        du vin et on la coulera avec expression pour la garder au besoin.
 Elle est bonne pour ramollir et pour fortifier les nerfs, pour
        les douleurs des jointures, pour résoudre les tumeurs,
        pour les dislocations, pour les foulures. On en frotte les parties
        malades. Les vers de terre répandent beaucoup de leur
        sel volatil dans cette huile. Cest ce qui lui donne beaucoup
        de vertu."
 extrait de la Pharmacopée
        universelle de Nicolas Lémery (voir précédent
        remède)
        
 Indications identiques chez
        Moyse Charas.
        
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